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Migrants et réfugiés : financement du voyage et trafics illicites

Publié le mardi 24 janvier 2017 . 3 min. 49

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Sauver sa peau : tel est l’objectif principal des migrants fuyant leur pays parce qu’il est en guerre ou parce qu’il ne garantit pas les conditions minimales de subsistance. Sauver sa peau est bien compréhensible et explique les millions de migrants en route vers l’Europe. Mais sauver sa peau a un coût. Il faut payer des passeurs. Selon les données de Septembre 2015 provenant d’Europol et de la police Suédoise, le voyage de Turquie en Allemagne coûte entre 10 000 et 12 500 $, la traversée de la Lybie à Lampedusa entre 900 et 4000 $. Pour les Syriens et Irakiens originaires de zones contrôlées par l’Etat Islamique, il faut ajouter au moins 1000 $ pour pouvoir quitter leur ville, selon divers témoignages.

 

Sauver sa peau coûte donc cher. En particulier pour ceux qui voyagent en famille. Il est évident que tous les migrants n’ont pas les ressources pour financer leur migration. Alors comment faire ?
Première solution : la famille. Les récits de migration depuis le Moyen Orient évoquent des financements par les membres de la famille, qui procurent l’argent par le système de l’hawala.
Si la famille ne peut subvenir aux besoins, il n’existe qu’une autre solution : s’endetter. Mais qui va prêter à un migrant ? Une banque ? Peu probable si l’emprunteur n’a pas de ressources. Alors comment s’endetter ? Pour répondre à cette question, examinons les flux de migration en identifiant les routes empruntées et les territoires traversés.

Fin 2015, les flux empruntaient schématiquement 3 routes vers l’Europe : la route « Balkans de l’Ouest », qui traverse la Grèce, la Macédoine, souvent le Kosovo, la Serbie, la Slovénie pour atteindre l’Autriche ; la route « Méditerranée de l’Est », qui passe par la Bulgarie avant de rejoindre la route précédente en Serbie ; la route « Méditerranée Centrale », empruntée en bateau depuis la Lybie ou la Tunisie vers Lampedusa et d’autres iles, avant de remonter l’Italie. Les flux se reportent d’une route vers l’autre en fonction des fermetures de frontières.
Notons que deux routes traversent des territoires mafieux : la route « Balkans de l’Ouest », car une partie de la Macédoine et le Kosovo constituent le territoire de groupes criminels albanais, et la route « Méditerranée Centrale », où le parcours en Italie traverse des régions où sévissent les mafias italiennes. Or, qui développe une activité sur un territoire contrôlé par une mafia s’expose à extorsion et taxation, délits matérialisant l’exercice du contrôle sur ce territoire.
Comment payer un passeur quand on n’a pas d’argent ? Revenons aux routes de migration. D’après diverses sources policières, ces routes de migration se superposent en grande partie à celles utilisées pour de nombreux trafics illicites vers l’Europe: par exemple l’héroïne venue d’Afghanistan, les cigarettes de contrefaçon, ou encore le cannabis cultivé au Sud de l’Albanie. Ces trafics illicites sont fréquemment gérés par les mafias italiennes et les groupes criminels albanais.

Il est alors facile d’imaginer une solution pour payer sa dette : en participant aux trafics illicites. Un migrant revendra des cigarettes de contrefaçon ou de la drogue, ou travaillera gratuitement dans un champ de cannabis avant de poursuivre son voyage. C’est probablement la forme que prend le droit de passage sur le territoire mafieux. Le travail forcé est une solution qui a déjà été utilisée par des groupes nigérians implantés en Italie lorsqu’ils faisaient transiter des compatriotes vers l’Europe. Le criminel confisque le passeport tant que la dette n’est pas remboursée. Le migrant paie donc avec ses seules ressources disponibles : en donnant son temps et sa sueur pour sauver sa peau.
Les Européens ont peur des terroristes qui se cacheraient dans les flux de migration. Ils devraient autant s’intéresser au financement du voyage et au lien entre migrants et trafics illicites.


Mots clés :

Europe / Zone euro

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