Le déclin de l’empire américain. Peut-être un jour…. Mais pas demain, pas même après-demain. Les temps changent, les challengers des États-Unis aussi : le Japon dans les années 80, l’Europe dans les années 90, la Chine depuis les années 2000, l’Inde demain. Peu importe, l’Amérique trône toujours au 1er rang des économies mondiales et son hégémonie n’a jamais réellement été menacée. Son poids dans l’économie mondiale a finalement peu connu de variation et représente en dollars courants entre le quart et 30% du PIB total. Son rival du moment, la Chine rattrapait son retard, mais elle recule en taille depuis peu par rapport à l’Oncle Sam. Ce recul relatif ne peut pas être qualifié d’échec car la Chine s’est rapprochée du leader et les années 2000 sont bien celles de sa montée en puissance.
La montée en force de la Chine
Grâce à son intégration dans les chaînes d'approvisionnement mondiales après son adhésion à l’OMC fin 2001, elle connaît sur l’ensemble de la période une croissance explosive, gravit rapidement les échelons du classement et s’impose comme une nouvelle puissance. Devenue atelier du monde, l’industrie chinoise envahit les pays occidentaux avec ses productions à bas coûts et écrase la concurrence. Sa croissance est forte, 9% en moyenne par an jusqu’à la crise Covid, 4 fois plus rapide que le reste du monde. À elle seule la Chine a contribué à plus de 30% de la croissance mondiale sur la période, les États-Unis environ 18%, l’UE moins de 10%.
L'Asie, nouveau centre du monde
Avec la Chine, d’autres pays émergents pointent également. Le terme de BRIC fait son apparition dans le langage commun. L’acronyme est séduisant, mais la véritable bascule est plus géographique. Le centre de gravité du monde penche de plus en plus vers l’Asie, vers l’espace Indopacifique. Composée à la fois d’une ancienne puissance industrielle, le Japon, de la Corée du Sud dont le décollage a été plus tardif, des deux superpuissances démographiques du monde (l’Inde, la Chine), et d’une kyrielle de grandes économies en développement rapide comme l’Indonésie ou le Vietnam, la région est en plein essor. Les 10 premières puissances économiques de la zone représentaient à peine le quart du PIB mondial en 2000 contre 30% aujourd’hui. Si la région a durement été impactée par la crise de la Covid, elle a contribué à près de la moitié de la croissance mondiale sur les 25 dernières années.
L'Europe, un continent en perte de vitesse
Une ascension qui a fait une victime, l’Europe incapable de répondre à cette nouvelle rivalité. Sa croissance a été beaucoup plus faible. Bilan, le top 10 européen représente moins de 18% du PIB mondial, contre près de 30% au milieu des années 2000, un véritable déclassement. L’Asie, l’Amérique latine et l’Afrique se rapprochent et innovent. Le Vieux Continent, quant à lui, peine à fédérer, tiraillé entre ses ambitions universalistes et ses fractures internes. Que dire des démocraties illibérales d’Europe centrale, comme la Hongrie ou la Slovaquie, des hésitations face à l’élargissement vers les Balkans sans compter la montée des populismes dans nombre de pays européens.
Malgré les défis, les États-Unis conservent une longueur d’avance grâce à leur capacité d’innovation, leur réseau d’alliances et leur poids culturel. L’Asie, en revanche, souffre d’un manque d’unité politique et économique et si elle peut rivaliser avec l’Amérique, elle ne peut pas encore la supplanter. Quant à l’Europe, elle est reléguée et ne joue plus que les seconds rôles.
Publié le mercredi 29 janvier 2025 . 3 min. 31
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