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Les ravages économiques de la grande panne culturelle

Publié le jeudi 26 novembre 2020 . 4 min. 16

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Du spectacle vivant au cinéma en passant par la musique et les arts appliqués, depuis le début de la crise du coronavirus les acteurs du secteur culturel ont été marqués par deux arrêts brutaux, entrecoupés d’une reprise d’activité très partielle. Or, c’est un poids lourd de l’économie française qui pèse pour près de 50 Md€ de valeur ajoutée qui chancelle.


La culture, un poids économique comparable aux IAA


En jeu : 2,2% du PIB. Cela semble peu, mais c’est oublier que c’est comparable aux industries agro-alimentaires (IAA) et nettement supérieur à l’ensemble de la fabrication de matériels de transport, en d’autres termes des industries automobile, aéronautique, ferroviaire et navale réunies ! Avec cette particularité forte : près d’un cinquième de la production des branches culturelles est non marchande. Pour cette partie-là, les prix couvrent moins de 50% des coûts de production, car bénéficiant de l’apport du soutien public, à l’instar du théâtre subventionné ou des associations. Cela ne va pas sans poser des problèmes comptables et induit un risque de sous-estimation du poids réel direct des activités culturelles dans le PIB.


Le nombre de personnes travaillant dans les secteurs culturels donnent un aperçu plus juste du poids réel de la culture : un peu moins de 700 000 personnes travaillent ainsi dans le secteur culturel (soit 2,5% de la population active) auxquelles il faut ajouter 3,5 millions de bénévoles répartis dans près de 263 400 associations culturelles.


Des retombées sur l’hôtellerie, les transports, le commerce, la restauration…


Encore tous ces chiffres sous-estiment grandement l’impact réel des activités culturelles sur l’économie. Deux dimensions sont à intégrer.


La première, celle des retombées de la culture sur d’autres pans de l’économie comme le tourisme. La part de la culture dans les motivations des touristes reste complexe à mesurer, mais près des 52 des 85 millions de visiteurs venus en France en 2018 ont connu une expérience culturelle. On comprend dès lors très vite l’effet d’entraînement que peut avoir la culture. Le cas de l’Ile-de-France est emblématique : entre 75 et 80% des visiteurs de la Tour Eiffel sont étrangers, idem pour le musée du Louvre. Des touristes qui séjournent en partie dans les hôtels de la capitale ou des villes limitrophes : la clientèle étrangère a ainsi représenté 6 nuitées sur 10 à Paris et dans la petite couronne en 2019. Parmi eux, Américains, Chinois, Japonais et Russes représentent plus de 30% de la demande étrangère.


Outre l’activité hôtelière, il faudrait prendre en compte aussi les retombées sur le chiffre d’affaires des cafés-bar-restaurants, du commerce de luxe, des grands magasins, des services de transports (aérien, ferroviaire, taxis, etc.). Se cantonner aux seuls voyageurs étrangers est en outre réducteur, nombre de Français restent en France en villégiature pour profiter du patrimoine culturel du pays et limitent ainsi les dépenses des Français à l’étranger. Autre activité de prédilection pour les touristes, les festivals d’été. Le plus emblématique est celui d’Avignon. C’est l’une des plus grandes manifestations de spectacle vivant au monde. Elle réunit pendant trois semaines près de 150 000 spectateurs français et étrangers. Le Festival emploie directement 800 personnes au plus fort de sa saison et génère environ 100 M€ de retombées économiques pour la région – sans parler du Off qui rassemble plus de 1 000 compagnies à cette occasion. Selon une étude de l’Insee, un festival peut communément engendrer pour l'économie locale des retombées de l'ordre du tiers ou de près de la moitié du budget d'organisation.


Des effets induits à prendre en compte


Seconde dimension, prendre en compte tous ceux qui interviennent dans la chaîne de production des biens et services culturels : que serait l’imprimerie sans l’édition de livres ou de journaux, que serait la fabrication de tous les supports liés à la réception des programmes audio-visuels sans la production de contenu, même une partie du bâtiment, notamment les professionnels de la restauration des monuments historiques, est liée à la culture. En intégrant les effets induits, le « PIB culturel » serait proche des 6%, selon un rapport publié conjointement en 2014 par le ministère de la Culture et de l’Économie, soit environ 122 Md€. C’est l’équivalent de la filière du BTP. Encore ce chiffre n’inclut pas toutes les retombées touristiques évoquées plus haut.


Les choses sont dites, la culture rapporte beaucoup au pays et c’est bien un secteur essentiel à l’économie qui s’enfonce dans la crise.


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