Mobile : ouverture sur un futur hyper-connecté

Xerfi Canal TV a reçu Marie Guillemot, associée KPMG responsable du secteur technologies, qui revient du Mobile World Congress de Barcelone.

Quelles sont les nouvelles tendances que vous identifiez en matière de mobile et de télécommunications ? Que retenez-vous de cette édition ?

Ce que je retiens, c’est d‘abord l’avènement de l’hyper-connectivité. Tout devient digital et tout communique. Cet enjeu est central pour tous les acteurs de l’écosystème, des équipementiers aux opérateurs, des éditeurs d’appli aux réseaux sociaux. En second lieu, c’est que l’internet des objets c’est avant tout l’internet des usages. Avec un foisonnement incroyable de l’automobile à la robotique, des smart cities à la santé. Ainsi par exemple, les bracelets qui aujourd’hui comptent les pas vont laisser la place à des solutions plus sophistiquées qui pourront par exemple alerter le corps médical d’une éventuelle anomalie physiologique. Je vous laisse imaginer le potentiel dans les pays émergents où les infrastructures sont encore peu développées.

Qu’est-ce qui freine encore ce passage au « mass market » ? Est-ce la confidentialité des données (particulièrement sensibles en matière de santé pour poursuivre sur votre exemple) ? 

Oui, outre la nécessité de définir des standards pour rendre les objets interopérables entre eux, la question de la cyber-sécurité est cruciale pour garantir la confidentialité des données et au-delà la sécurité des personnes et des biens. Avec l’émergence de la santé connectée, de la robotique ou des véhicules autonomes, elle devient hautement sensible et appelle à une réglementation.Mais, l’intérêt des usages devrait néanmoins, comme nous l’avons vu avec la géolocalisation et l’engagement d’acteurs responsables, modérer ces craintes et créer de nouvelles habitudes.

Est-ce que cette montée en puissance des usages peut reconfigurer le paysage concurrentiel ?   

- Aujourd’hui, le paysage concurrentiel est protéiforme et les frontières traditionnelles des marchés tombent.
- en premier lieu, les usages ouvrent définitivement les frontières de l’écosystème numérique aux autres secteurs de l’économie.
- ensuite, c’est l’heure de la co-opétition : les acteurs sont à la fois concurrents et partenaires, comme les opérateurs et les OTT
- une innovation qui rencontre son marché peut aussi faire bouger les lignes. Elle peut venir d’un acteur établi comme s’une start-up. Ce sont des mondes d’ailleurs aujourd’hui très connectés. Certaines jeunes entreprises innovantes sont adossées à des grands groupes car ces derniers sont curieux de leur agilité et de leur capacité à justement être à la pointe des usages.
-  Ceux qui se démarqueront seront ceux qui feront la différence en termes de valeur perçue par le client. Ils seront alors en capacité de monétiser leur service et dans ce domaine, les modèles restent à inventer.

Dernière question : la France est-elle bien placée pour tirer son épingle du jeu ?

Absolument. La French tech est très visible, à la fois sur les équipements et les applications mobiles. Ces jeunes pousses talentueuses suscitent un véritable l’intérêt et ouvrent le champ des possibles.

Marie Guillemot, Mobile : ouverture sur un futur hyper-connecté, une vidéo Xerfi Canal TV

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