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Le Brexit va réussir

Publié le mardi 11 décembre 2018 . 4 min. 30

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« Le Brexit va réussir » : la thèse que défend Marc Roche dans son livre est d’autant plus intéressante que son auteur, londonien depuis trois décennies, a d’abord été un adversaire résolu de la sortie du Royaume Uni de l’Union européenne. Il a changé d’avis depuis que les urnes ont parlé, et que le processus a été enclenché. Et il explique, dans le détail, pourquoi les Européens se trompent lorsqu’ils pensent que le Royaume Uni en sortira affaibli. Mais son analyse, stimulante, traduit aussi un attachement personnel au Royaume Uni et à ses contradictions, en forme de pari.

Ce sera en effet pour le meilleur et pour le pire que le Brexit réussira, prévient Marc Roche sans forcément se réjouir de tout ce qu’il annonce. Ainsi, le Royaume Uni d’après-Brexit aura les mains libres pour faire jouer au maximum ses avantages comparatifs jusqu’ici bridés, et pour se lancer dans la course au large. Le pays accentuera encore sa permissivité financière et lâchera la bride à la City, qui deviendra une plate-forme offshore pur sucre. S’appuyant encore davantage sur son chapelet d’îles-confettis de l’Empire, elle se transformera en méga-lessiveuse des capitaux les plus douteux de la planète, quels que soient les engagements formels pris.

Parallèlement, le pays pourra sans soucis cultiver son penchant pour les inégalités : abaisser encore les impôts pour être la résidence fiscale des plus riches du monde entier, quelle que soit l’origine de leur fortune, et y attirer les entreprises. Diminuer encore et encore le système social pour en réduire le coût. Déréguler encore plus le marché du travail en remettant en cause les avantages sociaux « importés » par l’Union européenne.

Le Royaume Uni pourra aussi compléter le tableau en signant des accords commerciaux avec des pays pauvres mais émergents, et développer le commerce avec eux, par exemple dans le domaine agricole, avec moins de normes.

Tout dans ce tableau ne plaît pas à l’auteur, mais il souligne aussi que le Royaume Uni, mère-patrie de la langue de la mondialisation, a de vrais atouts à faire valoir en matière d’innovation, de compétences dans les services, de vivier de start-ups technologiques ou d’universités de rang mondial, autant d’atouts que le Brexit ne fera pas s’évanouir. Et en ce qui concerne les universités, ce seront in fine les étudiants européens qui y perdront puisqu’ils devront payer plus cher leurs études qu’aujourd’hui. Mais les plus riches continueront de venir et le carrosse continuera de rouler.

Le soft power du Royaume Uni dans les industries culturelles, des séries à la musique notamment, n’est  pas non plus menacé. Et  l’image de la monarchie, véritable entreprise mondiale de relations publiques, continuera à servir et à renouveler cette influence. Marc Roche, biographe de la Reine, détaille longuement cet aspect, capital selon lui. Sur le mode de la fiction, il commence ses chapitres d’une plume alerte en faisant parler cette reine si secrète dont il semble bien qu’elle soit favorable au Brexit.

L’ancien correspondant du Monde rappelle aussi que l’armée de sa Majesté, comme sa diplomatie, vont bel et bien rester incontournables pour la sécurité européenne, n’ayant pas de véritable équivalent sur le continent, à l’exception de la France.

Finalement, Marc Roche veut croire que le Royaume Uni, lesté du poids de ses traditions, ne deviendra pas un « far west » sur le modèle américain alors même que sa politique économique et sociale pourrait l’y amener. Il a donc décidé de devenir citoyen britannique après le Brexit, tout en conservant sa nationalité belge, et alors qu’il  n’avait pas besoin de ce nouveau passeport. S’il avait subi nombre d’agressions verbales pendant la campagne du Brexit, Marc Roche estime que son résultat a finalement tué le populisme dans la société britannique, en donnant satisfaction aux critiques. Au final, son analyse du rapport entre le coût et les avantages de la décision britannique risque de faire des émules sur le continent européen, ou tout au moins d’interroger les Européens sur leurs certitudes.


D'APRÈS LE LIVRE :

Le Brexit va réussir

Le Brexit va réussir

Auteur : Marc Roche
Date de parution : 12/09/2018
Éditeur : Albin Michel
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