Ce n’est pas obligé. Mais c’est obligatoire.
Aujourd’hui, il faut poster.
Sur Instagram. LinkedIn. Bluesky. Twitter. TikTok.
Il faut être présent. Montrer qu’on pense. Qu’on avance. Qu’on collabore.
Parler de son projet, de son équipe, de ce qu’on vient de faire.
Raconter. Signaler. Exister.
Mais rien ne l’exige vraiment. Aucune entreprise ne le demande noir sur blanc. Aucun objectif n’est libellé « soyez visibles ». Aucun contrat n’intègre cette clause.
Et pourtant, ne pas le faire, c’est disparaître.
On est entrés dans une zone étrange : une forme d’activité non reconnue mais structurelle.
Une économie du signal, du récit, du “je fais”, du “je suis”, du “je pense”.
Ce n’est pas du personal branding au sens strict.
Ce n’est pas que parler de soi. C’est parler de tout — mais dans un format public.
On ne pense plus seulement. On signale qu’on pense.
On ne travaille plus seulement. On raconte qu’on travaille.
Et cela prend du temps. Cela prend de l’énergie. Cela prend de l’attention.
Mais ce n’est ni mesuré, ni rémunéré, ni encadré.
C’est une injonction sans visage.
Ceux qui refusent, qui n’en ont pas envie,
ceux qui ne maîtrisent pas les codes implicites de cette communication fluide,
sont progressivement marginalisés.
Ils deviennent « invisibles », « absents », « pas dans le coup ».
Comme si l’absence d’image équivalait à l’absence d’existence.
Et pourtant, poster n’est pas faire.
Raconter son activité ne remplace pas l’activité elle-même.
Mais dans cette nouvelle grammaire professionnelle,
le signal compte autant que le fond.
La présence devient un capital.
Dans une économie de l’attention, la présence est une monnaie.
Alors l’absence devient un risque.
Alors peut-être faut-il aller plus loin.
Puisque cette présence publique est devenue une part intégrée — mais informelle — du travail,
faut-il l’assumer comme telle ?
Faut-il en parler dans les objectifs annuels ?
L’intégrer dans les entretiens de performance ?
La reconnaître, tout simplement ?
Qui doit poster ? À quelle fréquence ? Sur quel ton ? Pour dire quoi ?
Est-ce une compétence ? Une contrainte ? Un art ? Un devoir ?
Ou une autre ligne invisible du contrat de travail ?
Alors, qu’est-ce qu’on fait de ça ? Faut-il jouer le jeu ? Faut-il y échapper ?
Est-ce que ce signalement constant est un symptôme ou une nouvelle norme ?
Et surtout : combien de temps allons-nous encore consacrer à dire que nous faisons —
au lieu de simplement faire ?
Aujourd’hui, il faut poster.
Sur Instagram. LinkedIn. Bluesky. Twitter. TikTok.
Il faut être présent. Montrer qu’on pense. Qu’on avance. Qu’on collabore.
Parler de son projet, de son équipe, de ce qu’on vient de faire.
Raconter. Signaler. Exister.
Mais rien ne l’exige vraiment. Aucune entreprise ne le demande noir sur blanc. Aucun objectif n’est libellé « soyez visibles ». Aucun contrat n’intègre cette clause.
Et pourtant, ne pas le faire, c’est disparaître.
On est entrés dans une zone étrange : une forme d’activité non reconnue mais structurelle.
Une économie du signal, du récit, du “je fais”, du “je suis”, du “je pense”.
Ce n’est pas du personal branding au sens strict.
Ce n’est pas que parler de soi. C’est parler de tout — mais dans un format public.
On ne pense plus seulement. On signale qu’on pense.
On ne travaille plus seulement. On raconte qu’on travaille.
Et cela prend du temps. Cela prend de l’énergie. Cela prend de l’attention.
Mais ce n’est ni mesuré, ni rémunéré, ni encadré.
C’est une injonction sans visage.
Ceux qui refusent, qui n’en ont pas envie,
ceux qui ne maîtrisent pas les codes implicites de cette communication fluide,
sont progressivement marginalisés.
Ils deviennent « invisibles », « absents », « pas dans le coup ».
Comme si l’absence d’image équivalait à l’absence d’existence.
Et pourtant, poster n’est pas faire.
Raconter son activité ne remplace pas l’activité elle-même.
Mais dans cette nouvelle grammaire professionnelle,
le signal compte autant que le fond.
La présence devient un capital.
Dans une économie de l’attention, la présence est une monnaie.
Alors l’absence devient un risque.
Alors peut-être faut-il aller plus loin.
Puisque cette présence publique est devenue une part intégrée — mais informelle — du travail,
faut-il l’assumer comme telle ?
Faut-il en parler dans les objectifs annuels ?
L’intégrer dans les entretiens de performance ?
La reconnaître, tout simplement ?
Qui doit poster ? À quelle fréquence ? Sur quel ton ? Pour dire quoi ?
Est-ce une compétence ? Une contrainte ? Un art ? Un devoir ?
Ou une autre ligne invisible du contrat de travail ?
Alors, qu’est-ce qu’on fait de ça ? Faut-il jouer le jeu ? Faut-il y échapper ?
Est-ce que ce signalement constant est un symptôme ou une nouvelle norme ?
Et surtout : combien de temps allons-nous encore consacrer à dire que nous faisons —
au lieu de simplement faire ?
Publié le vendredi 09 mai 2025 . 2 min. 49
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