Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
IQSOG
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?

Voir plus tard
Partager
Imprimer

Cette vidéo à été réalisée en collaboration avec Vincent Chauvet, Laboratoire Cergam Université de Toulon et Kiane Goudarzi, Laboratoire Magellan Université Jean Moulin Lyon 3, iaelyon.

L'épidémie de Covid-19 force les organisations à proposer du travail à distance à tous les salariés pour lesquels l’activité s'y prête. Il ne s’agit donc plus de télétravailler sur une partie de l’activité (Fernandez et al., 2014), mais de basculer toute l’activité et notamment toutes les activités collaboratives de ces salariés isolés par le confinement. Dans le même temps, le besoin d’intelligence collective s’accentue pour lutter contre ce virus et trouver des solutions innovantes rapidement (Santolini, 2020). Des collectifs composés d’institutionnels, d’entreprises, de chercheurs d’universités, d’hôpitaux et d’ONG ainsi que des bénévoles se rassemblent autour de projets destinés à répondre à la pandémie. La problématique est donc d’arriver à mobiliser plus d’intelligence collective en interne et en externe avec des partenaires d’innovation alors que la dématérialisation des échanges rend la collaboration plus difficile (Olson & Olson, 2000). 


Le monde du logiciel Open Source, qui fonctionne de façon mondialisée et dématérialisée depuis plus de 25 ans, est spécialisé dans le travail collaboratif à distance. La majorité des logiciels, Linux par exemple (Cohendet et al., 2003), sont construits sur la base de composants ayant été conçus collaborativement à distance. L’Open Source peut ainsi nous donner des clés pour adapter le travail à distance des organisations et favoriser des avancées médicales (Mainguy, 2017).


L’Open Source est d’abord une philosophie définie par l’ouverture et le partage du code source du logiciel. Le système de protection emblématique est ainsi le copyleft, opposé du copyright (Loilier & Tellier, 2011). Mais il s’agit surtout d’une organisation différente du processus d’innovation, qui mutualise les développements, via un co-développement avec des communautés de projet et des licences spécifiques (Demil & Lecocq, 2006).


La même philosophie peut être appliquée en dehors de l’informatique, par exemple avec des partages de plans ouverts pour une fabrication distribuée par imprimantes 3D (Pearce, 2017; Kyriakou et al., 2017). Face à l’épidémie, plusieurs entreprises industrielles, comme  Decathlon et Medtronics dont on a beaucoup parlé, se sont inspirées de ces pratiques et ont rendu disponibles les plans de respirateurs, ventilateurs et masques nécessaires dans les hôpitaux (Pearce, 2020).  D’autres ont donné la recette de leur solution hydro-alcoolique à l’Organisation Mondiale de la Santé pour accélérer et massifier sa diffusion. Ces pratiques de diffusion s’inscrivent dans une démarche Open Source. Elles n’intègrent cependant pas toute sa puissance, en termes de démarche de création continue de connaissance notamment. 


Les pratiques Open Source rassemblent, sur une base de volontariat, des utilisateurs et contributeurs sur toute la planète, qui le plus souvent ne se voient jamais, et qui contribuent si et quand ils le souhaitent. Les fondateurs et animateurs de ces communautés ont donc appris comment faire pour les motiver et rendre leur travail collaboratif à distance efficace, afin d’obtenir des projets en amélioration rapide et continue.


Pour comprendre comment ces organisations qui pratiquent l’Open Source fonctionnent en mode collaboratif à distance et quelles bonnes pratiques elles ont mises en place, nous avons interrogé seize experts, chercheurs, dirigeants d’entreprises et animateurs de communautés Open Source. Pour nos experts, la “voie de l’Open Source” permet de faciliter la diffusion et surtout de favoriser la coopération et de créer de la connaissance très rapidement et de façon ordonnée. La fabrication est distribuée, réalisée là où les organisations en ont besoin.


Les organisations (entreprises, universités, communautés de projets Open Source, etc.) qui la mettent en place ont les caractéristiques suivantes :


- Elles donnent une place essentielle à la communication : leurs dirigeants, avec souvent un leader incarné, passent beaucoup de temps à expliquer ce qu’ils font. Elles développent une roadmap stratégique, à la fois collaborative et précise, afin que les objectifs soient clairs et compris. Elles proposent des projets utiles qui intéressent leurs contributeurs potentiels. Elles permettent aux personnes de contribuer en assurant l’accès aux sources, c’est à dire la transparence de l’information.


- Elles reconnaissent les apports de chacun : le système de copyleft assorti de la précaution “use it at your own risk”, les pull-requests, les réponses données dans les forums sont autant d’occasion pour que les expertises de chacun soient reconnus, ce qui renforce alors les activités collaboratives (Toma et al., 2013).


- Elles décomposent les tâches en modules. Ceci permet d’“open superposer” des micro-tâches (Howison & Crowston, 2014), et de faciliter ainsi la participation des individus ainsi que l’intégration des innovations apportées par chacun. La modularité permet aussi de distinguer ce qui est générique de ce qui est spécifique à chaque entreprise, et de partager de façon totalement ouverte ce qui est générique.


- Elles mettent en place de nombreux outils de collaboration synchrone et asynchrone à distance, de méthodologies, de documentations, de suivi des versions, de tests et d’intégration des innovations proposées. Elles adoptent également des principes collaboratifs sous forme de codes de conduite pour favoriser l’inclusion.


- Enfin, elles fondent leurs business models éventuels sur de la double licence et sur des services de maintenance et de personnalisation de composants Open Source en perpétuelle évolution (Muselli, 2008).

A ce jour, l’Open Source constitue l’innovation organisationnelle la plus à même de répondre aux exigences collaboratives du travail à distance. Elle facilite la diffusion et la coopération, et permet d’accélérer la création de connaissances. Pour les chercheurs en médecine, il s’agit de basculer vers de l’Open Science et ainsi créer de meilleurs conditions et outils de lutte contre le Covid-19. La nécessité d’une recherche ouverte et collaborative vaut tout autant pour les chercheurs en management.


x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :