Micro-entrepreneuriat et bien-être économique des ménages
Publié le jeudi 6 octobre 2016 . 2 min. 55
Le micro-entrepreneuriat est composé des entreprises qui comptent de un à cinq salariés. Il représente entre 70% et 80% de l’emploi mondial. Il est donc central dans les réflexions sur l’emploi, la croissance, et le développement économique. Cependant, en l’absence d’opportunités d’emplois, le micro-entrepreneuriat est souvent considéré comme un entrepreneuriat de nécessité qui n’est en général pas productif. En effet, alors que l’entrepreneuriat d’opportunité, fondé sur l’innovation, apporterait de la croissance et des gains de productivité, l’entrepreneuriat de nécessité utiliserait plutôt une technologie et des compétences peu développées, et servirait principalement de moyen de subsistance, ne contribuant ainsi pas à la croissance et au développement. La mesure de la productivité de ces entreprises est effectuée au niveau individuel, et ignore leur contexte et leur hétérogénéité.
En particulier, en termes de contexte, il est nécessaire d’estimer les retours du micro-entrepreneuriat non pas au niveau des individus, mais de leur ménage, au sein duquel sont imbriqués la propriété, la gestion et les décisions, l’épargne et le financement, la production et la consommation.
De plus, les ménages micro-entrepreneurs sont hétérogènes quant à leur position dans la distribution du bien-être économique, et ont des objectifs variés : supplémenter leur revenu et leur consommation, pallier à leur vulnérabilité, échapper à la pauvreté, augmenter leur statut social, ou acquérir des bénéfices non-pécuniaires.
Ce bien-être peut être mesuré grâce à trois indicateurs couvrant différents périmètres : le revenu, qui inclue des éléments court terme de marché ; la consommation, qui inclue des éléments court terme de marché et hors marché ; et les actifs, avec des éléments long terme de marché et hors marché. Ils reflètent différentes dimensions du bien-être économique : un apport de moyens, une réponse aux des besoins de base, et une manière de gérer le risque.
Pour le cas de l’Indonésie par exemple, la participation au micro-entrepreneuriat a un effet positif sur le bien-être économique, avec un résultat relatif plus élevé pour les plus pauvres. Pour cette tranche de la population, le micro-entrepreneuriat a un fort impact sur le revenu additionnel, qui se traduit par une consommation plus élevée, et de manière plus intéressante, par une plus grande accumulation d’actifs qui représente un bénéfice de longue durée pour les ménages qui en ont le plus besoin.
Source: Vial, V. and J. Hanoteau, (2015) "Returns to micro-entrepreneurship in an emerging economy: A quantile study of entrepreneurial Indonesian households' welfare", World Development, Vol. 74.
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