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Chaque année ou presque, les pouvoirs publics, les décideurs et les médias, quels qu’ils soient, s’emparent de l’ouverture sociale des Grandes écoles. Véritable tarte à la crème, se cache derrière une vision rétrograde de l’élitisme. Car il ne peut exister d’élites performantes sans viviers diversifiés. Bonnes résolutions, bons sentiments et une injonction : il faut diversifier le recrutement des CPGE et des Grandes écoles, chacun jurant la main sur le cœur que la diversité des élites françaises est une cause majeure. Pourtant la véritable question est celle-ci : Faut-il agir sur quelques Grandes écoles, c’est-à-dire au maximum quelques milliers d’étudiants ? Ou bien agir sur les viviers qui feront l’élite du monde de demain ?


Il y a en France 2 500 000 étudiants environ, dont 85 100 en CPGE et 1 600 000 à l’université en 2018. Le taux de boursiers est de 28,8% en CPGE, de 40% à l’université, de 54,6% en STS.


Le système prépa/Grande école produit des cerveaux bien faits, aux compétences scolaires et académiques réelles, mais avec un flux de diplômé très réduit. Ses « success stories » ne doivent pas non plus masquer la grisaille de ses échecs.


Mais dès le départ, l’hypothèse des pouvoirs publics est biaisée : c’est celle selon laquelle le paradis serait la prépa et la Grande école, et l'enfer l'Université et les autres. Cette hypothèse méconnaît 3 paramètres.


• Le premier est que la diversité sociale dans l’enseignement supérieur est incarnée par les BTS au niveau Bac+2 et par l’université de bac+2 (les IUT) au PhD en passant par le master à bac +5. Sur les 1 600 000 étudiants d’universités, environ 40%, dont 30% en master, sont boursiers soit des flux sans rapport avec la discrimination positive envisagée pour les Grandes écoles.
• Le second est que le diplôme du plus haut niveau reconnu mondialement dans toutes les élites n’est pas un concours d’entrée ou un bac + 5 mais le PhD à bac + 8, préparé essentiellement dans les universités.
• Le troisième est que même si l’on faisait l’hypothèse totalement absurde que 90% des étudiants de masters d’université et de doctorat sont incapables d’accéder à l’élite, ils seraient environ 40 000 ! Avec infiniment plus de boursiers que dans tout le système grande école.


En fait le modèle français d’enseignement supérieur est traversé par un clivage qui confond malthusianisme et excellence.


• D'un côté, des établissements malthusiens (et leurs anciens élèves) qui, avec le modèle actuel des admissions sur concours, transforment leur réelle excellence en une rente sociale dont le réseau est la note ultime. D’où l'objectif qui est de fonctionner avec des promotions réduites.
• De l'autre, un choix de l'excellence qui se fixe comme idéal le potentiel des candidats, dans la durée. Il est incarné en partie, mais en partie seulement par le modèle universitaire. Les parcours atypiques, à maturation lente, la diversité thématique, en sont l'incarnation.


Selon le Think tank Terra Nova, les promotions d’étudiants français à Polytechnique, HEC et ENS Paris représentent en tout 1 000 étudiants, soit 0,12% d’une classe d’âge. Les universités américaines privées les plus prestigieuses (Ivy League, Stanford, Chicago, Duke, Johns Hopkins, MIT, Caltech) ont des promotions combinées de 15 000 étudiants (0,4% d’une classe d’âge). Au Royaume-Uni, Oxford et Cambridge ont chacune 2 500 étudiants britanniques par promotion.


Il s'agit donc d'une question beaucoup plus large que celle de l'ouverture sociale, celle de la diversité sociale, géographique, thématique et j’oserai dire, psychologique des élites françaises. Car l’approche rétrograde de la notion d'élite se résume à un slogan : peu importe la sortie pourvu qu'on ait l'ivresse du concours d'entrée ! A cette aune, Jean-Marie Lehn, qui a fait ses études à l'université de Strasbourg, y a enseigné et obtenu le prix Nobel de Chimie n’en fait pas partie !


Bien sûr il faut dégager une élite. Mais qui peut affirmer qu'un(e) gamin(e) du 93 qui avec un master ou un doctorat de l'université est par définition incapable d'accéder à l'élite administrative, scientifique, économique ? Ou que sa seule voie de "salut" est une prépa ?


Ce que l'on sait pourtant, c'est l'importance du suivi individualisé mais aussi la nécessité d'accompagner une maturation plus lente. Le sport, la musique nous le démontrent chaque jour : il ne peut exister d’élites performantes sans viviers diversifiés. Mais pour cela, l’université mérite qu’on lui donne les mêmes moyens qu’aux grandes écoles.


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