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La Pologne gagne en autonomie économique et entend bien faire de même sur le plan militaire. Elle est d’ailleurs le pays européen qui en fait le plus en la matière en ayant consacré plus de 4% de son PIB à sa défense en 2024 et ambitionne d’approcher 4,7% d’ici la fin de l’année. Elle noue pour l’instant des partenariats stratégiques avec des entreprises étrangères mais à long terme est d’aller vers une autonomie stratégique et de développer une industrie de défense indépendante, capable de répondre à ses besoins, mais aussi d’exporter pour devenir un acteur clé européen. Emmené par le conglomérat PGZ classé 64ème parmi les 100 plus grandes entreprises mondiales d’armement, le secteur de l’armement est en plein essor.
Une montée en gamme économique impressionnante
Elle est loin l’image du « plombier polonais », symbole du dumping social. Quelques chiffres suffisent d’ailleurs à montrer combien le pays se rapproche désormais des standards de l’Ouest, comment son « business model » s’émancipe de la tutelle allemande. 9ème puissance économique à son entrée dans l’UE en 2004, elle pointe désormais à la 6ème place. L’Autriche, la Belgique et la Suède ont été débordées. Quant à son PIB par habitant, il représente aujourd’hui plus près de 60% de la moyenne de l’UE contre à peine plus du quart il y a près de 20 ans.
Une dépendance allemande qui se transforme en rivalité
Ce n’est plus non plus la simple arrière-boutique de l’Allemagne, même si les deux économies restent fortement imbriquées. Loin devant les autres partenaires, l’Allemagne est à la fois le 1er client et 1er fournisseur, et se positionne aussi comme la principale détentrice du stock d’investissements directs étrangers du pays. Si la conjoncture allemande pèse sur l’activité polonaise, les cycles de croissance se désynchronisent peu à peu, notamment sur la période récente. Si la Pologne surperforme, c’est que son économie gagne en efficacité. C’est le sens qu’il faut donner à l’augmentation de son PIB rapporté à sa force de travail disponible. Cela synthétise à la fois l’évolution de la productivité et la capacité du pays à mobiliser sa main-d’œuvre pour créer des richesses. Un indicateur qui s’est envolé depuis 30 ans, bien au-delà de la performance allemande.
Une main-d'œuvre qualifiée, abondante et compétitive
Partenaires de sous-traitance et sous influence technologique, les industriels polonais deviennent en partie de redoutables concurrents de leur ex-mentor. D’autant qu’ils ne manquent pas d’atouts, notamment grâce à la main-d’œuvre. Non pas tant par son coût, à plus de 1 000 euros mensuels, le SMIC polonais se situe entre son équivalent espagnol et portugais, mais bien plus par son niveau de qualification, sa productivité et son abondance. 23 millions des habitants ont entre 20 et 64 ans.
Une attractivité renforcée par les investissements et les aides
Deuxième atout, un système fiscal et d’aides attractif. S’ajoutent aussi les transferts venus de l’Union européenne pour se moderniser. Enfin sa capacité à attirer les investissements directs étrangers, 14ème bénéficiaire mondial. Ces entrées de capitaux permettent de financer une partie du déficit courant, mais aussi de bénéficier de transferts de technologies, de renforcer certaines positions historiques ou d’en acquérir d’autres : dans l’aéronautique, l’automobile, les IAA. Proche de la souveraineté alimentaire, la Pologne dispose également d’un secteur minier important et se développe rapidement dans les activités tertiaires (finance, R&D, informatique principalement). L’assise sectorielle de l’économie est large. La Pologne ne saurait bien sûr être un îlot de prospérité dans une Europe en panne, mais elle dispose de tous les atouts pour s’affirmer comme la future place forte économique des PECO.

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