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En s’immisçant dans les métiers du conseil, l’intelligence artificielle promet gains de productivité, recentrage des ressources humaines sur les missions à forte valeur ajoutée et amélioration de la valeur perçue des offres. Mettons à l’épreuve cet angélisme et posons-nous cette question : et si l’IA n’était qu’un miroir aux alouettes pour les métiers du conseil ?

 

Les premiers éléments de réponse sont apportés par les nouveaux modèles fonctionnant largement à partir de ressources technologiques. Legaltech, robo-advisors dans la gestion de patrimoine, sites de matching dans le recrutement… Gorgées d’algorithmes et nourries aux données, ces entreprises-robots se chargent d’automatiser des tâches intellectuelles répétitives et logico-déductives. Et ces modèles d’organisation se banalisent aujourd’hui grâce à une promesse de valeur supérieure à celle des acteurs traditionnels en matière de rapidité dans la délivrance des services, de transparence et de compétitivité des prix.

 

Mais qu’en est-il de la qualité en l’absence de certifications de ces « boites noires » ? Car ici ce sont le plus souvent le vernis marketing et les notes des clients qui font office de dispositifs de jugement. En outre, ces modèles reposent sur une co-production homme/machine dans la mesure où il est nécessaire de communiquer des informations à ces robots. De fausses données engendrent potentiellement un résultat erroné en l’absence du discernement humain. Autre point faible de ces modèles techno dépendants : leur génétique. Avec les sauts technologiques, des leaders peuvent disparaître du jour au lendemain. Et que dire de la mise en application du RGPD et de ses effets sur les coûts de mise en conformité voire sur la viabilité même de ces acteurs. Très largement à coûts fixes, ces modèles coïncident aussi avec une économie du risque maximum.

 

Cette pensée algorithmique s’invite maintenant dans les formes plus traditionnelles des métiers du conseil. Et c’est sans doute dans le monde juridique que les progrès de l’IA sont les plus nets avec l’emploi par les avocats ou juristes de moteurs de recherche, de solutions d’analyse prédictive et de contrat ou des solutions de génération de documents automatiques. Autres métiers séduits par l’IA : l’audit légal des comptes pour détecter erreurs ou fraudes ou encore le conseil en fusions-acquisitions. Les chatbots utilisés dans la relation client esquissent également les contours de ce que serait une future interaction entre le consultant et la machine notamment face à l’essor du conseil à la demande.

 

Cette hybridation des intelligences, artificielles et biologiques, pose plusieurs défis. Il y a d’abord un risque déflationniste car les gains de productivité réalisés ont une fâcheuse tendance à être captés par les clients. Ensuite, les règles du jeu de la concurrence changent si l’IA devient une ressource essentielle des acteurs traditionnels. En effet, les consultants devront nécessairement offrir une valeur supérieure à celle de la machine pour que le client puisse toujours se dire « c’est cher mais ça les vaut ». À défaut, l’industrie du conseil basculerait dans un univers à coûts fixes où les économies d’échelle et les logiques de volume règnent en maître, avec à la clé une course à la concentration.

 

Pour que les consultants puissent surpasser la machine, et donc que le cabinet puisse défendre ses prix et ses marges, de nouvelles compétences distinctives s’imposent. Quelques-uns vont sans doute devenir des programmeurs informatiques de haut vol, capables de concevoir des IA répondant aux besoins ultra-spécifiques de chaque cabinet de conseil. Les grands noms du consulting constituent déjà des départements « Data Analytics » en recrutant ingénieurs et data scientists ou en mettant la main sur des start-up spécialisées dans le traitement de très grands volumes de données. Quid en revanche de l’immense majorité des futurs consultants ? Hé bien ils devront sans doute travailler les soft skills pour faire demain la différence face aux machines : esprit de synthèse, capacité de jugement, imagination, intuition, assertivité… Tout cela pose finalement en creux la question du contenu des formations, notamment celles des écoles de management où 20% des effectifs se destinent à intégrer l’industrie du conseil…


Publié le jeudi 13 septembre 2018 . 4 min. 20

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