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Les années 70-80 portent les prémices de l’hémorragie industrielle, et ce qui fut un pilier de l’économie française va s’effondrer, ne laissant derrière lui qu’un champ de ruines. Dès les années 70, la désindustrialisation s’installe, avant d’atteindre une première phase critique dans les années 80. Le premier choc pétrolier fait vaciller plusieurs industries emblématiques déjà fragilisées : la sidérurgie devient un secteur sinistré, les mines de charbon disparaissent, le textile subit ses premières purges avec le démantèlement de l’empire Boussac. La construction navale amorce son déclin. Si elle parvient à se maintenir dans quelques niches stratégiques, le secteur, naguère prospère, devient un vestige du passé.

L’accélération du déclin et le choc chinois

Les années 90-2000 sont celles d’une mise à mort orchestrée. À partir des années 90, le processus s’accélère. Une série de dévaluations en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni met à mal la compétitivité française. « Le made in France » commence à craquer de tous les côtés dans les biens de consommation. Puis survient le coup de grâce : l’entrée de la Chine à l’OMC en 2001. L’industrie textile, déjà fragile, collapse : production divisée par deux en 20 ans, perte de la moitié de sa valeur ajoutée et disparition de deux tiers des emplois. L’électroménager, l’électronique grand public, le meuble : tous suivent le même chemin funeste. Les usines ferment les unes après les autres, laissant derrière elles des territoires sinistrés.

Délocalisations massives et abandon politique

Les années 2010 sont celles des délocalisations massives et du renoncement politique. En quelques années, la sidérurgie s’effondre quasi-définitivement, broyée par une industrie chinoise devenue la « forge » du monde. Non seulement la concurrence des pays à bas coût s’intensifie, mais les choix politiques condamnent ce qui reste du tissu industriel. L’État privilégie l’immobilier et la consommation, favorisant les prix bas, quitte à délibérément sacrifier la production soumise à des contraintes sociales et environnementales que les autres n’ont pas. L’industrie « fabless », sans usines, devient la norme, et le choix de la délocalisation par les multinationales aussi.

Renault illustre parfaitement cette logique en lançant en 2004 la Logan, un véhicule low cost produit à l’étranger. D’abord destiné aux clients des pays émergents, ces véhicules inonderont ensuite le marché français. Le secteur automobile, autrefois fleuron national, s’effondre à son tour : en 2005, les constructeurs français produisaient encore 3 millions de voitures sur le territoire. Dix ans plus tard, ce chiffre est divisé par deux. La barre du million n’est même plus atteinte aujourd’hui, et la vague des véhicules électriques chinois menace d’achever en partie ce qu’il en reste.

Un avenir compromis pour l’agroalimentaire

Depuis 2010, un nouveau front s’est ouvert : l’agroalimentaire. La crise de 2008 a renforcé la concurrence intra-européenne. L’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et la Pologne ont pris l’ascendant, au détriment des producteurs français. Le solde commercial des industries agroalimentaires hors boissons est déficitaire depuis 2007, un gouffre qui atteint un niveau record en 2024. La prochaine vague de destruction se profile déjà.

Cinquante ans de renoncements, de choix stratégiques désastreux, de coups de boutoir étrangers et d’impuissance politique ont laissé un pays exsangue. Chaque crise a arraché un pan de notre industrie, chaque fermeture d’usine a détruit des compétences irremplaçables. La France ne produit plus, elle importe. Elle ne construit plus, elle consomme… à crédit. Bref, une France sans usines et sans avenir.


Publié le vendredi 21 février 2025 . 3 min. 30

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