Les entreprises éprouvent souvent les plus grandes difficultés à mettre fin aux projets qui n’ont pas tenu leurs promesses. Dans la recherche en management, ce phénomène est appelé « escalade de l’engagement ». Il comporte deux dimensions. La première dimension est financière. Si on arrête un projet, on perd tout ce qu’on a investi. La seconde dimension est psychologique. Arrêter un projet est perçu comme un échec, voire une marque d’incompétence. Pour rendre le processus moins douloureux, il existe pourtant une technique très efficace. Elle consiste à formuler quelques règles simples … et à les appliquer.
Donald Sull a été nommé directeur du centre de formation continue de la London Business School en 2008. A l’époque, cette activité réalise un peu moins de 50 millions d’€ de chiffre d’affaires et génère la moitié des profits de la London Business School. Mais elle est en difficulté. En trois ans, elle est passée de la huitième à la dix-neuvième place du classement du Financial Times (la référence dans le domaine …).
Sull constate alors qu’il existe une multitude de programmes de formation à destination des entreprises… mais que les dix premiers en termes de chiffre d’affaires génèrent 94% des profits. Les dix derniers perdent de l’argent et les autres atteignent tout juste l’équilibre. Après de longues négociations avec ses collègues professeurs, Sull formule quelques règles simples. Pour être maintenu dans le catalogue proposé aux entreprises, un programme de formation devra impérativement respecter quatre critères :
· atteindre un seuil de rentabilité minimum ;
· ouvrir au moins deux fois par an ;
· être suffisamment bien « noté » par les participants ;
· ne pas empiéter sur les autres programmes.
Sull passe alors le portefeuille de programmes au crible … et décide de fermer tous ceux qui ne remplissent pas les quatre critères. Deux ans plus tard, le chiffre d’affaires a augmenté de 25% et la rentabilité de 75% … malgré un portefeuille de programmes nettement plus limité. La London Business School retrouve également sa 8ème place au classement du Financial Times. Pour résoudre un problème complexe, rien ne vaut quelques règles simples !
Source : Sull, D., & Eisenhardt, K. M. (2015). Simple rules: How to thrive in a complex world. Houghton Mifflin Harcourt.
Publié le lundi 13 septembre 2021 . 2 min. 15
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