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Le contrat à durée indéterminée confère un privilège important : celui de faire des projets en s’endettant. Comment font alors les travailleurs indépendants, les autoentrepreneurs, ceux rémunérés à la prestation ou qui ne disposent que d’un temps partiel ou d’un CDD ?


Pour le moment l’accès au crédit leur est très difficile car du point de vue des établissements financiers ces cibles de clientèles n’offrent pas les mêmes garanties de revenus récurrents que le salarié en CDI ou que le statut proposé par la fonction publique. Et plus le statut est précaire plus il est à risque : c’est le fameux segment subprime en anglais. Pour autant, ces cibles de clientèle expriment d’importants besoins de trésorerie car de nombreux achats se financent encore à crédit : l’automobile, l’électroménager, l’ameublement, les travaux de rénovation des logements et bien sûr l’achat d’un bien immobilier.


Ce difficile accès au crédit des travailleurs précaires semble anachronique quand on connait les transformations du marché du travail. Ne l’oublions pas : les secteurs traditionnels détruisent des emplois salariés. 42% des emplois français présentent une probabilité d’automatisation forte selon le cabinet de conseil Roland Berger, et 3 millions d’emplois pourraient être détruits d’ici 2025. Et ces destructions seront difficilement compensées par les plateformes numériques qui privilégient, elles, la flexibilité en recourant au travail indépendant et à la tâche, ce que l’on appelle aussi la « gig economy », l’économie des petits boulots. Un phénomène qui touche déjà de nombreux domaines : services à domicile, livraison de repas, mais aussi des prestations intellectuelles telles que le conseil ou l’ingénierie. En outre, cet essor du travail indépendant et du microworking se double d’un fractionnement accru du travail et de temps partiel touchant les jeunes, les séniors et les femmes.


Dès lors, pour les banques, une partie croissante du marché de masse vient grossir les rangs du segment subprime. Tôt ou tard, elles devront alors repositionner leurs offres et refondre leurs modèles d’affaires pour s’adresser à cette clientèle « à risque », sauf à voir leur activité de distribution de crédit se réduire drastiquement. Des instruments existent aujourd’hui pour prendre ce virage comme l’exploitation plus intensive du Big Data, l’utilisation d’algorithmes prédictifs et du machine learning pour renouveler les méthodes de scoring comme cela se fait déjà aux États-Unis ou dans certains pays émergents. Il y a aussi l’exploitation de nouvelles données, de type digitales, comportementales ou liées aux habitudes d’achat. Naturellement, les cadres réglementaires devront aussi évoluer pour autoriser des taux d’intérêt plus élevés et l’utilisation des données personnelles.


Des systèmes de garantie d’un genre nouveau se développent aussi. C’est le cas de la start-up Yelloan et son principe de garantie participative. C’est le cas également de certaines banques traditionnelles étrangères comme Nationwide qui autorise la participation des proches dans le champ du crédit immobilier. Ces deux derniers systèmes jouent sur les ressorts de la communauté, sur la pression sociale et l’engagement client. Ils permettent d’une certaine façon de transférer une partie du risque sur les personnes concernées.


Pour l’heure, les acteurs historiques du crédit restent très attentistes face à ces systèmes. Mais ils ne pourront pas se voiler la face éternellement car les transformations du marché du travail sont telles que ni la clientèle aisée, peu friande de crédits, ni le marché de masse, en cours de délitement, ne pourront leur assurer une activité suffisante à terme. Il est donc temps d’imaginer des systèmes de crédit à destination des travailleurs indépendants et ceux issus de cette « gig economy », systèmes mixant à la fois solutions de financement traditionnel et mécanismes de solidarité.


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