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Face au conformisme des élites françaises, responsables selon lui de la défaite de 1940, l’historien et résistant Marc Bloch plaidait contre le formatage et pour la liberté d’esprit en affirmant "il est bon qu’il y ait des hérétiques". Les hérétiques d’aujourd’hui, ce sont un peu les « littéraires », ces diplômés de lettres bien sûr, de langues, mais aussi de philosophie, d’histoire, de psychologie ou de sociologie etc. Ils et elles sont confinés dans certains secteurs, l’enseignement, l’édition par exemple, mais restent carrément ignorés dans beaucoup d’entreprises. Pourtant, leurs atouts dans les bouleversements actuels devraient être une chance.

Que reproche-t-on à ces « hérétiques » ?

D’abord d’être issus essentiellement des universités, supposées mal préparées à l’entreprise, une vision d’il y a 40 ans !
Ensuite celui d’être trop versés dans des savoirs théoriques inutiles. A l’opposé, des pays anglo-saxons, être un spécialiste du Moyen-âge est dans notre pays un obstacle à la direction d’une entreprise.
La culture générale y est vue comme un handicap face à la culture technicienne.

Ajoutons cet argument un peu inavouable : ces profils qui réfléchissent sur tout seraient trop remuants !

Pourtant, l’époque où les carrières de l’enseignement et de la fonction publique étaient leur seul horizon est bien finie. Majoritairement des femmes, ces étudiantes sont de plus en plus nombreuses à faire des stages ou des séjours à l’étranger. Et leur origine sociale souvent plus modeste que la moyenne, les conduit à travailler pendant leurs études.

Ces préjugés en disent donc long sur une culture technicienne très française : une grande partie des échecs passés du secteur automobile français en Chine et ailleurs ne vient-elle pas de cette incapacité à penser le monde ?

Penser différemment une tare ? Ces stéréotypes ont la vie dure et témoignent a contrario de l’aveuglement d’entreprises peu ouvertes à la diversité.

Ajoutons que le fameux « adéquationnisme » (un type de formation correspond à un type d’emploi) a explosé avec la mondialisation et la numérisation. Qui connaît véritablement les métiers de demain ?

Toutes les sociétés à fort impact technologique sont confrontées à la dimension humaine, tandis que par exemple les industries du luxe travaillent déjà sur l’émotion, le beau, les médias sur la narration, le sens.

Partout, et la crise sanitaire en est un immense révélateur, le besoin se fait sentir de prendre du recul, de gérer l’inattendu et de percevoir les signaux faibles. En un mot penser différemment !

Comment comprendre les nouveaux comportements, décrypter les signes et les chiffres face à l’obésité informationnelle ? Comment distinguer les phénomènes de mode et les tendances profondes, intégrer l’influence des représentations et les dimensions culturelles ?

Le numérique, contrairement aux prévisions des Cassandre, a élargi l'utilisation de l'écrit, sur les réseaux sociaux, dans les discours publicitaires, dans les argumentaires commerciaux...
Il faut trouver des plumes ou des claviers sachant trouver le mot juste, maîtrisant orthographe, syntaxe et grammaire, capables de synthèse.

Ces hérétiques littéraires peuvent mobiliser des connaissances différentes. Leurs réponses originales peuvent être moins convenues que celles des étudiants en management ou gestion, qui utilisent souvent les mêmes outils marketing, avec des réponses standard. Comprendre l’œuvre de Stefan Zweig ou de Fernand Braudel peut parfois être plus utile qu’ânonner un SWOT !

Enfin, qui peut sérieusement croire que le sens de l’organisation et plus largement les « soft skills » soient mieux distribuées chez un diplômé en gestion ou un ingénieur que chez une « littéraire » ?

Oui, une société de l’innovation, technologique, numérique et durable, a besoin de profils nouveaux !
C’est aussi à ces étudiants d’oser, de crever leur plafond de verre. Allez, littéraires de tout le pays, unissez-vous !


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