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Bullshit Jobs ou bullshit book ?

Publié le lundi 12 novembre 2018 . 4 min. 20

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Estimez-vous actuellement occuper une forme d’emploi rémunéré si inutile, superflu ou néfaste que même le salarié que vous êtes ne parvient pas à justifier l’existence de cet emploi ? Et vous sentez vous obligé, pour honorer les termes de votre contrat, de faire croire qu’il n’en est rien ?

 

Si vous répondez affirmativement à ces questions, c’est que vous avez un « bullshit job », un job à la con en français. Vous avez peut-être déjà entendu ce terme, qui a été popularisé en 2013 par David Graeber, anthropologue et militant anarchiste américain (ce dont il se revendique ouvertement). Contributeur de la revue en ligne Strike! il avait à l’époque publié un article sur le sujet. Article qui a rapidement été traduit en une quinzaine de langues pour finir en buzz planétaire.

 

David Graeber a rapidement reçu de nombreux messages et témoignages à partir desquels il tire le fil de sa démonstration. Démonstration qui aboutit à la conclusion grossièrement résumée de la façon suivante : « nous sommes devenus une civilisation fondée sur le travail, mais pas le travail productif : le travail comme fin et sens en soi. Et lorsque nous prenons conscience de consacrer la moitié de notre temps à des activités parfaitement inutiles, généralement accomplies sous les ordres d’une personne qui nous est antipathique, notre première réaction est de ronger notre frein en songeant à ceux qui ont la chance de ne pas être englués dans ce piège. Résultat : la haine ».

 

Et c’est vrai qu’il y a beaucoup de rancœur dans les nombreux témoignages recueillis par David Graeber. Témoignages qu’il publie en français, cinq ans après son article, dans son livre intitulé Bullshit jobs (Ed. Les Liens qui Libèrent). Mais témoignages qui prennent davantage la forme d’une chronique de l’ennui ordinaire en entreprise plutôt qu’un pamphlet contre le système (capitaliste bien sûr) qui nous aurait mené à ces bullshit jobs. Alors bien sûr, c’est agréable à lire (on se délecte de l’Allemand qui va faire 500 km pour tamponner un document autorisant le déplacement d’un ordinateur de quelques mètres).  Mais on aurait aussi aimé entendre davantage le point de vue de ces patrons d’entreprise qui embauchent des gens à ne rien faire. Car, à lire Graeber, ils seraient nombreux, ce qui est pour le moins très étonnant dans un système capitaliste à la recherche du profit maximum.

 

En fait, ce qui est bien plus intéressant que la démonstration pas forcément très objective de Graeber, c’est l’origine de son article « Bullshit jobs » publié en 2013. Un épisode sur lequel il revient dans l’introduction : les responsables éditoriaux de la revue Strike avaient demandé à David Graeber un article « provocateur ». Et l’auteur a  fait reposer son sujet sur une « intuition ». Par la suite, il a construit son argumentation sur un mode inductif bien plus que déductif.  Ce faisant, David Graeber a sans doute mis des mots sur un aspect du mal-être au travail pas forcément très visible. A la lecture de ces témoignages, on pense d’ailleurs beaucoup au terme de « bore-out », qui désigne « la souffrance liée à l’ennui au travail ».

 

Alors faut-il voir dans cet épisode le point de départ de la « Révolte des premiers de la classe contre ces jobs à la con » ? Dans son livre publié en 2017, le journaliste Jean-Laurent Cassely reconnaît que les professionnels du marketing ou de la finance qui quittent la Défense pour devenir brasseur ou pâtissier sont encore minoritaires. Mais il indique aussi que ce sont ceux qui peuvent imprimer un mouvement. Des « early adopters », en quelque sorte, qui renoueraient avec le bonheur de l’artisan boulanger qui voit effectivement le pain, fruit palpable de son travail, sortir du four.  N’oublions pas non plus que la Génération Z est en train d’arriver en entreprise. Une génération qui, paraît-il, accorde un très grand intérêt au sens de son travail. Et si ça se trouve, tout cela est parti d’une simple intuition…


D'APRÈS LE LIVRE :

Bullshit Jobs

Bullshit Jobs

Auteur : David Graeber
Date de parution : 05/09/2018
Éditeur : Liens qui libèrent
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