La France est une très mauvaise élève en matière de handicap et ce, malgré la loi de 2005.
Et ce malgré un pays qui compte 12 millions de personnes en situation de handicap…
L’ONU, la Convention Internationale relative aux droits des personnes handicapées (CIDPH), mais aussi le défenseur des droits ont largement dénoncé cette situation. Claire Hedon dans son dernier rapport pour le défenseur des droits justement, s’alarme devant les nombreux freins à l’autonomie et à l’inclusion des personnes en situation de handicap.
Services publics défaillants, villes inaccessibles, scolarité entravée… les handicapés sont très malmenés dans l’espace public.
Au niveau de l’entreprise, le handicap reste selon les années, la première ou la deuxième source de discrimination à l’embauche, se disputant ces tristes médailles d’or ou d’argent avec les origines …
Un peu plus de 40 % des personnes handicapées seraient en activité contre + de 70 % pour le reste de la population. Le Handicap est un facteur de surexposition au chômage et de stagnation dans celui-ci. Et que dire des ESAT !
De son côté L’entreprise, elle, peut bénéficier d’aides financières en cas d’embauche d’un salarié handicapé. Mais il faut faire une demande explicite et prouver l’importance des surcoûts liés au handicap de la personne.
Le handicap reste encore un point aveugle des politiques publiques la France progresse très peu sur cet enjeu. Mais pourquoi une telle défaillance ?
J’avance 4 raisons à cela :
Premièrement, le handicap est pluriel et potentiellement changeant au cours de la vie.
Cela le rend très complexe à appréhender.
Il n’y a pas de personne en situation de handicap mais des situations. Le Handicap peut être moteur, sensoriel, cognitif, psychique et à cela s’ajoute ce qu’on appelle la mobilité réduite.
Deuxièmement, le stigmate et par conséquent, l’absence de modèle.
Le handicap joue comme un stigmate et les valides stéréotypent la personne handicapée l’imaginant souvent comme très peu performante…. Conséquemment, il y a peu de modèle à suivre car beaucoup de Personnes en situation de handicap cachent leur problème ; elle s’adapte et fait comme si… Les modèles à suivre, au final, se font très rares…
Troisièmement : des revendications discrètes
Les personnes concernées revendiquent très peu, par peur de la discrimination mais aussi pour une raison simple : elle sont souvent en situation difficile et n’ont pas forcément le loisir d’aller organiser une Handi Pride ! Une handi Pride qui serait de toutes façons impossible au regard de l’inaccessibilité des villes. La boucle est donc bouclée…
Quatrièmement, ce regard validiste et souvent incompétent des acteurs qui se succèdent aux responsabilités et qui le plus souvent n’expérimentent pas dans leur chair le handicap (dirigeants d’associations, élus, ministres)
La conscience des obstacles est quasi impossible à percevoir par les personnes en charge de ces dossiers.
La personne en situation de handicap devrait être l’experte au cœur du système : une question toute bête, image ton une association féministe dirigée par des hommes ?
L’entreprise, doit agir face à ce contexte très défavorable. Les département RSE peuvent devenir des acteurs encore plus efficaces pour pallier des politiques publiques tout à fait insuffisantes.
Publié le mercredi 24 juillet 2024 . 3 min. 41
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