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Une fracture économique, sociale et sanitaire exacerbée

Publié le jeudi 22 octobre 2020 . 4 min. 19

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D’abord sanitaire, puis économique et sociale, la crise de la Covid-19 a dévoilé et amplifié les inégalités.


Un lien étroit entre pauvreté et surmortalité


Coté sanitaire, le lien est désormais clairement établi entre pauvreté et surmortalité liée à la pandémie. Quatre économistes ont même quantifié l’excès de mortalité dans les communes les plus modestes. Dans les territoires à haute circulation du virus (c’est-à-dire les zones rouges), l’excès moyen de surmortalité due à la Covid-19 est de 50% dans les 75% des communes considérées comme les plus aisées. Dans les municipalités les plus pauvres (c’est-à-dire celle où le revenu médian des ménages est inférieur au 1er quartile de la distribution nationale des revenus), il atteint 88%. L’effet de l’épidémie est donc, en grossissant à peine le trait, presque deux fois plus important dans les communes les plus pauvres. Une surmortalité qui s’expliquerait aux trois-quarts par le surpeuplement des logements, une plus grande promiscuité qui favorise la circulation du virus et la nature des emplois occupés avec des possibilités de télétravail réduites et qui impliquent aussi généralement plus d’interactions que se soient avec ses collègues ou le public, des métiers plus exposés donc avec un risque de contamination plus élevé.


La maladie frappe fort. Elle frappe les plus anciens, les plus faibles (ceux qui ont des comorbidités), mais aussi les moins favorisés.


Des revenus préservés pour 85% de la population


Quant aux conséquences sur les inégalités économiques et sociales, elles se mesurent notamment à travers l’évolution des revenus, de l’emploi, du chômage et du prix des actifs. Les revenus des Français ont été en partie préservés. C’est le cas des 15 millions de retraités et des 7 millions agents publics, soit 40% de la population adulte. Une partie de la chute a aussi été amortie par les mesures de soutiens, notamment la mise en place du chômage partiel qui au plus fort de la crise a concerné plus de 8,5 millions de salariés.


On comprend mieux alors les résultats du dernier baromètre de la pauvreté dans lequel il apparaît que les deux-tiers des personnes interrogées n’ont subi aucune perte de revenu entre août dernier et le début de l’année. Ajoutés aux 17% qui ont enregistré des pertes limitées et c’est près de 85% de la population dont les revenus ont quasiment été préservés. Reste 16%, pour qui le choc est rude voire extrêmement brutal.


La durée du chômage a son pic depuis janvier 1996


Cette violence se retrouve dans les évolutions de l’emploi. Ce sont les formes les plus précaires qui, jusqu’à aujourd’hui, ont supporté la quasi-totalité de l’ajustement du marché du travail. Les indépendants, les auto-entrepreneurs dont le nombre a explosé ces dernières années, les CDD courts, l’intérim de court terme sont en premières lignes. À l’acmé de la crise, le nombre d’intérimaires a ainsi été divisé par deux par rapport à son niveau moyen de 2019. Depuis, la courbe s’est redressée, mais se situe à seulement 86% de son niveau du début d’année et la poursuite de la remontée s’annonce désormais très périlleuse compte tenu de la dégradation de l’environnement. Outre le nombre de chômeurs, la durée du chômage s’allonge sans cesse : à 650 jours, elle est à son pic depuis janvier 1996, date du début de la série. La file d’attente s’allonge, la fréquence de sortie diminue et l’espoir de trouver un emploi s’éloigne. Cela vaut aussi pour les jeunes qui arrivent sur le marché du travail.


Face à la crise en revanche, les prix des actifs et leur rendement restent eux en grande partie préservés, c’est le cas notamment du patrimoine immobilier avec des prix des logements en hausse. Un patrimoine très inégalement réparti : les 10% des ménages les mieux dotés en patrimoine détiennent 46% de la masse totale du patrimoine brut, les 50% les mieux lotis 92%.


Plongeon dans la précarité pour les uns, préservation des revenus et des patrimoines pour les autres, la fracture des inégalités s’élargit alors qu’elle avait déjà eu tendance à s’accroître ces dernières années. Chaque mois, les 10% les plus aisés disposaient avant la pandémie de près de 4 400 euros de plus que les plus modestes et l’écart moyen entre les niveaux de vie était de 7,1. En d’autres termes, les 10% du haut touchaient 7,1 fois ce que percevaient les 10% du bas, un chiffre obsolète qui devrait effacer ses anciens records cette année, tout comme celui du nombre de pauvres qui devrait s’approcher des 6 millions de personnes au seuil des 50% du revenu médian. Dans un pays où le simple relèvement du prix des carburants a provoqué en 2018 le mouvement des gilets jaunes et des scènes d’émeute, le risque d’un embrasement social devient sérieux.


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