La blockchain suscite fascination et controverse. Tandis que certains la qualifient d'innovation comparable à Internet, d'autres la voient comme une simple bulle technologique. Miracle ou mirage ? Cela dépend de ce qu'on en attend.
La blockchain : un registre numérique partagé et inviolable
La blockchain, c’est d’abord un registre numérique inviolable partagé et consultable par des milliers d’ordinateurs à travers le monde. Chaque transaction y est enregistrée, et toute tentative de modification est immédiatement rejetée par les copies du réseau.
Conçue en 2008 par le mystérieux Satoshi Nakamoto pour supporter le Bitcoin, la blockchain repose sur un principe révolutionnaire : un réseau décentralisé qui garantit l’intégrité des données. Mais ce carnet inviolable est-il aussi indispensable qu’on le prétend ?
Les promesses de la blockchain
De fait, la blockchain est certes une technologie séduisante mais pourtant encore très imparfaite. On lui attribue néanmoins trois qualités majeures :
• La transparence :
Les blockchains publiques affichent tout. En revanche, les blockchains privées, souvent utilisées par des entreprises, offrent une transparence limitée et contrôlée.
• La sécurité :
Les données sont protégées… sauf des erreurs humaines. En 2016, le piratage de "The DAO" a entraîné une perte de 50 millions de dollars à cause d’un code mal conçu.
• La décentralisation :
Il n’existe théoriquement, aucun contrôle central. Mais dans la pratique, des pools de minage concentrés entre quelques grandes entités dominent les cryptomonnaies comme le Bitcoin.
Le minage : un processus énergivore
Le minage, c’est le moteur qui fait tourner les blockchains. En clair, des ordinateurs spécialisés doivent résoudre des casse-têtes mathématiques très complexes pour valider chaque transaction et la noter dans le grand livre numérique. Ce processus garantit que personne ne peut tricher, mais il a un coût : une énorme quantité d’électricité.
À titre d’exemple, le seul réseau Bitcoin, avec ses milliers de machines qui travaillent 24h/24, consomme autant d’énergie qu’un pays entier comme les Pays-Bas. C’est une technologie impressionnante, mais avec un impact environnemental désastreux !
Des usages prometteurs… mais souvent exagérés
On nous promet que la blockchain révolutionnera des domaines variés comme le vote électronique, la traçabilité alimentaire, les contrats intelligents et inviolables… Pourtant, selon une étude Gartner de 2024, 85 % des projets échouent avant même leur lancement.
Cependant, certains usages émergent, notamment dans la finance décentralisée. En 2023, ce secteur avait généré 1 500 milliards de dollars de transactions, prouvant son potentiel. Mais ces réussites restent marginales.
La lockchain : gadget ou révolution ?
Aujourd’hui, la blockchain est comparable à un couteau suisse numérique très clinquant mais finalement encore peu utilisé. Elle regorge de promesses, mais rares sont les applications concrètes à grande échelle. Comme disait Coluche : "Bonne nouvelle, ils ont une idée. Mauvaise nouvelle, ils ne savent pas quoi en faire."
Soures
1. Satoshi Nakamoto, Bitcoin: A Peer-to-Peer Electronic Cash System, 2008.
2. Gartner, Blockchain Hype Cycle Report, 2024.
3. Blockchain Global Report, 2024.
4. Vitalik Buterin, The DAO Hack Analysis, 2016.
5. Forbes, Blockchain Trends Report, 2024.
Publié le jeudi 27 février 2025 . 3 min. 30
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