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Pour l’instant, c’est une formule. L’Europe souhaite passer en économie de guerre… Mais outre le flou de l’énoncé, en a-t-elle véritablement la volonté et les moyens ? S’il n’y a pas de critères établis pour définir une économie de guerre, d’un point de vue qualitatif cela veut dire au moins trois choses :


1. Réorienter massivement la commande publique vers les enjeux de défense.
2. Mobiliser et réaffecter sur un mode dirigiste tout aussi massivement l’appareil productif vers la production de matériel militaire pour en démultiplier le potentiel.
3. Réallouer les hommes vers l’armée et l’industrie militaire, ce qui va générer des pénuries ailleurs.


Avec pour corollaire que l’objectif de défense prend aussi bien l’ascendant sur celui du bien-être immédiat que sur celui de la soutenabilité financière.


Un effort financier croissant, mais insuffisant


De ce point de vue, il s’agit d’une fausse question concernant l’Europe. Non, bien évidemment non, l’Europe ne bascule pas pour l’heure en économie de guerre. D’abord, parce qu’au mieux elle n’est engagée qu’indirectement dans un conflit qui demeure périphérique à ce stade. Le risque d’un conflit de haute intensité qui remettrait en cause l’intégrité de son espace reste de l’ordre de la menace. Ce nouveau contexte sécuritaire, doublé du risque de non-assistance américaine brandi par Trump, a juste éveillé une prise de conscience de sa vulnérabilité stratégique.


Au mieux, arrête-t-elle de se défausser en matière de sécurité. En vérité, les États européens qui avaient baissé la garde depuis la fin de la guerre froide, persuadés qu’ils étaient définitivement à l’abri des conflits de haute intensité, cessent de considérer la défense comme un poste d’ajustement budgétaire. Les dépenses militaires qui n’avaient cessé de décroître tout au long des années post-guerre froide, remontent en intensité depuis 2015, du fait notamment du changement de cap allemand. Néanmoins, l’Union est encore loin du compte. Partant de très bas, et en dépit d’une progression de 23% de ses dépenses militaires depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, elle demeure très en deçà de la cible des 2% du PIB liée à ses engagements auprès de l’Otan. Atteindrait-elle les 2%, cela n’en fait bien évidemment pas une économie de guerre. Un chiffre qu’il faut mettre au regard des 7% de PIB que la Russie compte mobiliser en 2024 ou des 33,5% engagés par l’Ukraine en 2022.


La question du désendettement freine le passage de l’Europe à une économie de crise


Mais c’est surtout l’esprit qui n’y est pas. Car pour basculer en économie de crise à défaut d’économie de guerre, il faut faire passer au second plan les enjeux de soutenabilité financière. Ouvrir un nouveau chapitre du quoi qu’il en coûte. Non nécessairement au plan national, mais au plan européen. Lever de la dette européenne avec pour corollaire que la BCE se porte acquéreuse de titres qui n’ont pas pour vocation première de renforcer le potentiel de croissance, sauf à savoir adosser ces dépenses au développement d’un complexe militaro industriel pérenne et générateur d’externalités positives pour le reste de la sphère privée. Nous n’y sommes pas. L’agenda européen demeure dominé par la question du désendettement ; et si Thierry Breton évoque des enveloppes de plus de 100 milliards dans le discours, dans les actes, la montagne accouche d’une souris de 1,5 milliard sur plusieurs années qui ne change en rien l’échelle de la commandite européenne. Quant à l’affectation de ces fonds, il s’agit d’abord de monter en charge en termes de production d’obus pour répondre aux besoins ukrainiens. Des armes qui ne portent aucune externalité technologique au plan productif.


Chacun pour soi


À cela s’ajoute quelques nouveaux acronymes, et notamment un programme européen pour l’industrie de la défense (EDIP) assorti d’un comité de préparation industrielle dans le domaine de la défense (DIRB), qui montre la pleine conscience de la commission sur le fait qu’une industrie de l’armement robuste ne peut émerger que de commandes coordonnées entre États, favorisant l’offre d’armement européenne. L’objectif, c’est que d’ici 2030, les États membres acquièrent 40% de leur équipement en coopération européenne. On en est très loin aujourd’hui. Les importations d’armes en provenance des États-Unis ont doublé depuis 2022 et les États européens coopèrent dans leur acquisition d’équipement que dans 18% des cas. Le chacun pour soi continue à prévaloir, au détriment des effets d’échelle dans l’industrie de l’armement européenne. Pour changer de braquet, il faudrait que le budget européen soit réellement armé financièrement et que les États délèguent certaines de leurs prérogatives. Là encore, nous n’y sommes pas. Et l’Europe, faute de mieux, demeure cantonnée à l’économie de guerre verbale.


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