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Privatisation d'EM LYON : déflagration dans les grandes écoles

Publié le jeudi 20 juin 2019 . 4 min. 04

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C’est une déflagration qui risque de provoquer des réactions en chaîne sur les grandes écoles de commerce, voire au-delà… Après s’être transformée en société anonyme, l’emlyon vient d’ouvrir largement son capital à des financiers. Il s’agit de Qualium Investissement, société de gestion de portefeuille soutenue par la Caisse des Dépôts, et de Bpifrance. But de l’opération ? Prendre le relais de la CCI locale dont les ressources financières se tarissent en apportant des fonds propres pour financer l’ambitieux plan de développement de l’école de management, y compris d’éventuelles opérations de croissance externe. Bref, il s’agit de sortir l’emlyon de l’impasse financière dans laquelle d’ailleurs toutes les grandes écoles sont entrées.

Le capital-investissement est loin d’en être à son premier coup d’essai sur le marché français de l’enseignement supérieur. Son attention s’est portée jusque-là sur les groupes privés pluridisciplinaires, soit des profils de risque bien diversifiés. C’est le cas de Galileo-Studialis, qui détient Paris School of Business ou le Cours Florent, et qui est contrôlé par l’américain Providence Equity depuis 2015. Citons aussi Inseec U, dans le giron d’Apax Partners depuis 2013 et repris en 2019 par Cinven (au côté de Bpifrance) pour la somme de 800 M€.

Dans le cas de l’emlyon, ce qui est nouveau, c’est que la levée de fonds concerne désormais une école très réputée. Demain, on pourrait imaginer que certaines autres écoles arrimées aux chambres de commerce (HEC Paris, Essec et ESCP Europe mais aussi des ESC en régions) ou encore des écoles privées associatives pourraient, elles aussi, décider de changer de statut, et s’ouvrir à leur tour à des actionnaires privés et distribuer des dividendes comme de vraies entreprises. Certaines écoles consulaires ont déjà fait un premier pas vers une logique de marché en accueillant des entreprises à leur capital à l’instar de Burgundy School of Business. Mais leur statut, celui d’établissement d’enseignement supérieur consulaire ou EESC, interdit tout versement de dividendes… De quoi refroidir de potentiels investisseurs.

Une nouvelle étape a donc été franchie dans la privatisation des établissements d’enseignement. Et ce mouvement risque fort de faire des émules, d’autant que les grandes écoles apparaissent comme une cible privilégiée des fonds d’investissement. D’abord parce que le marché de l’enseignement supérieur progresse structurellement avec l’essor démographique. C’est donc un investissement peu risqué, aux revenus prévisibles, récurrents et déconnectés de la conjoncture économique. C’est aussi très rentable en cas de revente : les prix de cession des écoles s’envolent d’ailleurs pour représenter 15 fois l’Ebitda, contre un ratio en général plus proche de 10 dans les autres secteurs. Et puis les grandes écoles ont besoin d’argent, de beaucoup d’argent, pour rester dans la course à l’excellence, investir dans les outils numériques et les campus et s’internationaliser. Enfin, la nature très éclatée de l’enseignement supérieur en France autorise des opérations de consolidation sectorielle comme les aiment le capital-investissement.

Finalement, est-ce que la finance peut sauver nos grandes écoles ? Oui si ces investisseurs leur apportent de l’argent frais pour se développer et surtout lutter à armes égales face aux universités américaines et chinoises bien décidées à prendre pied à Paris et dans toutes les villes-monde au fort potentiel d’attraction. Oui si ces investisseurs forcent les grands écoles à être mieux managées, à se doter d’un positionnement singulier et à être rentables. Oui si ces investisseurs recherchent une rente à long terme plutôt qu’une plus-value rapide oppressante pour le modèle économique des écoles qui ont besoin de temps. Et c’est certainement pour éviter ce piège que la CCI reste un actionnaire de référence de l’emlyon tout en veillant à panacher le profil des investisseurs.


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