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N’y allons pas par quatre chemins : obsédés de reconnaissance internationale et soumis à la tyrannie des classements des revues, les chercheurs en management et les institutions qui les emploient sont tous engagés depuis quinze ans dans une course perdue d’avance. En d’autres termes, comme Alice aux pays des merveilles, il leur faut toujours courir plus vite pour simplement rester à la même place. En stratégie cela porte un nom : le red queen effect. On pourrait le qualifier d’art de se faire avoir... ou encore d’être le dindon de la farce.

Si l’on accepte un postulat différent, selon lequel la recherche en management et stratégie ne procède pas de la démarche scientifique traditionnelle mais qu’elle est procède bien davantage d’une logique propre aux industries culturelles et donc d’une arme de soft power, alors on peut commencer à réfléchir à une révolution copernicienne.

Si l’on opère un tel « décadrage », les exemples susceptibles de nourrir de véritables réflexions stratégiques abondent pour protéger nos actifs plutôt que de les dévaloriser. Il serait temps que les plus hautes instances politiques en prennent conscience, puisque c’est désormais l’ensemble du système universitaire et de grandes écoles français qui est, dans le domaine du management, potentiellement la proie de rachats par des acteurs étrangers.

Ainsi,

• Le Festival de Cannes a été conçu dans les sombres années 1930 contre une Mostra de Venise sous le joug du fascisme. Cela a permis de maintenir vivace la reconnaissance d’un cinéma différent et pourtant respecté à Hollywood. Une telle « innovation stratégique » ne pourrait-elle être imaginée dans le domaine du management ?

• Les quotas de diffusion de musique francophone ont permis de régénérer les productions indépendantes face à la domination du monde anglo-saxon. Il serait ainsi parfaitement possible par exemple d’imaginer que tout prétendant à un poste ou à une promotion dans une institution française se voit contraint de publier un nombre minimal d’articles en langue française… permettant au passage d’attester de sa capacité à enseigner à un public susceptible qui reste dans l’immense majorité des cas d’abord francophone et à avoir un impact local sur son territoire.

• La loi sur le prix unique du livre a permis de maintenir stratégiquement vivaces en les rendant viables économiquement des réseaux de production et de diffusion indépendants. Alors que sur fond de domination des sciences dites « dures » ou « exactes », toute la politique de recherche impulsée par le ministère de l’Enseignement supérieur se déploie en faveur de l’open access (c’est le fameux « Plan S », consacré dans la loi pour une république numérique dite loi Lemaire), il y aurait urgence à soutenir le combat actuel des sciences sociales en faveur d’une pensée stratégique plus complexe, au service non seulement des articles mais aussi des ouvrages dès lors qu’ils sont publiés en langue française.

De telles réflexions sont susceptibles d’impulser une véritable régénération stratégique. Elles ne sont pas nécessairement incompatibles avec des logiques de classements des supports dits scientifiques, dès lors que ceux-ci ne postuleraient pas a priori la supériorité des supports anglo-saxons… ce qui est, reconnaissons-le, une certaine propension au syndrôme de stockholm des institutions françaises… depuis 1945 au moins.

Il y a dans tous les cas urgence maintenant à engager une véritable réflexion stratégique à nouveaux frais. Le paradgime dominant jusqu’ici et qui a la vie dure est celui des sciences orthodoxes. C’est lui qui a continué d’inspirer la récente loi de programmation de la recherche. Pourtant, s’il est bien un enseignement de stratégie et management, c’est que l’éternelle fuite en avant pour tenter de découvrir la mélodie secrète des lois de la performance est une quête aussi infinie que vaine, donc insensée.

Puisque gérer, c’est et ce sera toujours d’abord… un art.


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