À LA UNE
Souvent regardé de haut, le Portugal a longtemps été résumé à une lettre peu flatteuse : le « P » des PIGS. Un acronyme dédaigneux, désignant les pays du Sud jugés incapables de survivre sans les subsides de l’Europe, condamnés aux déficits et à la dette publique. Ce cliché a vécu. De 20 milliards d’euros de déficit public en 2010 (soit de 11 % du PIB), le pays est devenu excédentaire à partir de 2019, crise Covid mise à part. La dette a connu une trajectoire similaire. Le solde courant est repassé dans le vert. Alimenté par les recettes touristiques, les services dégagent suffisamment d’excédents pour couvrir le déficit commercial. L’économie portugaise surperforme aussi le reste de la zone euro depuis plusieurs années. Depuis 2013, plus d’un million de postes ont été créés sur un marché du travail de 5 millions de personnes. Le taux de chômage a été divisé par 3, tombant en dessous de 7 %. Alors que le pays était au bord du gouffre il y a à peine 15 ans à la suite de la crise des dettes souveraines, le retournement est spectaculaire.
Une relance durement acquise
La sortie de crise a toutefois été rude. En 2011, Lisbonne décroche un plan d’aide de 78 milliards d’euros, en contrepartie d’un sévère programme d’austérité : diminution des salaires, baisse des pensions de retraite, augmentation des impôts, abaissement des indemnisations chômage, passage de l’âge du départ à la retraite à 66 ans et 4 mois, et pour la fonction publique, suppressions des 13?, 14? mois, gel des rémunérations, et non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux. Un traitement de choc pendant 4 années qui permet de suffisamment assainir les finances publiques pour partiellement desserrer l’étau sur les classes moyennes, restaurer la confiance et relancer la demande intérieure.
Un nouveau souffle porté par l’investissement étranger
Rassurés aussi, les investisseurs étrangers reviennent pour profiter des nombreuses mesures mises en place pour renforcer l’attractivité du pays et en quête d’une main-d’œuvre qualifiée à un coût nettement inférieur à ceux des pays d’Europe de l’Ouest. L’industrie automobile, les IAA, la filière électronique en ont profité pour se développer. Il faut aussi mentionner la mise en place du régime de résident non habituel, qui a attiré des vagues de retraités européens, séduits par une fiscalité très avantageuse.
Supprimé, il a été remplacé en 2024 par l’Incitation Fiscale à la Recherche Scientifique et à l'Innovation. Ce nouveau régime cible les talents étrangers dans des domaines comme la R&D, les technologies de l'information ou encore les start-ups. Cette orientation reflète la volonté du pays de monter en gamme. Une ambition portée aussi par les fonds européens : 16,6 milliards d’euros alloués dans le cadre du plan de relance et de résilience pour la période 2021-2026. Plus du tiers devrait être décaissé cette année, ce qui devrait fortement accélérer la modernisation du pays.
Une croissance désormais tirée par la demande intérieure
Fidèle à la ligne de conduite, qui consiste à naviguer entre discipline budgétaire et avancées sociales, l’impôt sur le revenu des ménages sera allégé, celui sur les bénéfices des entreprises aussi. En 2025, la consommation et l’investissement devraient ainsi devenir les principaux moteurs de la croissance, en lieu et place du tourisme qui ralentira après deux années exceptionnelles. Alors, certes, le secteur manufacturier reste sous-dimensionné et pas assez haut de gamme, les infrastructures trop peu développées, se loger devient difficile notamment dans les grandes villes, il n’en reste pas moins que le chemin parcouru en 10 ans est remarquable.
Une relance durement acquise
La sortie de crise a toutefois été rude. En 2011, Lisbonne décroche un plan d’aide de 78 milliards d’euros, en contrepartie d’un sévère programme d’austérité : diminution des salaires, baisse des pensions de retraite, augmentation des impôts, abaissement des indemnisations chômage, passage de l’âge du départ à la retraite à 66 ans et 4 mois, et pour la fonction publique, suppressions des 13?, 14? mois, gel des rémunérations, et non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux. Un traitement de choc pendant 4 années qui permet de suffisamment assainir les finances publiques pour partiellement desserrer l’étau sur les classes moyennes, restaurer la confiance et relancer la demande intérieure.
Un nouveau souffle porté par l’investissement étranger
Rassurés aussi, les investisseurs étrangers reviennent pour profiter des nombreuses mesures mises en place pour renforcer l’attractivité du pays et en quête d’une main-d’œuvre qualifiée à un coût nettement inférieur à ceux des pays d’Europe de l’Ouest. L’industrie automobile, les IAA, la filière électronique en ont profité pour se développer. Il faut aussi mentionner la mise en place du régime de résident non habituel, qui a attiré des vagues de retraités européens, séduits par une fiscalité très avantageuse.
Supprimé, il a été remplacé en 2024 par l’Incitation Fiscale à la Recherche Scientifique et à l'Innovation. Ce nouveau régime cible les talents étrangers dans des domaines comme la R&D, les technologies de l'information ou encore les start-ups. Cette orientation reflète la volonté du pays de monter en gamme. Une ambition portée aussi par les fonds européens : 16,6 milliards d’euros alloués dans le cadre du plan de relance et de résilience pour la période 2021-2026. Plus du tiers devrait être décaissé cette année, ce qui devrait fortement accélérer la modernisation du pays.
Une croissance désormais tirée par la demande intérieure
Fidèle à la ligne de conduite, qui consiste à naviguer entre discipline budgétaire et avancées sociales, l’impôt sur le revenu des ménages sera allégé, celui sur les bénéfices des entreprises aussi. En 2025, la consommation et l’investissement devraient ainsi devenir les principaux moteurs de la croissance, en lieu et place du tourisme qui ralentira après deux années exceptionnelles. Alors, certes, le secteur manufacturier reste sous-dimensionné et pas assez haut de gamme, les infrastructures trop peu développées, se loger devient difficile notamment dans les grandes villes, il n’en reste pas moins que le chemin parcouru en 10 ans est remarquable.

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