C’est la « grosse » surprise des étudiants qui arrivent aux Etats-Unis. Ils suivent beaucoup moins d’heures de cours qu’en France mais des heures beaucoup plus exigeantes car les étudiants arrivent en cours après l’avoir lu leur cours. Parcouru des montagnes de documents. Lu des livres. Un temps considérable de préparation passé dans les bibliothèques pour que l’heure de cours soit consacrée à des approfondissements et échanges avec son professionnel. Et gare à celui qui n’est pas capable de répondre aux questions du professeur : la questionnement oral représente une part très importante de l’évaluation finale.
En France on en est encore loin. Habitués à la passivité depuis tout petits, les étudiants se rendent le plus souvent toujours en cours pour y entendre la parole professorale qu’ils retranscriront lors de leurs examens. Mais tout évolue.
Depuis septembre dernier l’EM Normandie a par exemple transformé sa pédagogie et les étudiants n’ont plus que 200 heures de cours par semestre. Soit 20 heures par semaine au maximum. Au moins deux cours classiques sont maintenus par semestre pour que les étudiants restent dans leur « zone de confort » tout en travaillant en pédagogie inversée ou digitale.
Le développement du digital permet en effet de proposer aux étudiants de suivre des cours 100% en ligne composés de plus en plus de courtes vidéos. Pour les utiliser ensuite en cours dans la logique de classe inversée qui nous vient des Etats-Unis. Et pour être bien certains que les étudiants n’ont pas séché leurs courts virtuels, leur bonne acquisition des connaissances attendues peut être vérifiée dès le début du cours par une séquence de test de 5 à 10 minutes. Un nouveau rythme qui correspond à la fois à une demande croissante des étudiants, qui ont de plus en plus de mal à suivre des cours magistraux, et des professeurs qui peuvent mettre en application les données acquises au travers d’exercices plutôt que de ressasser indéfiniment le même cours.
Ces heures de cours en moins permettent également de dégager du temps pour mener des projets. L’idéal étant qu’ils soient communs à plusieurs types d’écoles. Avec une école de management, l’EMLV, une d’ingénieurs, l’ESILV, et une numérique, l’IIM, le pôle Léonard de Vinci, à Paris, réunit ainsi en première année les étudiants de ses trois écoles pendant deux semaines. Ensemble ils travaillent sur des cas concrets posés par des entreprises. L’occasion d’apprendre à se positionner dans un groupe, à travailler avec d'autres profils ou encore à désamorcer des conflits.
Le digital permet enfin de suivre les efforts des étudiants pas à pas. D’aider ceux qui en ont le plus besoin. De faire passer les autres à un module suivant. Mais aussi de savoir s’ils ont bien travaillé et combien de temps… L’intelligence artificielle (IA) n’est pas loin qui permettra d’individualiser chaque parcours…
Publié le jeudi 04 avril 2019 . 2 min. 37
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