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L'association Institut Xerfi et Xerfi Canal présente l'analyse de Vincent Lorphelin, dirigeant fondateur de Venture Patents

La France dispose de tous les savoir-faire nécessaires face au monde qui vient : les grandes thématiques mondiales sont celles de l'environnement, de la santé, du vieillissement, une vie sociale plus connectée et plus mobile, une nouvelle gestion du travail et des savoirs. Face à ces enjeux nous disposons encore d'une puissance économique solide dans les secteurs qui comptent : l'eau, l'énergie, le bâtiment, la santé, les transports et le numérique. Nos inquiétudes ne viennent donc pas d'un éventuel manque de compétence, mais d'un retard technologique et d'un manque de créativité. Les leçons de l'Histoire pour essayer de comprendre ce qui se passe aujourd'hui, je vous propose un petit retour vers la fin du XIXème siècle. En 1889, la France est engluée dans une crise totale. - Crise immobilière, puis boursière, bancaire, économique. Des géants industriels s'effondrent.

- Crise politique : montée des extrêmismes, scandale de Panama, scandale des médailles, notre Président de la République démissionne.
- Crise sociale : chômage de masse, Germinal de Zola, terrorisme anarchiste. Montée des mouvements nationalistes, mouvements anti-bourgeois, anti-capitalistes, anticommunistes, anti-politiques, anti-mondialistes. Les gens appellent leur propre époque « la Grande Dépression ».
Ce climat délétère provoque d'innombrables blocages, à cause desquels nous avons raté les révolutions de la vapeur anglaise, de la mécanisation allemande et de l'électricité américaine. 10 ans pour se réenchanter Pourtant 1889 c'est aussi l'année de la Tour Eiffel, de la photographie, du cinéma, de l'électricité, du téléphone, de la chimie fine, de la métallurgie fine. L'effervescence de l'innovation est telle qu'elle portera à elle seule la France à l'apogée de sa prospérité en 1900. En seulement onze ans, la France vit sa Belle Epoque et le sommet de son rayonnement dans le monde. Cette tranche d'histoire nous rappelle - qu'on peut avoir un retard qui paraît irrattrapable et devenir quand même en 10 ans le leader mondial dans les secteurs clés grâce à la puissance de la créativité - On peut être au fond de la dépression et voir notre société se réenchanter en 10 ans.
Bref, on peut dire que nous avons une bonne capacité de rebond. Nous n'avons pas de Microsoft ni de Google, mais la révolution n'est pas encore finie. La révolution invisible. Vous allez me dire : le problème, c'est qu'aujourd'hui on ne voit pas les prémisses du début de cette révolution industrielle. En fait, nos arrière grands-parents n'ont pas vu leur révolution industrielle non plus.
D'abord parce que les arbres qui tombent font plus de bruit que la forêt qui pousse: chaque machine à coudre détruit 85 emplois de couturière. Les transports à vapeur permettent aux américains de nous envahir avec leur céréales
Ensuite parce que l'innovation est imprévisible : personne n'imagine que la mécanisation du textile va se marier avec les savoir-faire du luxe pour faire émerger la mode
L'innovation est incompréhensible : on dit à propos du téléphone « c'est donc ça, la grande invention ? On vous sonne comme un domestique et vous accourez ? »
Enfin les startups sont fragiles : le leader mondial de l'automobile, De Dion Bouton, sera ensuite éclipsé par Panhard puis Renault et Peugeot. Des signes qui ne trompent pas.

Une révolution industrielle est donc invisible pour ses contemporains, mais elle envoie quand même quelques signaux.
D'abord, les briques technologiques de base sont au point. Pour l'électricité, les moteurs, transformateurs, conducteurs, interrupteurs, batteries étaient fonctionnels en 1889. Elles n'attendaient plus que l'invention de leurs usages pour se diffuser.
Aujourd'hui les moteurs de recherche, cloud, big data, smart grid, réseaux sociaux, plate-formes collaboratives, outils 3D, etc. sont au point et commencent à se diffuser.
Ensuite, l'esprit d'entreprise renaît. Il est catalysé par la multiplication des pépinières, des salons d'entrepreneurs, des clubs, du web 2.0, qui sont autant d'occasions pour échanger des connaissances et des idées.
Enfin, la créativité à la française commence à transparaître au travers des nouveaux produits : Mane analyse 200 000 molécules pour proposer des parfums sans alcool et des arômes alimentaires naturels ; l'Usine à Design utilise des simulateurs 3D pour proposer de la déco personnalisée ; Silkan développe des algorithmes mathématiques poussés pour modéliser la mécanique des nouveaux transports ; Mauna Kea met en oeuvre l'imagerie laser pour diagnostiquer un cancer de manière plus précoce ; Chanel utilise un calculateur de consommation énergétique pour limiter l'empreinte carbone de ses cosmétiques. L'œnologue plutôt que le contrôleur sanitaire. Vous allez me dire : des signaux, ça se mesure, donnez-moi des chiffres sérieux : créations d'entreprises, brevets déposés, investissement en recherche !
Le problème, c'est que les signes essentiels ne se mesurent pas. Steve Jobs disait : « l'innovation n'a rien à voir avec l'argent que vous y mettez, mais avec la passion brûlante que vous avez pour quelque chose ». Et il n'existe pas d'indicateur économétrique de la passion entrepreneuriale.
C'est comme si vous vouliez savoir si votre vin sera bon. Vous voulez des chiffres ? Interrogez un contrôleur sanitaire, vous aurez précisément le taux d'alcool ou le taux de sucre ! Si vous interrogiez plutôt votre œnologue, vous obtiendriez une réponse moins scientifique, mais sans doute meilleure.
Ceux qui connaissent les innovateurs depuis longtemps, les 85 co-auteurs de ce livre mais aussi beaucoup d'autres, nous disent qu'ils sentent depuis deux ans ce puissant regain de volonté, cette énergie, cette vibration collective. Ce sont eux les œnologues de l'économie, et ils nous disent que le millésime 2013 de l'Iconomie sera exceptionnel.

Vincent Lorphelin, Les atouts de la France, une vidéo Xerfi Canal






Publié le mercredi 24 avril 2013 . 7 min. 44

Mots clés :

Economie française

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