L’histoire des cinq singes, de la cage, de la banane, de l’échelle et du tuyau d’arrosage

Une expérience passée à la postérité a été menée par un chercheur appelé Gordon Stephenson dans les années 1960. Pour réaliser cette expérience, il a eu besoin de cinq singes, d’une cage, d’une banane, d’une échelle et d’un tuyau d'arrosage.

Stephenson a commencé par suspendre la banane au sommet de la cage et par placer une échelle juste en dessous. Puis, il a fait entrer les cinq singes dans la cage. Un des singes s’est immédiatement précipité vers l’échelle. Stephenson l’a alors aspergé alors d’eau glacée. Il a également fait subir ce traitement aux quatre autres singes. Après plusieurs tentatives infructueuses, les singes ont fini par comprendre qu’il ne fallait pas s’approcher de l’échelle.

Stephenson a alors remplacé un des singes. Comme on pouvait s’y attendre, le « nouveau » s’est précipité vers l’échelle dès qu’il a vu la banane. Les quatre autres singes, craignant la douche froide, se sont jetés sur lui et l’ont battu. Après quelques tentatives infructueuses, le « nouveau » a fini par renoncer à la banane …

Ce phénomène s’est reproduit lorsque Stephenson a remplacé un deuxième singe. Le « nouveau » s’est précipité vers l’échelle, les autres singes se sont jetés sur lui et l’ont battu. Différence notable par rapport à l’expérience précédente : le singe qui était arrivé avant lui n’avait jamais été aspergé d’eau froide. Cela ne l’a pas empêché de se jeter sur lui et de le battre ! Stephenson a alors continué son expérience. Au bout d’un certain temps, tous les singes ont fini par être remplacés. Aucun d’entre eux n’avait donc connu le supplice de l’eau froide …

Stephenson a alors fait entrer un dernier singe dans la cage. Comme à chaque fois, les autres singes se sont jetés sur lui dès qu’il s’est approché de l’échelle. Mais le « nouveau » ne s’est pas démonté. Il s’est retourné vers eux et leur a demandé : « Pourquoi est-ce que vous vous jetez sur moi dès que je m’approche de l’échelle ? ». Les quatre autres singes ont alors marqué une pause et l’un d’entre eux a fini par répondre : « Aucune idée mais on a toujours fait comme ça. »

Quelle est la morale de cette histoire ? Dans les entreprises, les habitudes ont tendance à perdurer … même lorsqu’elles n’ont plus aucune raison d’être. Les personnes les plus susceptibles de les remettre en cause sont celles qui viennent d’être embauchées. Il ne faut donc pas les rabrouer lorsqu’elles posent des questions telles que : « Pourquoi fait-on comme ça (et pas autrement) dans cette entreprise ? »

Postscript : l’histoire que je viens de vous raconter ne reflète pas fidèlement les résultats de l’étude de Stephenson … mais elle est tellement belle que je tenais à vous la raconter !

Source : Vermeulen, F. (2010). Business exposed: The naked truth about what really goes on in the world of business. Pearson UK.