Le Département de l'Efficacité Gouvernementale, DOGE en anglais, est la version américaine de la tronçonneuse argentine de Javier Milei. Sous la direction d’Elon Musk, cette officine consultative créée en janvier dernier a 18 mois pour sabrer dans les dépenses publiques. Objectif : trouver comment dégager 2 000 milliards de dollars d’économies par an sur le budget fédéral, soit une coupe de 30% dans les dépenses fédérales. Moins d'administration, moins de règlements, plus d'efficacité. Chaque ministère, chaque agence fédérale doit former une « DOGE Team » d’au moins quatre experts : un chef, un ingénieur, un RH et un juriste. Mission ? Traquer l'inefficacité, proposer des coupes, accélérer les réformes. Supervisées par le « United States DOGE Service », ces équipes doivent rendre des comptes très rapidement.
Une restructuration brutale de la fonction publique
L’audit général des agences fédérales était à peine lancé que des premières opérations coup de poing ont été menées. Il y en a de deux ordres. Certaines ont une portée générale. C’est le cas de la prise de contrôle de l’Office of Personnel Management, agence fédérale chargée de la gestion des fonctionnaires fédéraux. Un préalable avant d’aller plus loin, car cela a donné accès aux données personnelles des 2,3 millions d’employés civils fédéraux. Le 28 janvier, ils recevaient tous un e-mail les invitant à démissionner. L’objet du message, « La croisée des chemins », était le même que celui envoyé aux salariés de Twitter.
Le deal proposé : démissionner immédiatement tout en continuant à percevoir son salaire et les avantages sociaux jusqu’au 30 septembre 2025, au risque sinon d’être licencié plus tard. L’offre est relativement généreuse par rapport aux standards habituels, mais son financement n’est pas assuré, et nul ne sait encore si elle est légale. Premier résultat tout de même : 75 000 agents ont accepté la proposition, soit un peu plus de 3% des effectifs fédéraux.
Des agences fédérales dans le viseur
À cette action globale se superposent des mesures plus ciblées : les organismes dans la ligne de mire du programme de Donald Trump. Trois agences ont été particulièrement visées.
• L’IRS, agence fédérale chargée de la collecte d’impôts et de l’application des lois fiscales, est l’équivalent de notre administration fiscale. Elle mène aussi régulièrement des enquêtes et audits sur les grandes entreprises et les ultra-riches, dont Elon Musk lui-même. Résultat : 6 000 salariés de l’agence ont été informés de leur licenciement sur les 100 000 que compte l’administration.
• Pour un climatosceptique, la NOAA (Administration nationale des océans et de l’atmosphère) se retrouve mécaniquement dans le collimateur, tout comme ses 12 000 employés. Considérée comme nuisible à la prospérité américaine en raison de son rôle dans la recherche sur le climat, ses locaux ont été investis par les équipes de Musk. Son démantèlement est inscrit dans le programme conservateur « Projet 2025 ».
• Il y a enfin le cas symbolique de l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international), que le patron de X qualifiait « d’organisation criminelle » et qu’il estimait condamnée à disparaître. Déjà placée sous tutelle, 92% des financements des projets à l’étranger ont été supprimés, soit environ 55 milliards de dollars. Le nombre de collaborateurs devrait chuter de 10 000 à 290, une saignée de 97%. Une véritable mise à mort.
Musk agit comme un chien dans un jeu de quilles, un éléphant dans un magasin de porcelaine. Brutal, rapide, sans état d'âme, le DOGE tranche, éradique, taille dans la masse.
Une restructuration brutale de la fonction publique
L’audit général des agences fédérales était à peine lancé que des premières opérations coup de poing ont été menées. Il y en a de deux ordres. Certaines ont une portée générale. C’est le cas de la prise de contrôle de l’Office of Personnel Management, agence fédérale chargée de la gestion des fonctionnaires fédéraux. Un préalable avant d’aller plus loin, car cela a donné accès aux données personnelles des 2,3 millions d’employés civils fédéraux. Le 28 janvier, ils recevaient tous un e-mail les invitant à démissionner. L’objet du message, « La croisée des chemins », était le même que celui envoyé aux salariés de Twitter.
Le deal proposé : démissionner immédiatement tout en continuant à percevoir son salaire et les avantages sociaux jusqu’au 30 septembre 2025, au risque sinon d’être licencié plus tard. L’offre est relativement généreuse par rapport aux standards habituels, mais son financement n’est pas assuré, et nul ne sait encore si elle est légale. Premier résultat tout de même : 75 000 agents ont accepté la proposition, soit un peu plus de 3% des effectifs fédéraux.
Des agences fédérales dans le viseur
À cette action globale se superposent des mesures plus ciblées : les organismes dans la ligne de mire du programme de Donald Trump. Trois agences ont été particulièrement visées.
• L’IRS, agence fédérale chargée de la collecte d’impôts et de l’application des lois fiscales, est l’équivalent de notre administration fiscale. Elle mène aussi régulièrement des enquêtes et audits sur les grandes entreprises et les ultra-riches, dont Elon Musk lui-même. Résultat : 6 000 salariés de l’agence ont été informés de leur licenciement sur les 100 000 que compte l’administration.
• Pour un climatosceptique, la NOAA (Administration nationale des océans et de l’atmosphère) se retrouve mécaniquement dans le collimateur, tout comme ses 12 000 employés. Considérée comme nuisible à la prospérité américaine en raison de son rôle dans la recherche sur le climat, ses locaux ont été investis par les équipes de Musk. Son démantèlement est inscrit dans le programme conservateur « Projet 2025 ».
• Il y a enfin le cas symbolique de l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international), que le patron de X qualifiait « d’organisation criminelle » et qu’il estimait condamnée à disparaître. Déjà placée sous tutelle, 92% des financements des projets à l’étranger ont été supprimés, soit environ 55 milliards de dollars. Le nombre de collaborateurs devrait chuter de 10 000 à 290, une saignée de 97%. Une véritable mise à mort.
Musk agit comme un chien dans un jeu de quilles, un éléphant dans un magasin de porcelaine. Brutal, rapide, sans état d'âme, le DOGE tranche, éradique, taille dans la masse.
Publié le lundi 03 mars 2025 . 4 min. 06
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