La formation professionnelle entre dans une phase de transformation structurelle. Ce n’est pas un simple ajustement de contenus ou de modalités. C’est un changement de paradigme. Car avec l’émergence de l’intelligence artificielle, c’est l’ensemble de la chaîne pédagogique qui est à repenser : conception, animation, diffusion… et relation à l’apprenant, selon la récente étude de Xerfi sur la formation professionnelle.
Intégrer l’IA : un impératif
Contrairement à une idée reçue, former à l’IA ne suppose pas de transformer les salariés en codeurs. Ce que recherchent les entreprises, ce sont des compétences opérationnelles, applicables au quotidien.
Comprendre les principes d’un agent conversationnel, savoir évaluer une réponse générée, maîtriser les cas d’usage dans son métier… Voilà les attendus. L’offre de formation doit donc s’aligner sur des usages concrets, transversaux, directement intégrables aux fonctions RH, marketing, juridiques ou commerciales.
L’enjeu : rendre l’IA praticable.
Des parcours personnalisés, rendus enfin possibles
L’IA générative permet aujourd’hui ce que la formation promet depuis longtemps : des parcours réellement individualisés. Grâce à l’analyse automatisée des acquis, des préférences et des objectifs de l’apprenant, il devient possible d’adapter le rythme, les contenus, les exercices.
Des acteurs comme Cegos ont ouvert la voie avec leurs "personnalized learning paths". Résultat : des formations plus pertinentes, mieux suivies, mieux mémorisées.
La standardisation vit ses derniers jours.
Chatbots et IA conversationnelle : un nouveau rôle pour les outils
L’usage de technologies comme le RAG (Retrieval Augmented Generation) permet aux chatbots pédagogiques d’évoluer vers des assistants fiables, contextuels, capables de puiser directement dans les bases de contenu internes pour répondre aux apprenants.
Le CNAM a d’ailleurs lancé une expérimentation concluante. Ces dispositifs allègent la charge des formateurs et renforcent l’autonomie des apprenants.
Un relais intelligent et pédagogique.
Formats pédagogiques : l’heure est aux expériences courtes et mobiles
La demande évolue. Les formats longs, figés, en présentiel exclusif, perdent du terrain. Place aux modules courts, accessibles en mobilité, souvent hybrides. Vidéos interactives, podcasts, micro-learning, serious games… Les apprenants veulent du rythme, de la souplesse et de l'engagement.
Pour répondre à ces attentes, les organismes doivent innover, y compris dans la forme.
Le fond ne suffit plus.
L’IA, alliée des formateurs dans la conception
Automatiser la création de quiz, structurer des supports, générer des cas pratiques : autant de tâches que l’IA générative peut désormais accélérer, sans nuire à la qualité. Loin de remplacer les formateurs, elle les libère de l’administratif pour recentrer leur rôle sur le cœur pédagogique : l’animation, l’interaction, la progression.
Moins de tâches, plus de pédagogie.
Conclusion – Le modèle de formation est à reconstruire
Ce qui fait aujourd’hui la différence, ce n’est plus seulement l’expertise technique ou la richesse du catalogue. C’est la capacité à proposer une expérience d’apprentissage fluide, engageante, évolutive. L’IA est un levier puissant, mais elle ne produit de la valeur qu’à condition d’être intégrée de façon stratégique.
La transformation de l’offre n’est pas une option. Elle est en cours.
Référence
Xerfi, « Le marché de la formation professionnelle à l’horizon 2027 », février 2025, réf. 25SAE35
www.xerfi.com
Publié le vendredi 11 avril 2025 . 3 min. 37
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