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L'impact économique du coup d'arrêt du BTP

Publié le lundi 30 mars 2020 . 6 min. 44

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Malgré l’accord du 21 mars entre les principaux syndicats professionnels de la construction et le gouvernement et l’établissement d’un guide des bonnes pratiques sanitaires rien n’y ferra, le BTP restera à l’arrêt ou presque le temps du confinement.


Pas de télétravail possible, quasi-impossibilité de la construction de se conformer aux gestes « barrières », c’est un poids lourds de l’économie française qui est actuellement immobilisé. Très directement, le BTP c’est près de 1,5 millions d’emplois salariés auxquels il faut ajouter les quelques 320 milles emplois non-salariés soit un total de près de 2 millions de personnes. La construction emploie ainsi directement 6,4% de la main d’œuvre en France. C’est aussi une contribution à la richesse créée à hauteur de 122,6 milliards d’euros, l’équivalent de 5,1% du PIB. 


Mais le BTP c’est beaucoup plus que cela car c’est aussi une filière au puissant pouvoir d’entraînement. La branche des matériaux de constructions lui est ainsi totalement dédiée tout comme celle des engins de chantier. Toujours en amont, il faut ajouter les cabinets d’architectes, d’ingénieurs qui interviennent dans la conception des locaux et des ouvrages d’art. Il ne faut pas non plus oublier les agences d’intérim : 1 intérimaire sur 5 a été employé par la construction en 2019. Autre élément à ne pas négliger, l’ensemble des acteurs qui participent au financement, l’acquisition d’un logement, par exemple, donne lieu le plus souvent au déclenchement d’un crédit et la souscription d’une assurance. Et une fois l’achèvement des travaux réalisé, il faut encore intégrer, toutes les professions liées à la gestion des bâtiments, des autoroutes, des ponts et autres tunnels. Si cette dernière partie n’est pas affectée par l’arrêt du BTP, l’amont est lui exposé.


C’est donc une part significative de l’économie qui va devoir encaisser la chute de la construction. Il suffit de superposer, le PIB et l’activité du bâtiment pour bien mesurer comment ce secteur est un amplificateur de cycles économiques et plus particulièrement les bas de cycles : en 2009, alors que le PIB plongeait de près de 3%, l’activité dans le bâtiment s’effondrait de plus de 7%. Les travaux publics sont encore plus cycliques, avec une dimension à intégrer en plus, celui de l’impact du cycle électoral municipal, avec un plongeon de l’activité les moins précédant l’élection.


Pour tenter d’estimer le décrochage à venir de la profession, il faut d’abord faire une hypothèse celle de la durée du confinement. En prenant, comme postulat celui de 45 jours, cela implique que sur une année qui compte 253 jours ouvrés et 304 jours ouvrables, 32 jours ouvrés et 38 jours ouvrables sont potentiellement perdus dans les secteurs à l’arrêt. L’arrêt complet d’activité des entreprises du BTP durant le confinement entraîne donc potentiellement une perte de production de l’ordre de 12,5%. Le choc est d’autant plus rude qu’il intervient à un pic saisonnier d’activité dans le bâtiment comme les TP.


Il faut néanmoins pas perdre de vue que le blocage n’est pas total et que les services d’astreinte (c’est à dire les dépannages urgents) vont rester actifs, mais cela ne peut pas représenter beaucoup plus de 10% de l’activité totale. Avec le Covid-19, c’est une perte d’activité instantanée de 11,5%. Le redémarrage de la filière ne fait pas de doute, il y a suffisamment de chantiers dans le « pipe » à terminer et de grands projets lancés. En revanche, la monté du secteur à plein régime après avril, peut s’avérer problématique, le temps que la filière en amont (cimentiers notamment) se mette en ordre de marche et que les stocks soient reconstitués. Autres écueils, le secteur est limité par ses capacités, notamment de main d’œuvre : avant que l’épidémie ne s’installe près d’un entrepreneur du bâtiment sur 5 ressentait des goulots de production dû au manque de personnel, dans les travaux publics, le taux monte à 40%. Il y a donc peu d’effet de rattrapage à attendre : les livraisons des chantiers seront le plus souvent retardées.


Il faut donc s’attendre à un décrochage d’environ 10% cette année du BTP avec des répercussions en chaîne qui dépassent amplement son simple poids dans le PIB.


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