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Les « twin deficits » (déficits jumeaux en français) désignent la coexistence dans une économie d’un déficit public et extérieur. Côté finances publiques, la France est déficitaire depuis le milieu des années 70. Quant au solde commercial, il est dans le rouge depuis aussi longtemps, excepté la parenthèse des années 90 début 2000. Bref, l’économie française cumule les deux déficits de façon intermittente depuis 50 ans et de façon chronique depuis plus de 20 ans.


Liens de causalité entre les déficits jumeaux


La plupart du temps, le lien de causalité est interprété de la manière suivante : la relance de l’économie par la dépense publique entraîne un rebond des dépenses des ménages et des entreprises. En réponse à cette demande accrue, la production domestique ne suffit pas, ce qui conduit à une augmentation des importations. Le solde du commerce extérieur se dégrade. Au départ, se trouve donc l’excès de dépense budgétaire ; à l’arrivée, le déficit commercial. De cette analyse, il découle que si l’État réduit suffisamment ses dépenses, le déficit commercial s’abaissera et disparaîtra naturellement.


Mais le lien de causalité peut être inversé. Pour plus de simplicité, il faut partir de l’hypothèse d’un équilibre général : équilibre budgétaire, équilibre de la balance commerciale, la partie épargnée de la production courante correspond à la partie investie. Dans ce cadre, l’apparition d’un déficit extérieur exprime le fait que la production nationale ne suit plus la demande domestique. Comment peut-on dépenser plus que ce que l'on produit, c’est-à-dire vivre au-dessus de ses moyens ? Seule solution : s'endetter à l'extérieur. L'État émet alors des titres, les vend à l'étranger et récupère des liquidités. L'argent obtenu est injecté dans l'économie domestique. La différence entre demande intérieure et production domestique est comblée par les imports payés avec l'argent emprunté, c’est-à-dire le déficit public.


De la relance keynésienne à la rigueur


Notre opinion à Xerfi : l’économie française a glissé du premier lien de causalité vers le second. La tentative de relance keynésienne en 1981 sous le gouvernement Mauroy en donne une première illustration. L’État met cette année-là le paquet : 1% du PIB est injecté en à peine quelques mois. Les finances publiques virent au rouge immédiatement. Les importations s’envolent, le déficit commercial se creuse et plonge plus profondément encore que pendant le 1er et le 2nd choc pétrolier. L’expérience sera interrompue dès 1983, le tournant de la rigueur est pris, c’est le temps de la « désinflation compétitive ». Le déficit public est ensuite contenu entre 2 et 3% du PIB jusqu’au début des années 90, c’est-à-dire la guerre du Golfe et la crise de 1993. Pour amortir la récession, les gouvernements Bérégovoy puis Balladur laissent alors filer les finances publiques.


Soutenir coûte que coûte le consommateur


S’ouvre ensuite le long épisode de consolidation budgétaire, pour se conformer aux critères de Maastricht. Le déficit public se réduit. L’amélioration de la conjoncture, la baisse des taux d’intérêt réels soutiennent le mouvement. Le solde commercial suit et passe au vert avec le retour d’un important excédent industriel. La France triomphe alors dans l’automobile, l’aérien, la filière agro-industrielle. Tout bascule en 2000 avec l’explosion de la bulle internet, mais les prémisses de la fragilisation du tissu productif étaient perceptibles avant. Déstabilisées dans les années 90, le textile, le cuir et la chaussure deviennent un champ de ruines après avoir subi l’assaut de la Chine ; la filière informatique-électronique chute à son tour sans oublier certains choix de plusieurs grands groupes à délocaliser, non pour servir les marchés émergents, mais aussi pour réimporter vers la France. La discipline budgétaire est relâchée, les baisses ciblées de la fiscalité ne sont pas financées par des baisses des dépenses ; le leitmotiv est de soutenir coûte que coûte le consommateur quitte à sacrifier le producteur.


Revenir vers « l’équilibre extérieur »


À chaque crise, la même réponse. Le solde extérieur reste négatif jusqu’à la crise de la Covid et c’est bien pourquoi, malgré le virage pris en 2014 (le redressement des comptes ne relève plus de l’impôt mais des économies de dépenses), l’amélioration est poussive au regard d’un alignement des planètes exceptionnellement favorable : taux d’intérêt au plus bas, baisse du prix du pétrole, dépréciation de l’euro. La crise de la Covid, « le quoi qu’il en coûte », les conséquences de la guerre en Ukraine rendent compréhensible l’explosion du déficit public, mais son maintien sur des sommets historiques ne colle ni avec la conjoncture, ni avec la trajectoire prise par les finances publiques des autres pays européens. Plus d’améliorations décisives possibles des comptes publics en France sans redressement des comptes extérieurs. Le lien de causalité a été inversé. La politique de l’offre mise en place ces dernières années est trop récente, mais il faudrait que l’essai soit transformé pour revenir vers l’équilibre extérieur, seule voie pour sortir de la malédiction des déficits jumeaux.


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