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Faut-il mourir pour la recherche scientifique en open access ?

Publié le jeudi 30 octobre 2014 . 3 min. 47

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La nouvelle évidemment a fait sensation : l'université d'Harvard boycotterait désormais les bases de données des éditeurs de revues scientifiques. Le motif : elle n’a plus les moyens, et les tarifs augmentent trop vite.

 

Très officiellement, les professeurs sont appelés à privilégier les éditeurs de revues dites en "open access", à savoir celles qui mettent à disposition de tous les résultats des travaux académiques, gratuitement.

 

Parmi les arguments avancés, et largement repris, on trouve cet étonnant paradoxe : auteurs, évaluateurs et rédacteurs des revues travaillent gracieusement, alors même que leurs institutions doivent ensuite payer des abonnements aux tarifs prohibitifs. pour avoir accès aux publications.

 

L'argument paraît si évident que l'on en vient à se demander comment une telle situation où l'accès n'est pas "open" a pu perdurer si longtemps. Et l'on se dit que si tel a été le cas, c'est que le problème est forcément un peu plus compliqué que cela.

 

Le débat actuel autour de l'open access est en effet le symptôme d'au  moins 3 transformations majeures.

 

La première, c'est que les universités, y compris les plus prestigieuses, sont comme les clubs de football : financièrement exsangues. Elles chassent les coûts et rêvent probablement d'un fair-play financier comme dans le basket américain. Au même titre que les pharaoniques droits de retransmission des matchs de football, les droits d'inscription ne peuvent monter jusqu'au ciel pour financer la vieille course aux étoiles des publications et rankings. Le sujet de préoccupation politique majeur qu'est aujourd'hui, aux Etats-Unis, la bulle des prêts étudiants en atteste.

 

La seconde, c'est que crise aidant, entreprises comme salariés réfléchissent à deux fois avant d'investir dans les produits de luxe dérivés de la guerre des étoiles : ni les hausses de salaires, ni les promotions espérées ne peuvent plus être sérieusement garanties par quiconque. Dans le contexte d'une déflation générale dans l'éco-système mondial de l'enseignement supérieur, la rente prélevée auprès par les éditeurs de revues scientifiques n'avait de sens économique réel que dès lors que cela alimentait la bulle du capital réputationnel des institutions et de leurs professeurs. C'est ce temps qui paraît bel et bien révolu, les étoiles ne suffisent plus.

 

D'où la troisième raison que l'on peut voir derrière la fortune actuelle de l'open access. La guerre des étoiles s'est mue en guerre de l'impact, du H-index comme on dit. Publier, même beaucoup, ne suffit plus. Il faut produire des travaux influents, donc cités. Et plus les articles sont aisément accessibles, plus les chances qu'ils le soient paraissent élevées. C'est du moins ce qui est affirmé sur la home page de l'université d'Harvard pour justifier sa conversion à l'open access.

 

Concluons donc que la guerre de l'influence à l'heure de l'économie de l'attention s'annonce plus rude encore que ne l'a été celle du "publish or perish". Et que son motif est moins noble que la cause que défendait la figure de l'Internet libre et neutre, Aaron Swartz.

 

Celui-ci s'est en effet suicidé le 11 janvier 2013, alors qu'il était passible d'une amende d'1 million de $ et de 35 ans de prison. Son crime ? Avoir piraté en 2011 la base JStor du MIT et donné "open access" à plus de 50000 articles académiques.


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