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Argentine – Mexique, près de 7 000 km les séparent, mais ce sont surtout leurs choix politiques, économiques et sociaux qui les opposent. À droite, le pays argentin est dirigé par Javier Milei. Économiste de formation, il fait sensation en 2019 avec son personnage de super-héros : « le général Ancap », pour « anarcho-capitaliste ». Cinq ans plus tard, l’excentrique libertarien adepte de l’école autrichienne, école de pensée économique ultralibérale, succède à Alberto Fernandez issu de la gauche péroniste. La rupture est totale. De l’autre côté, la mexicaine Claudia Sheinbaum suit les traces de son prédécesseur le très populaire social-démocrate Andres Manuel Lopez Obrador dont elle était ministre. Scientifique, écologiste, elle a été membre du GIEC. À l’exception de leur large victoire électorale, tout les oppose. Leurs programmes mais aussi leur héritage économique.


Un écart économique croissant


En termes de croissance, le Mexique a l’avantage depuis 10 ans et l’écart se creuse. Le décrochage de l’économie argentine est plus évident vu à travers l’effondrement de sa devise face au dollar tandis que le peso mexicain a quasiment maintenu sa position. Financement par création monétaire du déficit budgétaire, monnaie dépréciée rendant explosif le coût des importations ont ouvert la voie à l’hyperinflation en Argentine à des niveaux difficilement concevables avec des pics proches de 300%. Une échelle écrasante comparée au Mexique où la hausse des prix s’est stabilisée entre 4 et 5%. Les agences de notation ne s’y trompent pas : la dette souveraine mexicaine est classée comme disposant d’une solvabilité moyenne alors que l’Argentine est tombée dans la catégorie « spéculative » indiquant un risque élevé de non-remboursement. Tous les ingrédients propices au déclenchement d’une crise de la dette publique et de la balance des paiements y sont réunis.


Une thérapie de choc en Argentine


C’est pourquoi le nouveau président a décidé de tailler dans le vif dans une logique d’une thérapie de choc ultralibérale. Sa tronçonneuse « budgétaire » emblématique de sa campagne coupe dans le vif et le budget s’est retrouvé amputé de 35% avec pêle-mêle : la diminution des subventions allouées à l’énergie et aux transports dont bénéficiaient les ménages ; l’allègement de la masse salariale publique avec la suppression de la moitié du nombre de ministères et la suppression de 50 000 postes de fonctionnaires ; l’arrêt des chantiers publics ; la réduction de la durée d’indemnisation chômage. La suppression de l’encadrement des loyers et la privatisation d’entreprises nationales complètent le tableau. Les effets commencent à se faire ressentir : côté positif, le budget de l’État est revenu à l’équilibre pour la 1ère fois depuis 16 ans ; la balance commerciale s’améliore et l’inflation progresse moins vite mois après mois. Pas forcément pour de bonnes raisons car cela s’explique d’abord par le recul de la demande intérieure conséquence de la montée du chômage et de la pauvreté. Cette faiblesse de la demande domestique se retrouve dans la chute de la production industrielle et la construction.


Le Mexique, une plateforme industrielle incontournable


Le risque c’est que, trop dosé, un remède de cheval peut tuer le cheval. En outre, le défi du pays de sortir de sa trop grande dépendance aux secteurs primaires (agricoles, pétroliers, miniers), pour élargir sa base industrielle, risque de ne demeurer qu’une chimère sans une politique industrielle active, une hérésie pour le libertarien Milei. C’est une opposition de plus vis-à-vis du Mexique devenu une plateforme industrielle incontournable du continent américain, mettant à profit : sa proximité géographique avec les États-Unis ; sa participation à l’Alena, l’accord de libre-échange nord-américain et sa main-d’œuvre importante, qualifiée et compétitive. De quoi attirer les investisseurs américains qui installent des usines de montage. Les composants sont souvent importés des États-Unis, assemblés au Mexique, puis réexportés. Depuis peu c’est la Chine qui investit en masse en suivant cette même stratégie, un moyen efficace de contourner les sanctions américaines. Première puissance commerciale d’Amérique latine, le Mexique est ainsi devenu le premier fournisseur des États-Unis.


La capacité du Mexique à attirer les investissements directs étrangers repose aussi sur son aptitude à assurer la stabilité de son économie en ayant notamment une gestion prudente des finances publiques avec le maintien de la dette autour de 50% du PIB. L’Argentine est sur une pente déclinante et doit s’en remettre au bulldozer Milei. Le Mexique, lui, est en plein essor et Claudia Sheinbaum a à consolider le mouvement. Une dernière opposition entre les deux pays.


Publié le jeudi 20 juin 2024 . 4 min. 35

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