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Impact sur le climat, nuisance pour les habitants, destruction de la biodiversité : le tourisme de masse devait disparaître après une crise sanitaire censée avoir éveillé les consciences. Finies les vacances pas chères aux quatre coins du globe ! Cloués définitivement au sol les avions ! Pourtant, seulement trois ans après la levée des restrictions, le trafic mondial aérien de voyageurs est non seulement quasiment revenu à son niveau prépandémie, mais il devrait battre un record cette année.


L'aviation contribue au réchauffement climatique


C’est un signe, après trois années dans le rouge, les compagnies aériennes ont renoué avec les profits en 2023. Quant à 2024, la saison s’annonce sous les meilleurs auspices. Et c’est bien pour satisfaire cette demande croissante que les compagnies multiplient les commandes de nouveaux appareils. En somme, retour à la case départ : toujours plus de passagers transportés dans les airs, du nombre de miles parcourus et boom du fret aérien pour répondre à l'explosion du e-commerce.


Or l’aviation contribue fortement au réchauffement climatique. Certes, a priori, son impact n’impressionne pas : environ 2,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit environ 1 milliard de tonnes de CO2 sur une année. C’est quand même l’équivalent du total des émissions du Japon, 5ème pays le plus polluant au monde. En outre, il ne faut pas se limiter au seul chiffre lié à la combustion de kérosène. Il faut aussi intégrer dans le calcul les traînées de condensation qui apparaissent dans le sillage des avions. Ces traînées blanches, visibles dans le ciel par tous, participent au réchauffement climatique tout comme la production d’oxyde d’azote. La liste n’est pas exhaustive. Ainsi, selon différentes estimations convergentes, l’aviation serait globalement responsable de 5% des émissions anthropiques de gaz à effet de serre, c’est-à-dire liées aux activités humaines.


Fort intensité carbone


Des chiffres qu’il faut mettre en perspective. Concernant le fret mondial par exemple : 70% des volumes transportés sont réalisés par voies maritimes, l’aérien est anecdotique avec environ 0,2% du total. Mais bien que marginal, il représente 5% des émissions de CO2 de l’ensemble du secteur, ce qui n’est pas négligeable. Cet écart s’explique par sa très forte intensité carbone. Les émissions ramenées à une tonne de marchandises déplacée sur 1 km sont 25 fois plus élevées par voie aérienne que par route, 100 à 200 fois plus que par voie maritime ou ferroviaire.


Ces écarts se retrouvent pour partie dans le transport de voyageurs. Pour un trajet Paris-Madrid, l’intensité carbone de l’avion est 55 fois supérieure à celle du TGV et plus de 3 fois plus élevée par rapport à une voiture à moteur thermique occupée par 4 passagers. En condensé, l’avion ne représente peut-être que 7% des voyages des Français mais il pèse plus de 50% des émissions de CO2 liées aux déplacements.


Décarboner l’aviation : aucune solution n’est disponible à court terme


D’autres statistiques complètent le tableau : l'avion reste d’abord réservé à une élite. Rien d’étonnant, 80% de la population mondiale ne l’a jamais pris, 66% en France. Aussi, les émissions par passager des vols en « classe affaires » sont environ 3 fois plus élevées qu’en « classe économique », jusqu’à 6 fois en « première classe » en raison de la place plus importante prise en cabine (qui diminue le nombre de passagers transportés) et d’un taux d’occupation plus faible. Pour un jet privé, c’est jusqu’à 14 fois plus. Enfin, il faut intégrer l’effet « rebond ». La facture « carburant » pour les compagnies aériennes représente entre 20 à 40% du coût opérationnel (selon le modèle de compagnie), ce qui les pousse à la minimiser.


Ainsi, avec les nouvelles générations d’avions, la consommation ramenée au passager kilomètre a été divisée par plus de 2 entre 1990 et 2018, et par conséquent les émissions en intensité également. Cependant, il ne faut pas confondre ici émissions en intensité et émissions en absolu ! Comme le trafic a été multiplié par 4,6 sur la même période, les émissions totales ont plus que doublé. Comme on économise du carburant, voler coûte moins cher, et donc on vole plus… Faut-il alors souhaiter la croissance du trafic aérien ? C’est discutable, car cela va à l’encontre de la lutte contre le changement climatique. Poursuivre au rythme actuel nécessiterait une décarbonation rapide des avions, or aucune solution n’est disponible à court terme.


Publié le jeudi 27 juin 2024 . 4 min. 25

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