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La croissance menacée par la démographie

Publié le mercredi 13 février 2019 . 4 min. 56

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La démographie est la grande oubliée des analyses de la croissance alors même qu’elle est sa composante la plus prévisible. Pour mesurer la performance d’un pays par rapport à un autre, l’étalon phare demeure le taux de croissance du PIB. Pour incorporer l’effet démographique, c’est l’évolution du PIB par habitant que l’on regarde le plus souvent, c’est-à-dire par rapport au nombre de bouches à nourrir. Il y en a pourtant un autre encore plus parlant : le PIB rapporté à la population en âge de travailler, par convention les 15-64 ans, c’est-à-dire par rapport à la force de travail disponible. Cela synthétise à la fois l’évolution de la productivité et la capacité d’un pays à mobilier sa main-d’œuvre pour créer des richesses. C’est un véritable indicateur de vigueur de la croissance endogène. Cinq pays ont été sélectionnés : Etats-Unis, Japon, Allemagne France, Chine.


Le Japon fait mieux que les USA depuis 2008


Premier duel, États-Unis-Japon, le match des extrêmes avec d’un côté le leader de la croissance des pays développés et de l’autre celui qui se retrouve systématiquement ou presque, en bas de classement. Première surprise, ainsi retraité sur longue période, l’indicateur progresse de 53% pour les premiers et de 54% pour le second, autant dire que la différence est maigre, voire inexistante entre les deux, compte tenue de l’aléa statistique. De quoi bousculer nos fausses certitudes sur « La » où « les » décennies perdues au Japon. Et pour cause, entre le pic de 1995 et 2018, le Japon connaît une hémorragie de 12 millions de sa population en âge de travailler, une chute de 14%. C’est à front renversé avec les Etats-Unis dont le nombre des 15-64 ans progresse de 39 millions sur la même période. Bien entendu, le Japon a payé au prix cher l’éclatement de ses bulles financière et immobilière au début des années 90, ses erreurs de pilotage et la crise asiatique. Mais à y regarder de plus près, en resserrant l’analyse depuis la grande crise, il fait mieux que les Etats-Unis.


Un simple calcul permet de mieux appréhender l’ampleur du phénomène démographique : entre 2008 et 2018, le PIB japonais a progressé de 6,9%. En plaquant la démographie américaine à l’efficacité de l’économie japonaise, la hausse aurait été de 23,2%, soit un rapport de 1 à 3,3. Le même type de calcul pour les Etats-Unis fait tomber la croissance du PIB de 19 à quasiment 3% avec la démographie japonaise, une division par près de 6.


L’Allemagne, c’est la démographie US alliée à l’efficacité japonaise


Au tour de la France d’entrer dans le jeu. Premier constat, elle est à la traine (+41%) mais pas complétement lâchée. Deuxième constat, le décrochage est récent, depuis 2010, c’est-à-dire au moment où pressée par l’Allemagne elle s’aligne sur une orthodoxie budgétaire rigide, et surtout sur une déflation salariale et une concurrence fiscale pour retrouver le chemin de la compétitivité. Il y a de la casse, et avec la montée du chômage une partie de la population en âge de travailler ne participe plus à la création de richesse.


Au tour de l’Allemagne. Son entrée dans le jeu est fracassante, car c’est elle qui prend le leadership du classement (+67%). Des pays avancés, l’économie allemande apparait la plus performante avec en plus, après la grande récession, un boum démographique lié à l’explosion de l’excédent migratoire sous l’impact à la fois de l’arrivée de jeunes issus des pays du Sud ou de l’Est de Europe, puis des différentes vagues de réfugiés venus de pays en guerre, notamment de Syrie.


Ce n’est peut-être qu’une parenthèse, mais l’Allemagne, ces dernières années, c’est la démographie américaine alliée à l’efficacité japonaise. Et on se prend à rêver : si l’économie française, avec sa démographie, était aussi performante que l’économie allemande, elle aurait gagné 4 points de PIB sur les dix dernières années, environ 2 ans de croissance, une année gagnée tous les 5 ans !


Quant à la Chine sa performance est hors norme et écrase même si le chiffre du PIB est en partie truqué. Si la performance chinoise s’explique par l’amélioration de l’efficacité de son économie, elle le doit aussi au boum de sa population en âge de travailler jusqu’en 2014, au moment où la tendance s’inverse. C’est la fin du dividende démographique.


Et ce mur démographique, tous les grands pays avancés, à des degrés divers doivent y faire face. C’est un obstacle à la croissance à court comme à long terme, ce qui éclaire d’un jour nouveau la politique migratoire.


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