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Surmonter les obstacles au développement de l’Iconomie en France

Publié le mercredi 17 avril 2013 . 9 min. 41

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Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi

"Révolution de la production des petites séries grâce à l'impression 3D ; Multiplication des maker-spaces à travers le monde; Nouvelles solutions dans la santé, la dépendance ; Nouvelles solutions aussi dans l'industrie, la logistique, la construction grâce au mariage du numérique et des nano-sciences, grâce à la prolifération des nouveaux matériaux ; Renforcement des performances humaines, grâce au développement interfaces homme-machine grâce à la réalité augmentée. La transformation de notre économie est en marche. L'industrie 2.0 est déjà une réalité. Elle est le fait de héros extraordinaires mais aussi de héros ordinaires. L'Iconomie est une vague montante. Une vague puissante que certains entrepreneurs, saisissent dès à présent. Mais cela ne signifie pas qu'il faille ignorer les freins. Les obstacles, ne nous voilons pas la face, sont nombreux en France. Ils sont d'ordre culturel. Ils sont aggravés par nos options stratégiques publiques et privées… par nos arbitrages de politique économique aussi. Les regarder en face ne veut pas dire que nous cédions aux sirènes du déclin. C'est prendre la mesure de l'adaptation nécessaire de nos institutions ; mais sans tomber pour autant dans un travers bien français qui veut que sans l'Etat, rien ne se fait. Voir les obstacles, c'est aussi se donner une chance de les contourner. La puissance de cette révolution tient au fait qu'elle allie les talents dans des réseaux. Et cette alliance bouscule les hiérarchies et les élites en place. Le frein est culturel Le premier des freins à l'Iconomie est diffus, il est d'abord culturel… il est dans notre goût des organisations hiérarchiques. Alors que l'économie tire sa force de la puissance des plateformes. Un fonctionnement du haut vers le bas, qui place aux commandes des élites qui savent penser macro-économie, fiscalité, social… mais des élites coupées du monde de l'entreprise. Des élites qui administrent nos grands groupes comme elles administrent l'Etat. Avec une consanguinité entre privé et public, entre industrie et finance qui n'a pas d'équivalent ailleurs. Des élites qui excellent dans le Mecano des FUSAC, les montages financiers complexes. Mais beaucoup moins engagées dans la révolution des produits, des process, du design… des élites déphasées face la mutation en cours… Rien de similaire en France par exemple avec ce qui se passe aux Etats-Unis, quand le président Obama place au cœur de son discours de politique général l'enjeu de l'impression 3D et souligne (je cite) ""le potentiel de cette technologie de révolutionner la façon dont nous fabriquons presque tout"". Un fonctionnement de haut vers le bas, au diapason de notre goût pour l'abstraction, pour les représentations unifiée, universelles… un goût de l'uniformité bien peu en phase avec l'économie de la diversité, des petites séries, de l'innovation permanente, de l'innovation ouverte. Un fonctionnement du haut vers le bas … à l'image, de tout notre système de formation. Un système de formation qui projette les individus sur des positions hiérarchiques, au sein des grandes structures publiques ou privées, au commandement pyramidal. Des grandes organisations privées et publiques qui en retour vampirisent les compétences au détriment des PME. Qu'il est difficile aujourd'hui pour une PME de recruter un jeune sorti de nos meilleures écoles de commerce ou d'ingénieur ! Un système de formation qui fait largement l'impasse sur la culture entrepreneuriale… dans les écoles de commerce bien sûr… mais plus tôt encore …dès le primaire en ne valorisant ni les qualités de transgression, ni celle de dialogue, de co-élaboration, d'expérimentation ... valeurs qui sont au cœur de l'Iconomie. Le frein est stratégique C'est toute notre culture des organisations que bouscule en définitive l'Iconomie... et dans le prolongement de ce constat, toute une série de choix stratégiques anachroniques. Dans cette période de mutation profonde, notre attente autour de l'État est trop forte… alors même que ce qui se joue est de l'ordre de la rupture et ne répond pas à des schémas prévisibles. L'État, lui-même, doit redéfinir son positionnement. Se concevoir aussi en plateforme décentralisée, collaborative, ouverte. Nos grandes options industrielles dénotent tout autant notre incompréhension de la mutation en cours. Nous sommes encore héritiers de la culture des champions nationaux, de l'idée de filières motrices se déployant d'amont en aval sur le territoire… Or les grands groupes s'autonomisent de plus en plus de leur port d'attache. Le renouveau du tissu productif, la revitalisation des territoires repose donc principalement sur les PME. Le rebond passe par un foisonnement d'initiatives. Certaines options stratégiques au plus haut niveau, ont fragilisé l'essor de l'Iconomie en France. Des options stratégiques qui ont sous-estimé l'intrication entre service et industrie. - Emblématique de cela par exemple, les options du PDG d'Alcatel au début des années 2000, de délester le groupe d'une cinquantaine d'usines…se conformant ainsi au mythe post-industriel d'une entreprise sans usines. - Emblématique de cela encore, les grandes options dans l'automobile… qui ont sous-estimé la complémentarité entre recherche, conception, design, marketing et fabrication. La délocalisation de l'assemblage a inexorablement conduit à la délocalisation des autres stades de la production. Notre déficit stratégique à l'égard de l'Iconomie est encore perceptible dans le fait que les entreprises et les grandes organisations tendent à gérer les systèmes d'information comme des centres de coût. Comme des centres de coût alors qu'ils devraient constituer le système nerveux d'organisation « sensitives » ouvertes sur l'extérieur. Notre déficit stratégique est encore dans notre difficulté à créer les interactions au sein de clusters... et donc à produire de l'éco-système alliant recherche, formation, production…. Déficit alors même que la France est le seul pays d'Europe continentale à disposer avec Paris et sa région d'un Hub de taille mondiale. Le frein est politique Parce que l'Iconomie est entrepreneuriale…. elle se bâtit sur la prise de risque…Or notre fiscalité, notre environnement réglementaire instable, n'a pas intégré cet impératif. C'est tout le système du financement du risque entrepreneurial qui est déficient aujourd'hui : - Notre fiscalité de l'épargne prend trop peu en compte le risque. Les niches privilégient ce que l'on appelle l'épargne administrée. Les incitations se superposent sans cohérence d'ensemble. - Notre éco-système du capital-risque est inefficace. Les aides sont aujourd'hui trop peu sélectives, trop vite plafonnées ; et souvent dévoyées comme outil d'optimisation fiscale. Le crédit d'impôt à l'entrée dans certains fonds risqués est privilégié en France. Il offre un chèque en blanc à une prise de risque qui souvent n'est pas réelle. A l'inverse, les plus-values sont beaucoup trop taxées alors que la plus-value tend à récompenser l'entrepreneur qui a réussi…. - Un échec qui s'aggrave avec le temps. Là où certains pays disposent d'une relève de jeunes capital-angels issus de l'économie numérique et prêts à réinvestir leur mise… la France ne peut compter sur ce renfort. Il faudrait encore évoquer nos freins administratifs, nos relations de travail archaïques, mal adaptés au foisonnement des initiatives … notre abord de la politique de la concurrence … qui casse les monopoles plutôt que de les organiser… notre abord de la question européenne qui a favorisé la polarisation de l'industrie sur l'Allemagne et son Hinterland… Nous ne pouvons tout aborder ici. Mais tout cela doit aussi être relativisé. Le propre d'une révolution est de bousculer les choix institutionnels, les compromis sociaux anciens. Nous connaissons nos défauts… ne tombons pas non plus dans le piège de sous-estimer ceux des autres et de mythifier la supériorité des modèles étrangers. La mutation Inonomique est un défi pour toutes les sociétés. Les cultures utilitaristes, libérale anglo-saxonnes sont-elles beaucoup mieux préparées que nous à l'avènement d'une économie collaborative ? Le prima de la performance financière et de l'évaluation et du scoring en continu a lui aussi du plomb dans l'aile. L'ordo-libéralisme à l'Allemande prend-il véritablement le tournant de l'Iconomie ? L'Allemagne bâtit sa stabilité sur l'exploitation des faibles coûts de la périphérie et sur un positionnement haut de gamme certes, mais de moyenne technologie. Pas sûr que stabilité et hyper-fluidité fasse très bon ménage. Les modèles de réussite, on le sait heureusement, ne sont pas figés. "

Olivier Passet, Surmonter les obstacles au développement de l'Iconomie en France, une vidéo Xerfi Canal




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