Comprendre Poutine, ce n’est pas comprendre un homme, c’est décrypter un système. Un système fait de force brute, de fragilités masquées et d’un storytelling impérial. Pour y voir clair, appliquons-lui un bonne vielle analyse PESTEL. Politique, Économie, Société, Technologie, Environnement, Légal : six lettres pour cerner un régime qui joue sa survie à quitte ou double. Prêts ? Alors, allons au fond de la matriochka.
Politique : un tsar en terrain miné
Il faut bien oser P comme Poutine pour commencer avec le mot Politique ! De fait, c’est l’homme fort omniprésent d’un régime faible. Le pouvoir tient plus par la peur que par l’adhésion. Démocratie de façade, opposition muselée, presse sous contrôle : la verticalité du pouvoir russe s’apparente à une forteresse… dont les fondations son fissurées, mais tiennent bon. L’invasion de l’Ukraine a soudé une partie de la population autour du drapeau, mais au prix d’un isolement international croissant.
Économie : gaz, rouble et roulette russe
Côté économie, la Russie vend des matières premières, pas des idées. Son modèle reste extractif, pas créatif. Le pétrole et le gaz financent l’État, mais l’embargo occidental l’oblige à vendre à prix cassés à la Chine et à l’Inde. Inflation, chute du rouble, fuite des cerveaux : la guerre coûte cher, et l’économie encaisse… chaque jour est un pari.
Sociétal : orthodoxie, ordre et nostalgie
La société russe, pour sa part, est travaillée par trois forces : le conservatisme moral, la nostalgie soviétique et un nationalisme revanchard. Le Kremlin instrumentalise l’Église orthodoxe, diabolise l’Occident et glorifie le passé. Une jeunesse connectée cohabite avec une majorité soumise ou résignée. Le contrat social tient : celui de la liberté contre la stabilité.
Technologique : une modernité sous surveillance
Sur le plan technologique, pas d’iPhone made in Russia. L’innovation, c’est pour les autres. Si l’armement et le cyber sont des priorités, la tech civile reste à la traîne. Les talents fuient, les réseaux sociaux sont censurés, et l’État rêve d’un Internet souverain. Une modernité autoritaire, où la technologie est un outil de contrôle.
Environnement : Sibérie, pétrole et climato-scepticisme
Du point de vue de l’environnement, la Russie est l’un des pays les plus touchés par le réchauffement… et l’un des moins concernés. Fonte du permafrost, incendies géants, pollution industrielle : les signaux d’alarme s’accumulent. Mais pour Moscou, l’urgence climatique passe bien loin après l’urgence géopolitique.
Légal : une constitution à géométrie présidentielle
Enfin, modifier la loi pour prolonger son règne ? Poutine l’a fait. La Constitution russe est devenue un instrument au service d’un homme. L’indépendance de la justice est fictive, les médias sous contrôle, l’opposition muselée, les ONG sont surveillées, et toute voix dissonante peut être qualifiée "d’agent de l’étranger". La légalité est à la carte…de Poutine et du service de sécurité intérieure, le FSB.
L’extension plutôt que l’expansion
A long terme, le PESTEL de la Russie montre un système qui s’enferme, s’isole… et s’appauvrit. C’est un PESTEL qui serait très alarmant pour une entreprise. Mais la Russie de Poutine n’est pas une entreprise : elle ne cherche ni croissance, ni innovation, ni attractivité. Elle vise l’extension plutôt que l’expansion. Poutine n’est finalement au pouvoir que depuis 24 ans... Rappelons que l’Union soviétique avait duré 69 ans.
Politique : un tsar en terrain miné
Il faut bien oser P comme Poutine pour commencer avec le mot Politique ! De fait, c’est l’homme fort omniprésent d’un régime faible. Le pouvoir tient plus par la peur que par l’adhésion. Démocratie de façade, opposition muselée, presse sous contrôle : la verticalité du pouvoir russe s’apparente à une forteresse… dont les fondations son fissurées, mais tiennent bon. L’invasion de l’Ukraine a soudé une partie de la population autour du drapeau, mais au prix d’un isolement international croissant.
Économie : gaz, rouble et roulette russe
Côté économie, la Russie vend des matières premières, pas des idées. Son modèle reste extractif, pas créatif. Le pétrole et le gaz financent l’État, mais l’embargo occidental l’oblige à vendre à prix cassés à la Chine et à l’Inde. Inflation, chute du rouble, fuite des cerveaux : la guerre coûte cher, et l’économie encaisse… chaque jour est un pari.
Sociétal : orthodoxie, ordre et nostalgie
La société russe, pour sa part, est travaillée par trois forces : le conservatisme moral, la nostalgie soviétique et un nationalisme revanchard. Le Kremlin instrumentalise l’Église orthodoxe, diabolise l’Occident et glorifie le passé. Une jeunesse connectée cohabite avec une majorité soumise ou résignée. Le contrat social tient : celui de la liberté contre la stabilité.
Technologique : une modernité sous surveillance
Sur le plan technologique, pas d’iPhone made in Russia. L’innovation, c’est pour les autres. Si l’armement et le cyber sont des priorités, la tech civile reste à la traîne. Les talents fuient, les réseaux sociaux sont censurés, et l’État rêve d’un Internet souverain. Une modernité autoritaire, où la technologie est un outil de contrôle.
Environnement : Sibérie, pétrole et climato-scepticisme
Du point de vue de l’environnement, la Russie est l’un des pays les plus touchés par le réchauffement… et l’un des moins concernés. Fonte du permafrost, incendies géants, pollution industrielle : les signaux d’alarme s’accumulent. Mais pour Moscou, l’urgence climatique passe bien loin après l’urgence géopolitique.
Légal : une constitution à géométrie présidentielle
Enfin, modifier la loi pour prolonger son règne ? Poutine l’a fait. La Constitution russe est devenue un instrument au service d’un homme. L’indépendance de la justice est fictive, les médias sous contrôle, l’opposition muselée, les ONG sont surveillées, et toute voix dissonante peut être qualifiée "d’agent de l’étranger". La légalité est à la carte…de Poutine et du service de sécurité intérieure, le FSB.
L’extension plutôt que l’expansion
A long terme, le PESTEL de la Russie montre un système qui s’enferme, s’isole… et s’appauvrit. C’est un PESTEL qui serait très alarmant pour une entreprise. Mais la Russie de Poutine n’est pas une entreprise : elle ne cherche ni croissance, ni innovation, ni attractivité. Elle vise l’extension plutôt que l’expansion. Poutine n’est finalement au pouvoir que depuis 24 ans... Rappelons que l’Union soviétique avait duré 69 ans.
Publié le lundi 31 mars 2025 . 3 min. 40
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