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Sanofi répond-il vraiment à sa mission sociétale ?

Publié le mercredi 9 juin 2021 . 4 min. 45

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Depuis les années 60, la France s’est efforcée de pousser des champions sectoriels nationaux capables de jouer parmi les grands mondiaux. Dans le domaine pharmaceutique, c’est Sanofi qui a émergé pour y incarner la France à l’international, singulièrement dans les vaccins. Un beau groupe de 36 md € de CA, un beau succès.


On le sait, les grands groupes de la pharmacie sont confrontés à un problème stratégique délicat depuis plusieurs années. Les budgets R&D y sont très élevés (jusqu’à 15 à 20% du CA). Le coût de développement d’un médicament est considérable (plusieurs centaines de millions d’Euros). L’incertitude est grande pour faire passer une nouvelle molécule par les étapes des études cliniques et de l’autorisation de mise sur le marché. Les constantes de temps se sont allongées, raccourcissant les périodes de rentabilité et donc d’amortissement des coûts de développement avant que la propriété industrielle ne tombe, permettant l’arrivée des génériques qui laminent les marges. Comme d’autres grands de la big pharma, Sanofi a commencé à réduire la voilure de sa R&D interne et de miser plutôt sur l’acquisition de molécules via des achats de start-ups ou des accords de partenariat ou de licences. C’est certes plus cher unitairement, mais moins incertain car les molécules ainsi acquises sont bien avancées dans le pipeline qui conduit au marché et, tout bien pesé, cette voie externe fait sens. Au total le groupe s’en tire plutôt bien.


Survient la pandémie de la Covid : une course effrénée au vaccin est lancée mais Sanofi est vite distancé. Quelle déception. Au pays de Pasteur, on s’attendait à mieux.


On peut toujours trouver des excuses à Sanofi en rappelant que ni la médecine ni l’innovation ne sont des sciences exactes. Que l’échec est consubstantiel à la prise de risque. Sanofi a joué et a perdu la course anti-Covid. C’est la vie. Ne les accablons pas.


Pourtant, le score final tout autant que la posture de Sanofi auront été perturbants : Probablement parti à tort pour courir un marathon malgré l’urgence, Sanofi a été devancé par des sprinteurs qui ont établi un record du monde de vitesse de sortie d’un vaccin (Pfizer-Bio’ntech, Moderna, Astra Zeneca, Spoutnik en Russie, Sinovac en Chine, Johnson et Johnson) stimulés, il est vrai par leurs pouvoirs publics respectifs.


La participation de Sanofi à l’opération américaine Warp Speed et le gros chèque reçu à cette occasion (2,1 Milliard de $ partagés avec GSK) ont conduit le groupe à annoncer, à contre-temps, que son futur vaccin, une fois disponible, servirait en priorité les Etats-Unis. Grosse tempête médiatique sur le moment en France, mais le tollé est d’autant plus retombé que Sanofi a par la suite annoncé être très en retard.


Le groupe Sanofi n’est pas une entreprise à mission, au sens de la loi Pacte, mais c’est une entreprise qui s’est assigné une mission, concevoir et produire des médicaments et des vaccins pour soigner les populations. Interrogez les salariés de Sanofi. Ils sont fiers de cette belle mission tout à la fois respectable, humaine et d’intérêt général. Et c’est satisfaisant qu’une entreprise privée, cotée en bourse, vise à remplir une mission sociétale aussi noble. Mais en 2020, Sanofi est passé à côté de la priorité anti-covid, a pris le financement américain et ses contraintes, a continué sa stratégie de réduction de la R&D interne (et on peut le comprendre, même si, dans le contexte, ça peut faire désordre) mais a échoué à aller faire son marché technologique à l’extérieur y compris sur l’ARN messager (et c’est bien dommage). 2020 aura donc été pour Sanofi une annus horribilis, avec un parcours calamiteux.


Pourtant, le groupe affiche pour 2020 un profit net de 7,3Mds€. Du coup, le conseil d’administration du groupe prévoit de verser pour 4,2 Mds€ de dividendes à ses actionnaires au titre de l’exercice. Comment alors ne pas ressentir une certaine gêne ?


Que penser de cette belle entreprise qui, ayant généré un profit, choisit de servir ses actionnaires, après avoir accepté de l’argent public américain, pour, au final, manquer à sa mission en n’étant pas à la hauteur de l’attente de ses clients et des populations, en France, aux Etats-Unis et ailleurs.


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