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L'Europe sombre sous les désaccords et divergences

Publié le vendredi 16 novembre 2018 . 4 min. 45

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Le centenaire de l’Armistice a été l’occasion de le célébrer la construction européenne : lancée après la deuxième guerre mondiale, elle a permis de garantir la paix sur le continent, sans reproduire les erreurs du passé. Ses pères fondateurs avaient une stratégie : faire converger les intérêts des pays-membres et de leurs sociétés, engageant la mise en commun du charbon et de l’acier, de l’agriculture, de l’aéronautique ou du spatial. Commencer par l’économie, pour entraîner le reste, tel était la potion magique.


Une procrastination permanente


À mesure qu’une intégration plus profonde a été poursuivie, avec l’ouverture d’un grand marché intérieur concurrentiel et la création de l’euro, ce volontarisme économique n’a pas seulement atteint ses limites. Il s’est mis à jouer à rebours des intentions des fondateurs. On sait aujourd’hui qu’une monnaie unique sur un marché très compétitif produit non pas de la convergence mais bien au contraire des divergences de développement. Elle a aussi provoqué des polarisations économiques et industrielles au cœur de l’Europe, centrées sur l’Allemagne, dont les effets sont d’autant plus forts que le projet européen est devenu plus libéral.


Ces forces centrifuges ont accentué les divergences d’intérêts : elles sont en train de tuer toute possibilité d’un rebond politique. A tel point que le problème, aujourd’hui, est de casser ce cercle vicieux. Et le plus grave, c’est que les dirigeants des pays concernés l’ont bien compris ….mais qu’ils ne parviennent plus à y répondre que par des affichages sans consistance, offrant le spectacle d’une procrastination permanente dans un jeu assez pathétique.


Ainsi, il aura fallu toute la furie des tweets de Donald Trump contre les projets d’Emmanuel Macron de renforcer l’Europe de la Défense pour qu’Angela Merkel fasse un semblant de geste et, approuve bien timidement « la vision » d’une armée européenne, qui prend l’air d’un slogan et laisse perplexe les experts militaires.


Il se rejoue ainsi le même scénario qu’à propos du projet de budget de la zone euro défendu par l’Elysée, que la Chancelière a fini par approuver symboliquement lors du sommet de Meseberg en juin, mais du bout des lèvres. Mais on devine encore bien mal la consistance réelle d’un tel budget. 


Loin de ces grands desseins, le concret des négociations sur la question pourtant cruciale de la taxation européenne des GAFA, ne se porte pas mieux : Paris à toutes les peines du monde à convaincre Berlin.


Danger d’éclatement


À l’exception des négociations sur le Brexit, où les Européens ont fait front commun, la liste des sujets de désaccord larvée entre européens est longue. Le ministre de l’économie Bruno Lemaire en a fait le constat, dans un entretien au quotidien des affaires allemand Handelsblatt publié le 11 novembre, en déclarant : « Si une nouvelle crise financière et économique affectait demain l'Europe, la zone euro ne pourrait pas réagir de manière adéquate ». Il appelle à parachever les processus européens d’union bancaire, d’union des marchés financiers et de capitaux, et le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui intervient en cas de crise financière. Et sans un budget spécifique de la zone euro pour favoriser la convergence économique, le ministre prévient que « la zone euro ne survivra pas ».


La régression des ambitions économiques et sociales européennes a son pendant politique et démocratique : dans les nouveaux Etats-membres comme la Pologne, la Roumanie, la Hongrie, des atteintes aux valeurs fondamentales européennes restent sans vraie réponse. En Europe de l’Ouest, des partis populistes prennent le pouvoir, comme en Italie. Face à ce qui a été appelé la « crise des migrants », l’Europe, comme sur le plan économique, a montré son absence de solidarité entre Etats-membres pour accueillir les réfugiés et les migrants. Et elle a, de facto, remis en cause l’espace Schengen et la libre circulation.


Le danger d’éclatement devrait être propice à faire cause commune. Or ni la crise financière et de l’euro, ni la menace terroriste, ni les guerres et les crises géopolitiques, ni le défi climatique, et ni maintenant les attaques de Donald Trump ne semblent suffire à provoquer un véritable sursaut. Non, décidément, la stratégie économique et monétaire n’a provoqué aucun miracle, et on la voit mal contribuer à un renouveau du projet politique et démocratique européen.


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