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Les "surconfiants" : ces incompétents qui ne le savent pas

Publié le lundi 17 décembre 2018 . 4 min. 46

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Nous sommes parfois stupéfaits de l’aplomb de certaines personnes. Elles n’ont rien de spécial, ni un physique avantageux, ni une intelligence hors pair, mais elles sont sûres d’elles, comme nous ne pourrions jamais l’être. Elles ont une immense confiance en elles, alors qu’objectivement, rien ne le justifie. Elles nous agacent sûrement, nous inquiètent parfois, et nous fascinent souvent. A quoi les reconnait-on ?

 
A des jugements péremptoires, à leur capacité de persuasion, à leur facilité à décider, et à changer d’avis sans le moindre problème. En effet, avec elles, où est le problème ? Il n’y en a jamais. En tous les cas, elles ne les voient pas s’il y en a.

 
Ces personnes ont un biais de « surconfiance », mis en évidence par Dunning-Kruger et donc également nommé « effet Dunning-Kruger ». Dans un article paru en Décembre 1999 dans la revue journal of Personnality and Social Psychology, ils identifient des personnes peu qualifiées dans leur domaine et qui surestiment leurs compétences.

 

Le cercle de l’apprentissage

 
On retrouve alors ce fameux cercle de l’apprentissage qui se décline en 4 étapes. Au départ, on ne sait pas qu’on ne sait pas, on est alors dans une totale insouciance et confiance en soi, mais ensuite, en progressant on sait qu’on ne sait pas et le doute comme la perte de confiance se développent. Troisième étape on sait qu’on sait, on est alors devenu un sachant dans son domaine. Et dernière étape, on ne sait pas qu’on sait, on entre alors dans la zone d’expertise absolue.

 
Ce qu’on constate, c’est que la confiance en soi ne suit pas forcément le même chemin, au contraire ! Comme l’écrivait Charles Darwin : « L’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance ». Et en effet on constate bien souvent que de savoir les choses introduit le doute.

 
Ainsi, on observe souvent que des chercheurs extrêmement compétents dans leur domaine n’osent s’exprimer de façon simple et assertive pour le grand public, tant ils se sentent obligés d’introduire des références très nombreuses, des nuances complexes, des conditions de validations …rendant souvent leurs discours incompréhensibles, ou du moins n’apportant aucune réponse simple aux problèmes posés, de façon parfois fort abruptes.

 
La connaissance n’apporte pas forcément la confiance alors que nos surconfiants sont restés, eux, à la première case : ils ne savent pas qu’ils ne savent pas ! Ces personnes non seulement surestiment leur propre niveau de compétence, mais ne savent pas reconnaitre la compétence chez autrui. « L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit. » disait Aristote. Cette surconfiance si fascinante et irritante, se retrouve partout, dans tous les domaines, et toutes les couches de la société. On monte dans une voiture après avoir bu par surconfiance, on part en montagne par mauvais temps par surconfiance, on part se baigner malgré la tempête par surconfiance ….

 

La surconfiance, un sujet pour deux professions

 
Deux professions en ont fait un sujet d’étude, pour mieux la combattre et en éliminer les dangers: ce sont les médecins et les pilotes de lignes.

 
En médecine, il a été constaté que des diagnostics erronés sont faits à cause de la surconfiance due à la routine. Le praticien ne cherche pas, par excès de confiance à investiguer davantage une fois le premier diagnostic posé, avec tous les effets catastrophiques que cela peut entrainer.

 
En ce qui concerne les pilotes d’avion, il est facile de comprendre que toute surconfiance doit être éliminée. Il a donc été conçu une méthode nommée TEM pour Threat and Error Management (gestion des erreurs et des menaces). Elle part du principe qu’une menace pas ou mal identifiée peut entrainer une erreur, puis une situation indésirable. Il s’agit alors d’aiguiser la vigilance des pilotes pour les empêcher de tomber dans la routine.

 
Pour lutter contre la surconfiance, on peut donc compter sur la connaissance et la vigilance. La plus grande difficulté est de pénétrer au cœur de ces personnes qui n’éprouvent absolument pas le besoin de se remettre en cause ! Seule la mise en échec pourra jouer ce rôle d’avertisseur, même si dans les cas les plus sévères, ce ne sera certainement que pour une courte durée, et certainement une raison de plus de s’obstiner dans cette foi en soi, en dépit de tout. Nous en avons un beau spécimen à la tête des USA actuellement !


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