En 2021, Mark Zuckerberg pariait gros : Facebook devenait Meta, avec l’ambition de bâtir un métavers immersif redéfinissant nos vies. Quatre ans plus tard, le constat est sévère : désintérêt des utilisateurs, pertes financières abyssales et recentrage stratégique sur l’intelligence artificielle.
Une vision imposée, sans usage réel
Le métavers a été conçu par l’offre, sans réelle demande. Horizon Worlds, la plateforme phare de Meta, comptait moins de 200 000 utilisateurs actifs mensuels début 2025, loin du milliard espéré initialement. Dans le monde professionnel, des entreprises comme Accenture, Carrefour ou BNP Paribas ont mené des expériences pilotes vite abandonnées, faute d’adoption par les employés.
Une adoption marginale des équipements
Le métavers repose sur des équipements coûteux et peu diffusés. En 2025, environ 23 % des foyers américains possèdent ou ont utilisé un casque de réalité virtuelle. En France, ce taux est estimé à moins de 3 %. Les casques VR, bien que plus légers et performants, peinent à séduire le grand public, limitant ainsi la portée du métavers.
Un gouffre économique
Le métavers, tel que conçu par Meta, représente une accumulation de coûts : infrastructures serveurs, développement logiciel, modération des comportements, renouvellement du matériel, sans compter la consommation énergétique colossale des serveurs 3D. En 2024, Reality Labs, la division dédiée de Meta, a enregistré une perte opérationnelle de 17,7 milliards de dollars, portant les pertes cumulées à près de 70 milliards de dollars depuis 2019. Dans un contexte où les entreprises traquent le retour sur investissement, ce modèle s’est révélé intenable.
Une utopie reléguée aux marges
Le métavers n’est pas mort, mais il est désormais cantonné à des niches spécifiques : formation industrielle, simulation médicale ou militaire. Il ne révolutionnera pas le quotidien des consommateurs. L’échec est global : absence de besoin identifié, modèle économique fragile, expérience utilisateur médiocre. Comme le résume Benedict Evans : « Le métavers est une idée marketing brillante, mais une implémentation catastrophique. »
Une leçon de stratégie
Cette histoire rappelle qu’on ne décrète pas un usage. Microsoft a fermé AltspaceVR dès 2023, Disney a dissous son équipe métavers la même année. L’aventure du métavers est celle d’un mirage technologique nourri de spéculations, de bulles d’enthousiasme et de myopie stratégique. Une leçon à méditer : même les titans peuvent se tromper quand ils veulent imposer une vision déconnectée du réel.
Publié le mercredi 04 juin 2025 . 2 min. 55
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