Le boom des services d’efficacité énergétique attise la concurrence

Les services d’efficacité énergétique affichent une santé insolente. À près de 5 Md€ en 2019, hors financement, ce marché croît de plus de 10% par an depuis 2013. Poursuivant des objectifs ambitieux en matière environnemental, la France s’est dotée d’un arsenal règlementaire pour inciter, et parfois contraindre, les consommateurs, entreprises, fournisseurs d’énergie et même les administrations à engager des démarches d’économies d’énergie. Directive européenne sur la performance énergétique de juin 2018, future réglementation environnementale RE 2020, audit énergétique obligatoire pour les grands groups, futur décret tertiaire, extension des certificats d’économie d’énergie… Autant de mesures qui bénéficieront à un moment donné aux acteurs du marché de l’efficacité énergétique. La prise de conscience écologique et la hausse des prix de l’énergie poussent également les agents économiques à s’engager volontairement sur la voie de la sobriété énergétique.

Attractif et parfois aisément accessibles selon les maillons de la chaîne de valeur, les services d’efficacité énergétique attirent de nombreux nouveaux acteurs. De nouveaux acteurs créés ex nihilo ou venant d’autres métiers, ce qui permet à l’offre de s’enrichir et donc de dynamiser la croissance tout en maintenant une concurrence importante. Leaders historiques, les filiales des groupes de BTP et des énergéticiens, comme Cofely, Dalkia ou Vinci Energies, entendent bien défendre leurs positions face à la percée de multiples nouveaux entrants, comme les sociétés de conseil spécialisées, les délégataires d’obligations d’économies d’énergie mais également les start-up technologiques comme les français METRON ou Deepki. Par ailleurs, les grands équipementiers, comme Schneider Electric ou Siemens, mais aussi les géants du numérique, revendiquent une part croissante du marché, notamment par le biais de leurs plateformes de service cloud.

L’efficacité énergétique sera à l’avenir de plus en plus interdépendante d’autres transformations. Les services de management de l’énergie seront inclus dans l’ensemble plus vaste du smart building dans le tertiaire et l’habitat ou encore de l’industrie 4.0. De même, la prise en compte des certificats d'économie d'énergie s’avère cruciale pour le dynamisme futur de ce marché. L’une des priorités des acteurs est donc d’offrir des offres intégrées pour s’imposer comme interlocuteur unique auprès des clients. Une perspective qui favorise les grands groupes et les champions du numérique. D’autres opportunités d’affaires sont à saisir dans le domaine du photovoltaïque en autoconsommation, à la fois pour les nouveaux entrants venus des énergies renouvelables, mais aussi pour les acteurs historiques de l’efficacité énergétique. Enfin, beaucoup d’acteurs — parmi les plus petits —misent sur une spécialisation pour obtenir des contrats en sous-traitance auprès des grands groupes et, pourquoi pas, se positionner en partenaire stratégique incontournable.

Vous l’aurez compris, le paysage concurrentiel n’en a pas fini d’évoluer et des opportunités de croissance restent encore à prendre…