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Des conséquences en chaîne dans l’économie internationale

Publié le jeudi 17 mars 2011 . 6 min. 21

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La crise japonaise concerne toutes les économies mondiales. Au-delà de l'impact direct de ces événements tragiques sur la croissance de la troisième puissance économique mondiale, leurs effets en chaîne bouleversent l'équilibre déjà instable de la croissance internationale. L'impact le plus immédiatement visible concerne bien entendu les grandes places financières. Il est bien trop tôt, évidemment, pour tirer ne serait-ce qu'un bilan préliminaire de la crise, mais la nervosité s'est immédiatement emparée de toutes les bourses mondiales. Ce genre d'événements imprévus ébranle une confiance qui revenait à peine, alors que la croissance commençait déjà à montrer des signes d'essoufflement. Les investisseurs redoublent de prudence donnant lieu à une volatilité extrême, proche de celle que l'on voyait au plus fort de la crise financière de 2008-2009. Au Japon, pour tenter de calmer les marchés, la banque centrale s'efforce d'alimenter le système financier en liquidités, ouvrant potentiellement la voie à la formation ultérieure de bulles avec des conséquences sur toute la région. Plus globalement, c'est l'ensemble des marchés financiers qui est affecté. Sur le marché des changes notamment, tout indique que le yen va poursuivre sa remontée face au dollar, pénalisant au passage la compétitivité déjà écornée des exportateurs japonais. De fait, les investisseurs locaux vont rapatrier leurs fonds situés à l'étranger afin de financer la nécessaire reconstruction. Cela pose, en creux, le problème du financement de la dette américaine. En effet, le Japon est le deuxième détenteur extérieur de bons du trésor américain. Fin 2010, son poids dépassait même 20% de la détention totale, juste derrière la Chine. Cela pourrait mettre sous pression les taux d'intérêt américains au moment où la Fed commençait à chercher la porte de sortie à sa politique monétaire ultra accommodante. Dans ces conditions, la tâche des banques centrales mondiales de difficile devient quasiment impossible. En Europe, les regards se tourneront inéluctablement vers la BCE. Jean-Claude Trichet avait quasiment annoncé une hausse des taux en avril afin de calmer des tensions inflationnistes naissantes, en particulier en Allemagne. Et la situation ne va pas s'arranger. La décision d'Angela Merkel d'interrompre l'activité dans les installations nucléaires âgées de plus de trente ans fait déjà flamber les prix de l'électricité. Et pourrait donc bien alimenter un peu plus l'inflation. Mais l'impact de la crise sur l'économie est tellement fort qu'une telle décision pourrait bien à son tour faire rechuter l'économie européenne. Car c'est surement dans l'économie réelle que les conséquences de ces événements seront le plus rapidement et le plus tangiblement ressenties. Le Japon a bâti sa stratégie économique autour de sa compétitivité extérieure et se situe au quatrième rang des exportateurs mondiaux. Sa vraisemblable entrée en récession va forcément affecter la croissance chinoise, au moment même où elle montrait des signes de faiblesse. Perturbée par des tensions inflationnistes de plus en plus aigües, soucieuse d'une demande occidentale qui commence à vaciller, la Chine pâtira de la crise japonaise qui représente un fournisseur majeur de son industrie. Ce sont d'ailleurs les chaînes de logistique qui vont les premières souffrir de la paralysie de l'économie nippone. Le Japon joue un rôle clé dans le secteur de l'électronique avec des composants qui sont utilisés dans nombre de biens de consommation courante. Le pays produit par exemple 30% des mémoires flash dans le monde, ces petites cartes indispensables pour stocker des données dans les tablettes, les appareils photos ou encore les smartphones. Le blocage de l'activité de Toshiba, géant du secteur s'est déjà accompagné d'une nette hausse des prix. On ne peut dès lors que s'interroger sur les effets d'une rupture de la chaîne d'approvisionnement sur un Apple par exemple. La firme de Cupertino, qui fait déjà face à des ruptures de stocks pour sa dernière tablette, gère au plus fin l'ensemble de la chaîne de valeur de ces produits, en faisant appel à des fournisseurs de tous horizons. L'an passé, le groupe éprouvait déjà des difficultés à s'approvisionner en écrans LCD qu'il achète notamment auprès des Japonais Sharp et Toshiba. Au total, sur son produit phare, l'Iphone, 34% de la valeur des matériels utilisés est d'origine japonaise dans un processus de production où interviennent neuf firmes situées dans six pays différents ! Cette situation illustre aujourd'hui la complexité des chaînes de valeur à l'échelle mondiale. A la recherche des coûts les plus bas, les entreprises ont fragmenté leur activité entre les pays, au risque de voir tout leur équilibre bouleversé en cas de défaillance d'un des maillons de la chaîne. C'est très clairement la situation qui se met en place aujourd'hui. Une stratégie qui parait imparable à l'échelle microéconomique peut subitement s'enrayer avec des conséquences en cascade sur toute l'économie. Mais le poids du Japon ne se limite pas à l'électronique puisque le pays représente également plus de 17% des exportations mondiales d'automobiles, 16% pour les navires, 14% pour les machines outils ou encore 13% pour les appareils d'optique. Même si les perturbations de la production ne devraient être que provisoires, la remise en ordre de marche sera longue. Il faudra en effet reconstituer la chaîne de logistique, en aidant les entreprises sous-traitantes, et rétablir les infrastructures routières et portuaires. Au fond, la deuxième puissance technologique mondiale va créer un blocage pour l'ensemble de la croissance internationale Surtout, elle va constituer un motif supplémentaire pour compartimenter un peu plus l'économie mondiale. Après la crise financière, qui s'était propagée à tous les pays du monde, les tragiques événements au Japon rappellent une fois de plus aux entreprises et aux Etats les risques économiques liés à la globalisation et à l'internationalisation de la chaîne de valeur. Derrière la catastrophe se prépare, sans doute, un pas de plus vers la déglobalisation.


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