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Problématiques stratégiques et "management" de crise en zone euro

Publié le jeudi 2 octobre 2014 . 3 min. 42

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Dans le domaine de la stratégie, ce sont souvent celles et ceux qui en parlent le plus qui en font finalement le moins.

 

Il suffit ainsi de contempler l’impuissance des pays de la zone euro à s’accorder sur une stratégie de gestion de leur crise des dettes souveraines depuis plus de quatre ans pour en juger : si pour organiser sur la durée un flirt profitable entre les exigences de l’environnement et les capacités de l’organisation il avait suffi d’en parler, les peuples européens vivraient aujourd’hui dans un véritable Eden !

 

Au lieu de cela, les pourparlers continuent sans cesse entre partisans d’une austérité rigoureuse ou d’une relance, au besoin au prix de l’euthanasie des épargnants par l’inflation. Ulcérés par le spectacle de l’impuissance managériale de leurs dirigeants, les citoyens de la zone euro divorcent eux d’abord de leur monnaie unique et ne croient plus le moins du monde à des  lendemains qui pourraient chanter. Au risque de céder aux sirènes les plus populistes. 

 

Cela autorise de revenir à une question simple : au fond, qu’est-ce que la stratégie ? Et pourquoi une telle difficulté à s’accorder durablement sur les couples produits/marchés de demain, sur les vecteurs de croissance à venir ?

 

Pour Edgar Morin, la stratégie est la seule à oser affronter l’incertitude. Elle se définit dès lors d’abord par la forme de « problèmes » qu’elle traite. Trois situations « problématiques » ont ainsi été formulées par Alain-Charles Martinet :

 

- Le problème peut paraître quasi-donné, facilement énonçable. C’est le cas lorsqu’un décide brutalement de baisser ses prix de 10%.  C’est le « strategic problem solving ».

 

- Face à une stagnation durable du chiffre d’affaires, les « problèmes » sources sont davantage à trouver pour juger de la pertinence des réponses possibles. C’est le « stratégic problem finding ». 

 

- Enfin, la formulation d’un plan stratégique à trois ou cinq ans relève d’un véritable exercice de mise en scène stratégique, d’enactment pour reprendre le vocabulaire du psycho-sociologue Karl Weick. Les vecteurs de croissance sont alors à imaginer en organisant une confrontation créatrice entre forces et opportunités, faiblesses et menaces.

 

Cette classification autour de trois natures de « problèmes stratégiques » apporte un éclairage puissant et singulier sur la manière dont a été « gérée » - ou plutôt n’a pas été gérée - la crise des dettes souveraines en Europe.

 

De 2010 à 2012, le problème est ainsi apparu quasi-donné : il fallait réduire les déficits publics. C’était le temps de la rigueur. Résumé en un slogan - le merkozysme » - et quelques outils - FESF, MSE, etc.

 

En 2012, les lignes ont bougé vers davantage de « strategic problem finding » : le problème, c’est de retrouver le chemin d’une croissance source de prospérité partagée et de paix sociale…

 

Mais de la coupe aux lèvres, il y a loin. Ainsi, à l’été 2014, rien n’est résolu et la panique déflationniste est générale. Il est vrai que la cure d’austérité rigoureuse a d’abord renforcé les plus forts. Et que la compétitivité et les virgules de croissance des économies les plus fragiles de la zone euro n’auront été regagnées qu’au prix d’insupportables conditions pour leurs populations désormais d’une stricte concurrence par les coûts.

 

Peut-être par manque de formation, les élites dirigeantes européennes restent incapables de faire jouer sérieusement la troisième classe de problèmes, dite de « strategic issue enacting ». De celle qui aurait dû, par exemple, conduire à débattre sérieusement d’un défaut grec, encaissé par ses créanciers privés. 

 

Et le débat continue. Enkysté entre tenants hystériques d’un « problem solving » selon lequel point de salut hors de la réduction des dépenses publiques et le « problem finding » d’une croissance qui fait de l’Allemagne et de la BCE les bourreaux de nos difficultés.

 

Les peuples européens sont pourtant en droit d’attendre de ceux qu’ils ont mandatés pour les gouverner un travail d’issue enacting qui aurait le courage d’un flirt avec l’avenir qui serait autre chose qu’un vaste gang bang politique contre l’indépendance de la banque centrale européenne.


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