On parle beaucoup d’horizontalité. De co-construction. De gouvernance partagée. De management participatif. De leadership bienveillant. D’empowerment.
Mais dans les faits, on assiste à un grand écart : ce sont des figures extrêmement verticales, brutales, voire toxiques, qui s’imposent de plus en plus dans les sphères politique et médiatique.
Trump, Poutine, Mélenchon, Milei, Musk… Ces personnalités saturent l’espace. Elles captent l’attention, imposent leur tempo, incarnent le pouvoir de manière directe, clivante, totale.
Et si, paradoxalement, c’était justement l’obsession contemporaine pour l’horizontalité qui avait rendu possible ce retour du vertical ?
Car pendant que les figures raisonnables dialoguent, modèrent, co-construisent, les autres prennent la place.
L’horizontalité, dans sa version que l’on pourrait dire « molle », ne distribue pas le pouvoir : elle le dissout.
Et dans les vides laissés par les structures collectives fragilisées, émergent ceux qui n’ont aucun scrupule à dominer.
On a déconstruit l’autorité classique. Mais on a vu surgir autre chose : des figures hors cadre, ni modérées, ni contrôlées.
Souvent narcissiques, parfois inquiétantes.
Ce n’est pas un retour à l’ancien régime : c’est une distorsion du leadership.
Un pouvoir sans régulation, sans responsabilité, sans ancrage.
Le leadership rationnel-légal weberien ne séduit plus. Ce qui émerge, c’est une forme de charisme délétère, affranchi de toute structure. un leadership charismatique qui s’est radicalisé…
Une verticalité sauvage, qui prospère dans les vides laissés par la démocratie horizontale.
Alors faut-il revenir à un modèle autoritaire ? On peut se poser la question.
Dans un monde trop horizontal, est-ce la seule alternative ? Bien sûr que non.
Mais il devient urgent de repenser la figure du leader — dans un monde qui en a besoin, mais qui ne sait plus quoi en faire.
Car le pouvoir ne disparaît jamais. Il se transforme.
Et si l’on n’en propose pas une version claire, responsable, incarnée… il revient sous sa forme la plus brutale.
Il nous faut de toute urgence retrouver la forme d’un leadership suffisamment fort pour séduire dans notre environnement actuel, et suffisamment humble pour ne pas être trop jupitérien… aller vers cet équilibre est crucial pour nos démocraties.
Publié le mardi 20 mai 2025 . 2 min. 37
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