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Dans la liste des lauréats potentiels du fameux Prix Nobel d’Economie figurait cette année le sociologue américain Mark Granovetter, pour sa recherche pionnière en sociologie économique. Granovetter, Professeur à l’université de Stanford, s’intéresse en particulier aux modalités concrètes par lesquelles les institutions et les organisations se construisent et il apporte des éléments de réponse en introduisant dans les analyses, les concepts de réseau social, d’axe de solidarité et de confiance.

 

Granovetter s’oppose ainsi assez vigoureusement aux conceptions qui caractérisent les organisations comme étant le résultat efficient d’individus rationnels maximisateurs poursuivant leur intérêt personnel. Chez Granovetter au contraire les organisations sont construites socialement par des individus dont l’action est tout à la fois facilitée, mais aussi limitée par les réseaux sociaux dans lesquels ils s’inscrivent. Dans cette perspective, leur décision n’est jamais isolée, mais elle est encastrée dans une structure relationnelle spécifique. Le concept d’embeddedness emprunté à l’historien de l’économie Karl Polanyi permet d’insister sur cette dimension, puisque les choix économiques sont ici analysés comme le résultat de la configuration des réseaux sociaux au sein desquels les acteurs se situent.

 

Par exemple, la structuration de l’industrie électrique américaine a été marquée, souligne Granovetter, par le rôle fondamental joué par les réseaux personnels de Thomas Edison qui s’était opposé au banquier Morgan, dont l’idée était de construire des générateurs individuels. Le réseau exceptionnel d’Edison constitué de financiers de Chicago, de NY et de Londres, de politiciens et d’ingénieurs a permis de réunir des capitaux, des relations politiques et un savoir-faire industriel remarquable. Ainsi la réussite de Thomas Edison est-elle expliquée par ses talents politiques et son réseau social plus que par des innovations technologiques. La solution qui s’est imposée finalement n’était pas forcément la plus efficace sur le plan économique ou technologique, mais elle était le résultat d’une série de décisions inscrites dans un système de relations sociales particulier à un moment donné.

 

Autre exemple emblématique donné par Granovetter : dans leur recherche d’emploi, les individus comptent sur leurs réseaux sociaux parce que le type d’information obtenue décrit mieux les caractéristiques de l’emploi que ne le feraient les procédures formelles. Il existe en outre une relation entre l’usage de liens faibles et l’importance du poste obtenu. C’est ce que Mark Granovetter a appelé dans l’un des articles les plus cités en sciences sociales, la force des liens faibles. En effet, des liens trop forts qui engagent des relations longues, à forte intensité émotionnelle peuvent engendrer de l’opportunisme. L’existence de relations plus lâches en revanche, signifie que l’individu peut plus facilement passer d’un réseau à l’autre, sortir du milieu clos et étroit où il se trouve et établir ainsi des connections entre plusieurs réseaux.

 

On voit donc bien en quoi une telle pensée peut être utile en sciences des organisations.  Parce qu’elle souligne  le rôle fondamental des liens sociaux dans l’action économique. Parce que dans cette perspective, l’existence de la confiance, de communautés morales, d’axes de solidarité explique bien la manière dont fonctionnent les organisations. La confiance, le partage de croyances sur la manière de conduire les affaires économiques apparaissent dès lors comme des ingrédients essentiels de la coordination. Et même si les conditions économiques ou technologiques sont similaires, les formes institutionnelles finales peuvent varier radicalement sous l’influence de la structure des  réseaux sociaux. Dès lors, ce qui se passe dans les organisations (ou entre les organisations), ne résulte pas de la maximisation de l’utilité de l’individu; car la présence de la confiance peut engendrer un niveau de coopération bien supérieur à ce que prévoit une stricte application des principes de rationalité.


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