L'IA signe-t-elle la mort de la presse ?

L'intelligence artificielle générative fait trembler le monde de l’information. ChatGPT et Perplexity dévorent le contenu journalistique, menaçant la visibilité des médias. Face à cette vague technologique, la presse a deux options : se soumettre ou lutter. Et la bataille ne fait que commencer.

Selon le rapport Xerfi de 2024 sur « L’impact de l’intelligence artificielle dans la presse », les IA génératives puisent sans vergogne dans les contenus des sites d'information. En France, le numérique en plein essor représente 30% des exemplaires diffusés en 2023. Mais cette croissance est mise à mal. Les éditeurs se retrouvent dépossédés, les droits d’auteurs piétinés, tandis que les IA construisent leurs réponses sur des articles non cités. Pis encore, leur trafic en ligne se réduit drastiquement. L’avenir de la presse dépend désormais d’un arbitrage judiciaire ou d’accords entre IA et éditeurs.

Aujourd’hui, l’alternative c’est résister ou se soumettre. Certaines rédactions, comme Le Monde, ont choisi de coopérer. Avec son partenariat signé en 2024 avec OpenAI, l'éditeur de ChatGPT, le journal espère capitaliser sur l'IA, tout en contrôlant l’usage de ses articles. De l'autre côté, 40% des sites français d'information bloquent déjà l’accès aux robots d’IA, brandissant l’outil TDMRep comme un bouclier face au pillage de leurs données.

Pour d'autres médias pris dans la trappe des difficultés financières, la question est de savoir si l’IA est un piège mortel. La promesse d'accords publicitaires lucratifs séduit, comme l’ont prouvé des partenariats signés par Perplexity avec des médias étrangers. Cependant, la presse française reste divisée… divisés entre ceux qui cèdent pour un sursis financier et ceux qui résistent pour préserver l'intégrité de leurs contenus.

L'IA générative pose une question existentielle : faut-il vendre son âme pour survivre ? Face à cette révolution, certains éditeurs misent sur des alliances avec les géants de la Tech, d'autres préfèrent lutter. Mais une chose est sûre : la presse est au bord de l’abîme. Et si l’IA en était finalement l’ultime fossoyeur ?