Cette chronique a été écrite avec ChatGPT. Pourquoi ? Parce qu'il écrit mieux, plus vite, et que franchement, se tuer à chercher la phrase parfaite, c’est dépassé. L’innovation, ça a toujours été du remix, de l’imitation astucieuse, l’art de faire du neuf avec du vieux. Alors, commençons par arrêter de culpabiliser.
Le vrai problème n’est pas de se faire pincer pour avoir utilisé une IA comme un gamin pris la main dans ses antisèches un jour d’examen. Non, le vrai danger, c’est de se laisser embarquer dans la vacuité de ce que produit ChatGPT si on n’y met pas du sien. Parce que soyons clairs : sans esprit critique, sans références personnelles, sans un soupçon de folie créative, ChatGPT, c’est juste un moulin à paroles. Rien de plus. Sans même parler de sa capacité à halluciner et à se tromper dans les sources et les références…
Pour comprendre ce que nous apporte ChatGPT, c’est Deleuze et Guattari qu’il faut relire et méditer : créer, ce n’est pas juste une question de style ou de forme. Créer, c’est construire un univers, un véritable plan de consistance, un agencement unique de signes, de sensations, de concepts. C’est prendre le réel, le broyer, le décomposer, et en faire autre chose. C’est l’art du rhizome, cette structure sans centre, qui se développe dans toutes les directions, où tout est connecté, où tout fait sens.
Utiliser ChatGPT, ce n’est pas tricher. C’est simplement un outil, comme une brosse pour un peintre ou un synthétiseur pour un musicien, qui nous met en mouvement et décuple notre puissance en brisant notre propension à la procrastination. Mais ce qui compte, c’est ce que nous faisons avec. La machine n’a pas d’univers. Elle ne fait que recracher ce qui existe déjà, en mieux emballé. C’est à nous d’y insuffler du Deleuze, du Guattari, du nous-même. C’est à nous de faire le lien entre des idées que l’IA ne pourra jamais avoir spontanément.
La vraie créativité, c’est d’utiliser ChatGPT et de l’amener là où il n’irait jamais seul. C’est injecter nos propres obsessions, nos références improbables, nos névroses même, pour produire quelque chose de véritablement original. C’est ça, construire un univers au sens de Deleuze et Guattari : ce n’est pas une simple affaire de forme, c’est un processus, une machine de guerre contre le déjà-vu et contre nos propres préjugés et conformismes.
Alors, arrêtez d’avoir peur de vous faire pincer. Le vrai enjeu, c’est de savoir si vous avez assez de tripes, assez de vision pour ne pas vous contenter du prêt-à-penser de l’IA générative. Parce qu’au final, ChatGPT, c’est juste un petit assistant, un tâcheron qui a tout appris par cœur, bien comme il faut, qui sort parfois des énormités, mais vous aide à gagner un temps précieux pour penser plus fort et plus loin. A vous de le plier, de le tordre, de le forcer à suivre votre chemin… pour aller là où vous n’auriez spontanément jamais imaginé vous rendre.
Références :
Deleuze, G., & Guattari, F. (1972). Capitalisme et schizophrénie 1 : L'Anti-Œdipe. Paris: Éditions de Minuit. URL : http://www.leseditionsdeminuit.fr/livre-Capitalisme_et_schizophrénie_1___L’Anti_oedipe-2013-1-1-0-1.html
Deleuze, G., & Guattari, F. (1980). Capitalisme et schizophrénie 2 : Mille plateaux. Paris: Éditions de Minuit. URL : http://www.leseditionsdeminuit.fr/livre-Capitalisme_et_schizophrénie_2___Mille_plateaux-2015-1-1-0-1.html
Publié le mardi 17 septembre 2024 . 3 min. 21
Les dernières vidéos
Mutation digitale
Les dernières vidéos
de Jean-Philippe Denis
LES + RÉCENTES
LES INCONTOURNABLES