On demande de plus en plus aux entreprises d’être actrices de la transition écologique. C’est malheureusement loin d’être facile pour au moins trois raisons.
Premièrement, l’impact des entreprises sur l’environnement ne dépend pas uniquement d’elles. Il provient en grande partie de leurs clients et de leurs fournisseurs. Dans certains cas, il s’agit de sous-traitants de sous-traitants qu’elles ne contrôlent pas. Coca-Cola par exemple a fait des efforts significatifs pour réduire les quantité d’eau nécessaires à la production du célèbre soda. Il y a quelques années, il fallait 2,7 litres d’eau pour produire un litre de soda. Aujourd’hui deux litres d’eau suffisent. Mais les producteurs de betteraves sucrières utilisent toujours près de 30 litres d’eau pour fournir la quantité de sucre nécessaire à la production d’un litre de soda.
Deuxièmement, la plupart des sondages ont montré que les consommateurs sont prêts à payer plus cher pour des produits qui prennent mieux en compte l’environnement. Malheureusement, ces déclarations d’intention sont rarement suivies d’effet. Dans les rayons des supermarchés, ils choisissent en priorité les produits les moins chers … même s’ils ont un impact délétère sur l’environnement. Les produits « bio » restent des produits de luxe. En Europe comme aux Etats-Unis, leur part de marché ne dépasse pas 4%.
Troisièmement, dans le triptyque « People, Planet, Profit » (Personnes, Planète, Profit), on oppose souvent les profits aux personnes et à la planète. Mais les débats autour de la transition écologique ont plutôt tendance à opposer des personnes. Certains pensent que l’environnement doit être une priorité. D’autres ont peur de devoir sacrifier leurs velléités de consommation sur l’autel de la transition écologique. Ils considèrent aussi que l’emploi doit toujours primer sur l’environnement. Ces différentes logiques sont difficiles à réconcilier …
En bref, la plupart des entreprises souhaitent être des acteurs de la transition écologique. Mais elles doivent faire face à de nombreux obstacles aussi bien en amont (au niveau de leurs fournisseurs) qu’en aval (au niveau de leurs clients). Il leur faudra faire preuve de beaucoup de créativité pour parvenir à les surmonter.
Source : Sheffi, Y. (2018). Sustainability in practice. Journal of Business Logistics, 39(3), 160-163.
Publié le jeudi 18 juillet 2024 . 2 min. 39
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