Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
IQSOG
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?


Lire "Homo Deus" : la conscience humaine défiée par les data

Publié le jeudi 11 janvier 2018 . 4 min. 16

Voir plus tard
Partager
Imprimer

Nous savons depuis plus d’un siècle que, sur le plan physique tout au moins, la machine a supplanté l’homme. Il faut s’en féliciter bien entendu : dans les travaux publics ou le transport de marchandises par exemple cela constitue une avancée considérable pour l’humanité toute entière. Mais pour Yuval Noah Harrari, cet universitaire israëlien dont le premier livre important, Homo Sapiens, a eu un retentissement planétaire, ce dont il est question aujourd’hui est le dépassement de l’homme sur un plan cognitif. Et là, les conséquences pourraient être très profondes.


Comme nous l’annonce une étude des chercheurs d’Oxford Frey et Osborne, 99% des agents d’assurance et des télémarketeurs auront perdu leur job en 2033, 98% des arbitres sportifs, 97% des caissières et 91% des guides touristiques. La difficulté qui nous attendra alors au tournant des années 30 sera de créer des métiers qui ne soient pas immédiatement remplacés par l’intelligence artificielle. Et pour Harari cela ne s’annonce pas comme une simple partie de plaisir.


Dans ce second ouvrage, tout aussi fracassant que le premier, Yuval Noah Harari entreprend de nous montrer l’inévitable transformation d’Homo Sapiens en Homo Deus comme on upgrade une nouvelle version d’un logiciel. Il avance de nombreuses raisons pour rendre cette évolution inéluctable. En voici deux.


D’abord, la recherche médicale progresse et a vocation à trouver des solutions pour les problèmes de santé, mais dans le même temps permet d’accroître les capacités humaines. Les médicaments qui soignent la déficience de mémoire des personnes âgées peuvent tout aussi bien propulser les capacités mémorielles des plus jeunes. C’est le syndrome du Viagra en quelque sorte : conçu par les laboratoires Pfizer pour aider les hommes souffrant de « dysfonctionnement érectile », selon l’expression consacrée, il est rapidement devenu un procédé, paraît-il formidable, pour augmenter les performances sexuelles.


Deuxième élément, l’intelligence artificielle progresse plus que nous l’imaginons. Une récente étude réalisée auprès de 86.220 volontaires utilisateurs de Facebook, montre que si vous avez « liké » plus de 300 fois, l’algorithme peut prédire vos opinions et vos désirs mieux que ne pourraient le faire vos proches. Lorsque nous offrons nos données aux grandes sociétés américaines pour des services de messagerie et de vidéos comiques de chiens et chats, nous ressemblons, ainsi que l’indique l’auteur dans une image hélas très juste, à ces indigènes auxquels les conquistadors européens donnaient quelques perles colorées en échange d’îles entières et de territoires grands comme des pays.


Non, le dataïsme n’est pas un humanisme. La mutation de l’Homo Sapiens en Homo Deus ne se fera pas sans quelques menus dégâts. Ainsi est-il difficile de prévoir ce qu’il en sera des managers dans quelques années. Seront-ils bientôt ubérisés à leur tour ? On se demande bien à quoi peut servir un manager puisque l’algorithme développé par cette société californienne supervise les chauffeurs automatiquement.


Notons, dans un exemple saisissant proposé par notre essayiste, que depuis trois ans, une société hongkongaise a procédé à la nomination de Vital à son conseil d’administration, un algorithme qui comme les autres membres donne son avis sur les possibles investissements de cette société de venture capital, et ce à partir de la compilation de montagnes de données qu’aucun autre des membres n’a les capacités d’analyser rigoureusement. L’auteur s’en amuse : on peut imaginer dans le futur que cet algorithme devienne un excellent investisseur, fasse fortune, acquiert un parc immobilier qu’il pourra ensuite vous louer. Et si vous ne payez pas, alors il est probable que l’algorithme embauchera un avocat pour vous affronter au tribunal. Vous aurez ainsi des algorithmes très riches qui posséderont l’essentiel de la planète, aux côtés d’autres entités non-humaines comme les Etats et les sociétés commerciales, et des managers très pauvres.


Cet ouvrage, dont le succès mondial n’est pas usurpé, pose en réalité toute une série de questions auxquelles notre génération devra répondre. Car pour la première fois dans l’Histoire, intelligence et conscience seront définitivement séparées. Quelle importance réserverons-nous alors à la conscience face à l’intelligence des machines ? Et quelle intelligence proprement humaine opposerons-nous à l’IA ? Ce sera bientôt à nous d’en décider.


D'APRÈS LE LIVRE :

Homo Deus: A Brief History of Tomorrow

Homo Deus: A Brief History of Tomorrow

Auteur : Yuval Noah Harari
Date de parution : 23/03/2017
Éditeur : Vintage
COMMANDER

Les dernières vidéos
Idées, débats

#ffb742 IQSOG - Recherche en gestion Tu ne tueras point Alain Bauer 11/03/2024
Alain-Bauer-Alain-Bauer-Tu-ne-tueras-point-306350858.jpg
06:49

Les dernières vidéos
de Ghislain Deslandes

x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :