Savez-vous résister à la pression du groupe ?
Publié le mardi 16 novembre 2021 . 2 min. 21
Dans les années 1950, le psychologue américain Solomon Asch a mené une expérience dont les résultats sont passés à la postérité. Il a recruté plusieurs cobayes et leur a montré une feuille de papier sur laquelle figurait une droite. A côté de cette droite, il avait tracé trois autres droites numérotées A, B et C. La droite A était plus courte que la droite de référence. La droite B était plus longue que la droite de référence et la droite C faisait exactement la même longueur que la droite de référence.
Asch a alors posé la question suivante aux cobayes : quelle droite fait exactement la même longueur que la droite de référence ? La droite A, la droite B ou la droite C ? A première vue, ce n’était pas une question très difficile. Lorsque les cobayes étaient seuls avec Asch, ils donnaient systématiquement la bonne réponse : la droite C. Un phénomène plus surprenant se produisait lorsque les cobayes étaient rejoints par d’autres personnes. Il s’agissait de quatre comédiens payés par Asch pour donner une fausse réponse … mais les cobayes ne le savaient pas. Contre toute attente, un tiers des cobayes donnait alors la même réponse que les comédiens … alors qu’il était évident qu’elle était fausse.
Quels enseignements peut-on tirer de cette expérience mémorable ? Nous sommes très sensibles à la pression d’un groupe. Nous avons donc du mal à exprimer une opinion différente de celle des autres … même lorsqu’il est évident qu’ils ont tort. On imagine alors aisément ce qui se passe lorsque la réponse à une question n’est pas aussi claire. Dans la plupart des cas, on se conforme à l’opinion de la majorité … même si ce n’est pas forcément la bonne.
Si ces résultats ne sont pas très encourageants, il y a une note d’espoir. Les recherches menées par Asch ont également montré qu’il suffisait qu’un des quatre comédiens donne la bonne réponse pour que la quasi-totalité des cobayes le fasse. En d’autres termes, on a du mal à s’exprimer lorsqu’on est le seul à avoir une opinion différente de celles des autres mais on hésite moins à le faire lorsque notre opinion est partagée par au moins une autre personne. La pression du groupe devient alors plus facile à supporter et on hésite moins à s’exprimer.
Source : Levine, J. M. (1999). Solomon Asch's legacy for group research. Personality and Social Psychology Review, 3(4), 358-364.
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