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Les performances économiques et environnementales de l'agroécologie

Publié le mercredi 30 septembre 2020 . 3 min. 44

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On parle de plus en plus en plus d’agroécologie dans les médias, mais concrètement, l’agroécologie, qu’est-ce que c’est ? Est-ce que toutes les pratiques agroécologiques présentent les mêmes bénéfices pour l’environnement ? Et passer en agroécologie, est-ce que c’est rentable pour les agriculteurs ? C’est à l’ensemble de ces questions qu’Alice Grémillet et moi-même avons tenté de répondre dans un rapport publié au mois d’août.


Tout d’abord, concernant sa définition, nous avons considéré que l’agroécologie c’est l’ensemble des pratiques reposant sur l’utilisation optimale des ressources apportées par la nature pour développer une agriculture recourant le moins possible aux intrants de synthèse, qu’il s’agisse d’engrais, de pesticides ou d’antibiotiques. L’agroécologie vise à augmenter l’autonomie des exploitations agricoles. Sur la base de cette définition, nous avons identifié 23 cahiers des charges, publics ou privés, relevant de l’agroécologie ou s’en réclamant : agriculture biologique, mesures agro-environnementales et climatiques systèmes de la politique agricole commune, l’agriculture à haute valeur environnementale (HVE) ou encore les fermes DEPHY. Nous avons fait le choix d'analyser l'ensemble de ces cahiers des charges, malgré la diversité des modalités de leur application et de leur contrôle. Certains impliquent de repenser l’ensemble du système de production, d'autres nécessitent uniquement de faire évoluer certaines pratiques ; certains bénéficient d’aides publiques spécifiques, d’autres non.
Nous avons alors regardé quels étaient les niveaux d’exigences de ces 23 cahiers des charges pour ce qui relève de la réduction des intrants et des bénéfices pour la biodiversité ou la qualité des eaux. Nous nous sommes ainsi rendus compte que deux d’entre eux sortent du lot et présentent des exigences plus importantes : l’agriculture biologique et l’agriculture HVE, à haute valeur environnementale.


Nous avons ensuite comparé les performances économiques des systèmes agroécologiques par rapport à l’agriculture conventionnelle. Tout d’abord à partir de résultats d’études concernant l’agriculture biologique, nous avons quantifié les coûts ou bénéfices de la transition vers le bio pour différents contextes, les aides de la PAC étant systématiquement exclues de nos calculs. Cette analyse montre que la transition vers le bio est rentable dans la majorité des cas étudiés, sauf dans un cas particulier d’élevage bovin allaitant et un cas d’exploitation céréalière. Ces chiffres ne peuvent pas être généralisés, car ils dépendent du contexte et de l’année d’étude, mais ils soulignent une tendance. Pour aller plus loin, nous avons élaboré un modèle d’exploitation céréalière type. À partir d’une situation initiale « conventionnelle », nous avons simulé des changements de systèmes vers des états finaux correspondant à des référentiels agroécologiques : le bio, HVE, les fermes Dephy et Lu’Harmony. Hors aides de la PAC, la transition vers le bio permettrait en moyenne un gain de marge directe d’environ 25%. Les autres cahiers des charges conduisent à une marge non modifiée, comme pour les fermes Dephy, ou altérée pour les autres référentiels.


Cette étude montre qu’à l’échelle des exploitations agricoles, la transition agroécologique est rentable à moyen terme pour certains des référentiels étudiés, malgré la diminution des rendements observés. Par ailleurs, ces coûts et bénéfices ne sont pas corrélés aux exigences environnementales. L’agriculture biologique apparaît clairement comme la plus performante d’un point de vue économique et en termes d'exigences environnementales. L’agriculture HVE pour sa part présente uniquement un très haut niveau d’exigences environnementales.


Enfin, l’analyse des subventions versées pour l’agriculture biologique et certaines mesures agro-environnementales et climatiques systèmes montre que ces aides ne sont ni liées aux coûts ou bénéfices, ni aux exigences environnementales de ces référentiels. Tous ces éléments montrent que pour accélérer la transition agroécologique de la « Ferme France », il serait nécessaire d’ajuster les aides publiques de la PAC aux manques à gagner potentiels, ou alors de changer d’approche en rémunérant les externalités environnementales positives de l’agroécologie à l’aide de bonus-malus portant sur les principaux leviers de préservation de la biodiversité et du climat.


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