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Créé en 2003, le Pacte Dutreil vise à faciliter la transmission des entreprises familiales. Il permet, sous certaines conditions, une exonération de 75 % de la valeur des titres transmis lors d’une donation ou d’une succession. L’objectif affiché : éviter la vente ou le démantèlement d’entreprises viables pour cause de droits de mutation trop lourds.

Des contreparties strictes mais favorables

Pour bénéficier du dispositif, les héritiers doivent s’engager collectivement à conserver les titres pendant six ans, dont deux ans avant la transmission. L’un d’eux doit aussi exercer une fonction de direction pendant au moins trois ans. En échange, la charge fiscale est considérablement réduite, souvent divisée par quatre ou cinq.

Un dispositif efficace pour l’économie réelle

Les effets positifs sont bien documentés : selon l’Inspection générale des finances (IGF), le Pacte Dutreil soutient la pérennité de 4 000 à 5 000 entreprises chaque année, majoritairement des PME et ETI. Il contribue ainsi à préserver l’emploi local, la stabilité du tissu entrepreneurial et la continuité du capital familial.

Une concentration des bénéfices sur les grandes fortunes

Mais dans les faits, seuls certains peuvent y accéder. Le dispositif concerne surtout les familles détentrices de sociétés à forte valorisation. Ainsi, les gains fiscaux peuvent atteindre plusieurs millions d’euros sur une seule opération. Cette concentration alimente les critiques : pourquoi un tel avantage réservé à une minorité déjà favorisée ?

L’accusation de “niche fiscale” gagne du terrain

Le terme de "niche fiscale" renvoie ici à un avantage ciblé et coûteux pour les finances publiques. Si le coût du Pacte Dutreil reste contenu (environ 500 millions d’euros par an), la disproportion entre le nombre de bénéficiaires et l’économie réalisée soulève des questions d’équité.

Des montages d’optimisation parfois abusifs

La critique se durcit avec les stratégies sophistiquées combinant démembrement, holdings animatrices, donations-partages et rachats financés par la société elle-même. Le respect formel des critères masque parfois des transmissions purement patrimoniales, déconnectées de toute logique entrepreneuriale active.

Une frontière floue entre légalité et éthique fiscale

Ces montages, bien que légaux, interrogent sur l’usage du dispositif. La question n’est plus celle de la conformité, mais de la finalité : le Pacte Dutreil est-il utilisé pour transmettre une entreprise vivante ou simplement pour alléger la fiscalité d’un patrimoine financier ?

Une réforme à l’étude, mais un équilibre délicat

Face aux dérives perçues, certains proposent de restreindre l’éligibilité aux entreprises véritablement opérationnelles, d’allonger la durée des engagements ou de mieux contrôler l’effectivité des fonctions de direction. Mais toute réforme mal calibrée pourrait pénaliser des transmissions légitimes et mettre en péril la survie de certaines structures familiales.

Un dispositif à clarifier, non à condamner

Le Pacte Dutreil est-il une niche fiscale ou un outil économique vertueux ? La vérité est dans la nuance : c’est un levier puissant, mais fragile. Sa légitimité repose sur sa bonne utilisation. La solution n’est pas de le supprimer, mais d’en réaffirmer l’esprit initial : préserver l’entreprise, pas simplement le capital.


Publié le mercredi 25 juin 2025 . 3 min. 33

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